SOURCE - Yves Chiron - Aletheia - 17 juillet 2017
• Père Louis-Marie de Blignières, Le Saint-Esprit dans ma vie, Éditions Dominique Martin Morin (B.P. 263, 86007 Poitiers Cedex), juin 2017, 74 pages, 10,50 €.
C’est un petit traité de vie spirituelle, et de vie chrétienne tout court, qu’offre le Père de Blignières à qui veut s’en saisir. Mgr Macaire, qui est dominicain, et archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France depuis 2015, relève dans la roborative préface qu’il donne à ce petit livre : « Ce qui surprend dans ce texte théologique, c’est, dès le titre, l’usage de la première personne. On croit d’abord que l’auteur parle de lui. Ce qui ne doit pas être entièrement faux. […] Cependant, l’écriture est si fine et fait montre d’une telle pudeur qu’on ne tarde pas à saisir que le ”je” de l’auteur, à l’instar des grands maîtres comme saint Augustin dans ses Confessions, est un ”je” universel. Un ”je” qui est tout autant celui du lecteur qui veut bien se laisser séduire par le Saint-Esprit dans sa vie.»
Cet ouvrage d’apparence modeste est un vade-mecum accessible pour les pèlerins sur terre que nous sommes tous, en route «sur le chemin du bonheur éternel», à travers les méandres, les impasses et les déceptions de «ce monde trouble et vulgaire».
Le chemin le plus sûr vers la Vie éternelle, nous dit l’auteur, passe par la pratique des vertus et par le secours des sacrements, mais doit être éclairé par les béatitudes et les dons de l’Esprit Saint. Le Père de Blignières n’aligne pas les formules creuses. Dans une perspective originale, il entrelace béatitudes et dons de l’Esprit Saint en trois considérations : les béatitudes de la fuite du péché (avec le don de crainte, le don de piété et le don de science), les béatitudes de la vie active (avec le don de force et le don de conseil) et les béatitudes de la contemplation (avec le don d’intelligence et le don de sagesse).
On ne peut résumer un tel livre, qui contient tant de vues claires et de distinctions (par exemple, p. 62-63, sur les différents types de sagesse). Les béatitudes sont à la fois un chemin et une promesse. Le Père de Blignières conclut: «Le Seigneur, dans l’énumération des béatitudes, marque une gradation dans les récompenses qu’il promet. Ces récompenses ne sont pas seulement pour demain: je les possède ici-bas en germe, de façon inchoative, et j’en jouirai parfaitement dans la Jérusalem céleste.»