SOURCE - DICI - 6 novembre 2015
Le 28 octobre 2015, malgré le
mauvais temps et après avoir salué les malades dans la Salle Paul VI, le pape
François a tenu l’audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre,
soulignant d’emblée qu’elle revêtait un caractère spécial, interreligieux. Pour
célébrer le cinquantenaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate sur
les relations entre l’Eglise catholique et les religions non chrétiennes,
étaient présents des représentants de différentes religions qui participaient
au Congrès international organisé par le Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux (sur la photo), en collaboration avec la Commission pour les
relations religieuses avec le Judaïsme et avec l’Université pontificale
grégorienne. Après une brève prière pour les malades, dès avant la catéchèse
proprement dite et la lecture en diverses langues d’un passage de Nostra
Aetate, ont pris la parole le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pour le dialogue
interreligieux, puis le cardinal Kurt
Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité.
« Le message de
la Déclaration Nostra Aetate est toujours actuel », a
soutenu le pape devant 30.000 fidèles : « la flamme allumée à
Assise » lors de la rencontre interreligieuse promue par Jean-Paul II le 27 octobre 1986
« s’est propagée dans le monde entier et constitue un signe permanent
d’espérance ». « Le monde nous regarde, nous les croyants, et il nous
exhorte à collaborer entre nous et avec les hommes et les femmes de bonne
volonté qui ne professent aucune religion », a-t-il poursuivi, assurant
que cette collaboration devait porter sur : la paix, la faim, la pauvreté,
la crise environnementale, la violence – en particulier celle commise au nom de
la religion -, la corruption, le délabrement moral, les crises de la famille, de
l’économie, de la finance et surtout de l’espérance. Même si « aucune
religion n’est à l’abri du risque de déviations fondamentalistes ou extrémistes
chez des individus ou des groupes », François a demandé de regarder les
valeurs positives de chacune en y voyant des sources d’espérance. « La
première chose que nous devons faire pour l’avenir du dialogue interreligieux
est de prier les uns pour les autres, nous sommes frères, sans le Seigneur rien
n’est possible, et avec lui tout le devient », a-t-il précisé, salué par
des applaudissements nourris.
« Je vous
invite tous à renouveler votre prière et votre engagement pour l’établissement
d’un dialogue fraternel et fructueux avec les personnes appartenant à d’autres
religions, afin de construire, avec la grâce de Dieu, un monde de justice et de
paix », a demandé le souverain pontife aux pèlerins francophones. Puis,
debout, le pape François a invité les fidèles et les responsables religieux
présents à prier en silence et chacun selon sa propre tradition religieuse :
« Demandons au Seigneur qu’il nous fasse devenir plus frères entre nous,
et plus serviteurs de nos frères qui sont particulièrement dans le
besoin ».
A l’issue de cette
audience générale interreligieuse, huit représentants du bouddhisme, de
l’islam, du judaïsme, de l’hindouisme, du jaïnisme et du sikhisme, ont témoigné
de leur enthousiasme. Lors d’une conférence de presse, ils ont unanimement
salué le document conciliaire promulgué le 28 octobre 1965 parPaul VI comme un grand pas dans
l’histoire du dialogue interreligieux. Ce texte, a rappelé le rabbin David Rosen, a ouvert la voie à une
nouvelle ère entre les catholiques et les juifs. Plusieurs des intervenants ont
fait part de leur admiration pour le pape François dont le langage n’est pas
seulement fait de paroles mais aussi de gestes, a fait observer le juif
argentin Claudio Epelman.
Le secrétaire général du Centre islamique culturel d’Italie Abdellah Redouane a salué la
proximité du pontife envers les musulmans. L’évêque de Rome n’est pas seulement
un chef pour les catholiques, a estimé l’Iranien Rasoul Rasoulipour, il est chef pour tous les croyants. Son
gouvernement est une révolution. Samani
Pratibha Pragya, représentante du jaïnisme, a confié avoir été très
touchée par l’humilité du pape argentin qui lui avait demandé : « Ma
sœur, priez pour moi ».
Commentaire : Sur le rapport
de cause à effet entre l’œcuménisme et le dialogue interreligieux promus par le
concile Vatican II et l’« apostasie silencieuse » dénoncée par Jean-Paul
II dans l’Exhortation apostoliqueEcclesia in Europa (28 juin 2003),
il est toujours utile de lire l’étude adressée par Mgr Bernard Fellay à tous les
cardinaux de l’Eglise catholique, le 6 janvier 2004, et restée jusqu’à ce jour
sans réponse de la part de ses destinataires.
Dans cette étude on
peut lire, au chapitre III, « l’œcuménisme engendre le relativisme de la
foi ». Pie XI dans Mortalium animos, en 1928, déclarait que cet
œcuménisme « disloque de fond en comble les fondements de la foi
catholique ». Et Mgr Fellay, dans sa préface, écrivait : « cet
œcuménisme a comme détruit les plus beaux trésors de l’Eglise parce que, au lieu
d’accepter l’Unité fondée sur la vérité entière, il a voulu construire une
unité adaptée à une vérité mariée d’erreur ». – De l’œcuménisme à
l’apostasie silencieuse. Publication Lettre à nos frères prêtres – 11 rue
Cluseret F-92280 Suresnes cedex.