SOURCE - Paix Liturgique - Lettre 479 - 3 mars 2015
Un rendez-vous à ne pas manquer !
La semaine dernière, alors que la Curie romaine, rassemblée autour du pape François, effectuait ses traditionnels exercices spirituels de Carême, les éditions Fayard publiaient un livre entretien réalisé par le journaliste Nicolas Diat avec le « ministre de la liturgie » du pape François, le cardinal Robert Sarah, Préfet de la congrégation pour le culte divin et de la discipline des sacrements. Intitulé Dieu ou rien, ce livre offre un portrait intime et saisissant d’un des prélats les plus discrets mais aussi les plus importants du pontificat actuel. En outre, il contient des déclarations d’une rare force sur les grands sujets ecclésiaux d'actualité (formation des prêtres, questions morales, pressions politiques sur l'Église, rapport de l'homme à Dieu, etc.). Le sous-titre du livre, Entretien sur la foi, n’est autre que le titre du livre d’entretien publié par le cardinal Joseph Ratzinger en 1985 (en France, chez Fayard, également).
Nous engageons vivement nos lecteurs de la région parisienne à participer à l’une des rencontres de présentation de cet ouvrage que le cardinal Sarah tiendra toute cette semaine et, tout particulièrement, à celle organisée par la paroisse Saint-Eugène-Sainte-Cécile ce jeudi 5 mars 2015, à 20 heures. Le cardinal Sarah, qui a souhaité que cette tournée de présentation de son livre se fasse au contact des fidèles et pas simplement de la presse, interviendra à Saint-Eugène sur le thème de « La nouvelle évangélisation et la liturgie ». Annoncée au Centre Bergère (9 rue Bergère), cette conférence aura lieu en fait en l’église paroissiale pour permettre à un plus grand nombre de fidèles d’y participer.
En avant-première, nous citons le point de vue du cardinal guinéen sur le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI. Un point de vue qui confirme ce que nous écrivions le 3 décembre dernier dans notre lettre 467 saluant la nomination du cardinal : « Le Saint-Père a choisi la voie de la paix, de la continuité et de la compétence » en désignant celui que le cardinal Cañizares souhaitait pour successeur.
I – LE POINT DE VUE DU CARDINAL SARAH SUR LE MOTU PROPRIO
Citations de Dieu ou rien - Entretien sur la foi, éditions Fayard, pages 400-402.
J’ai personnellement accueilli Summorum Pontificum avec confiance, joie et action de grâce. Il est comme le signe et la preuve que l’Église, Mater et Magister, reste attentive à tous ses enfants, en tenant compte de leurs sensibilités. Benoît XVI voulait promouvoir la richesse des diverses expressions spirituelles, pourvu qu’elles conduisent vers une réelle et véritable communion ecclésiale et un rayonnement plus lumineux de la sainteté de l’Église.
Je pense que ce beau motu proprio se situe dans la droite ligne de la volonté des Pères conciliaires. Ainsi, nous ne devons pas faire semblant d’oublier que Sacrosanctum Concilium déclarait : « La liturgie comporte une partie immuable, celle qui est d’institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges ou même le doivent – s’il s’y est introduit des éléments qui correspondent mal à la nature intime de la liturgie elle-même, ou si ces parties sont devenues inadaptées.»
Dans la lettre qui accompagnait Summorum Pontificum, Benoît XVI écrivait : « D’ailleurs, les deux formes d’usage du rite romain peuvent s’enrichir réciproquement : dans l’ancien missel pourront être et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces. Dans la célébration de la messe selon le missel de Paul VI pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et en être aimé est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions ; c’est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce missel.»
Il est probable que dans la célébration de la messe selon l’ancien missel, nous comprenions davantage que la messe est un acte du Christ et non des hommes. De même, son caractère mystérieux et mystagogique est perceptible de façon plus immédiate. Même si nous participons activement à la messe, cette dernière n’est pas notre action mais celle du Christ. Dans sa lettre apostolique Vicesimus Quintus Annus, Jean-Paul II écrivait : « En quoi consiste cette participation active ? Que faut-il faire ? Malheureusement, cette expression a très souvent été sous-entendue et réduite à sa signification extérieure, autrement dit à la nécessité d’un acte commun, comme s’il s’agissait de faire entrer concrètement en action le plus grand nombre de personnes possible, le plus rapidement possible. Le mot participation renvoie à une action centrale, à laquelle tous doivent participer. Si donc on souhaite découvrir de quelle action il s’agit, il faut avant tout préciser quelle est cette actio centrale, à laquelle doivent prendre part tous les membres de la communauté... Le terme actio, rapporté à la liturgie, nous renvoie aux sources du canon eucharistique. La véritable action liturgique, c’est l’oratio. Cette oratio-prière eucharistique solennelle, le canon, est beaucoup plus qu’un discours, c’est uneactio dans le sens le plus élevé du terme. En effet, c’est en elle que se produit l’action humaine qui passe au second plan et laisse place à l’actio divine, à l’action de Dieu.»
Le motu proprio Summorum Pontificum tente de réconcilier les deux formes du rite romain et il cherche surtout à nous aider à redécouvrir la sacralité de la sainte messe comme actio Dei, et non des hommes. On touche ici un point extrêmement important : le problème de l’indiscipline répandue, le manque de respect et de fidélité au rite, qui peut aussi toucher la validité même des sacrements.
II – LE PROGRAMME DE LA VISITE DU CARDINAL EN RÉGION PARISIENNE
La visite du cardinal Sarah est à suivre en particulier sur le site Aleteia qui a publié le programme complet des RV du cardinal qui a commence le 2 mars à Saint-François-Xavier (7ème).
- Mardi 3 mars à Fontainebleau, église Saint-Louis, à 20 h 30.
- Mercredi 4 mars, à la Trinité (9ème), à 20 h 30.
- Jeudi 5 mars à Saint-Eugène-Sainte-Cécile (9ème), à 20 heures.
- Vendredi 6 mars à Versailles, église Saint-Symphorien, à 20 h 30.
- Samedi 7 mars à Saint-Léon (15ème), 16 h 30.
- Dimanche 8 mars, à Saint-Germain-des-Prés (6ème), à l’issue de la messe des jeunes de 19 heures.
- Mardi 10 mars à 20 heures à la Procure (6ème).