SOURCE - Abbé Alain Lorans, fsspx - FSSPX Actualités - 10 juillet 2017
Une façon rapide de disqualifier la Tradition est de dire qu’elle n’est qu’un « retour en arrière », et pour mieux la disqualifier encore, il faut qualifier ce « retour » de « frileux », de « crispé »... Selon cette rhétorique facile, les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition ont quitté l’Eglise vivante, ils sont sanglés dans leur machine à remonter le temps, à l’abri des défis lancés par la postmodernité...
Une façon rapide de disqualifier la Tradition est de dire qu’elle n’est qu’un « retour en arrière », et pour mieux la disqualifier encore, il faut qualifier ce « retour » de « frileux », de « crispé »... Selon cette rhétorique facile, les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition ont quitté l’Eglise vivante, ils sont sanglés dans leur machine à remonter le temps, à l’abri des défis lancés par la postmodernité...
Mais si l’on s’affranchit de cette terminologie très « conciliairement correcte » pour se pencher sur la réalité de l’Eglise en 2017, que voit-on ? – L’esprit de division qui affecte l’Eglise au plus haut niveau, « lorsque des cardinaux gardent le silence ou se mettent à accuser leurs confrères ; lorsque des évêques qui pensent, parlent et écrivent d’une certaine manière, se mettent à dire l’inverse pour Dieu sait quelle raison ; lorsque des prêtres contestent la tradition liturgique de l’Eglise ; alors oui, c’est l’apostasie qui s’établit avec une dissolution de l’esprit catholique ». Qui porte ce jugement sévère ? Un évêque de la Fraternité Saint-Pie X ? Non, un prélat romain, Mgr Nicolas Bux dans un entretien accordé, ce 21 juin, au National Catholic Register.
Est-ce à dire que ce spécialiste de la liturgie serait devenu « lefebvriste » ? Non, il est attentif aux faits qui ne sont pas « lefebvristes », mais seulement têtus. Et que propose-t-il ? Un retour ! Un retour en arrière ? Non un retour à la doctrine catholique, car « l’obéissance au pape repose uniquement sur le fait qu’il est lié à la doctrine catholique, à la foi qu’il doit confesser de façon continuelle à la face de toute l’Eglise », rappelle Mgr Bux. Le retour à la foi de toujours est le recours, le remède à « la dissolution de l’esprit catholique ».
A Ecône, en Suisse, il est une tombe sur laquelle est gravée en latin ce verset de saint Paul : « J’ai transmis ce que j’ai moi-même reçu » (1 Cor,15,3). Adhuc loquitur mortuus, ce mort parle encore, son enseignement est toujours actuel.
Abbé Alain Lorans