SOURCE - Mgr Williamson, fsspx - Commentaire Eleison - 15 octobre 2012
Sur le petit écran individuel des passagers, lors d’un vol intercontinental, j’ai trouvé récemment parmi les films «classiques», un film que je me souvenais d’avoir vu il y a environ 50 ans: c’est la version tournée en 1960 du roman de Sinclair Lewis, Elmer Gantry. Je me souvenais du film à cause de deux propos faisant partie de son dialogue qui me sont restés en mémoire depuis. Le premier est celui d’un homme âgé qui compare la conversion religieuse à un enivrement. Le deuxième, celui d’une jeune femme qui supplie qu’on lui mente. Aussi ai-je revu le film.
Elmer Gantry est un charlatan américain des années 1920 qui s’éprend d’une femme prédicateur évangéliste charismatique, la «Sœur» Falconer, alors qu’elle est en pleine croisade de conversions à travers le pays, sous un grand chapiteau itinérant. Par manque de vraie religion, le film est assez confus, mais il campe bien et la véritable nécessité qu’ont les âmes de la religion et la fausseté de la «religion» Protestante fondamentaliste.Autant la véritable nécessité que la fausse satisfaction sont bien résumées ensemble, lorsqu’Elmer interroge un vieillard occupé à nettoyer le chapiteau: «Voyez-vous, Monsieur», lui répond-il en s’appuyant sur son balai, «j’ai été converti cinq fois. Par Billy Sunday, par le Révérend Biederwolf, par Gypsy Smith et deux fois par la Sœur Falconer. Je prends une cuite terrible, ensuite je me convertis et je suis sauvé. Et la cuite et la conversion me font un bien fou!»
Il y a bien sûr un effet comique dans cette réponse, mais elle est tragique lorsqu’on pense à tant d’âmes pour lesquelles il est devenu presque du bon sens que de mettre sur le même niveau la conversion religieuse et l’ivresse. Rabaisser ainsi la conversion au niveau de la survie terre à terre, c’est se mettre bel et bien sur le chemin qui aboutit à ridiculiser totalement la religion. Pour combien d’âmes le Saint Nom de Jésus n’a-t-il pas été virtuellement massacré par l’usage sentimental à fleur de peau qu’en font les prédicateurs protestants fondamentalistes! Lisez La Sagesse du Sang et d’autres contes de Flannery O’Connor (1925-1964), femme de lettres américaine, écrivain catholique qui choque mais qui n’est pas confuse, et qui montre bien jusqu’à quel point l’instinct re ligieux de l’homme peut être déformé par le Protestantisme du Sud profond des Etats-Unis. Bien sûr, Dieu peut faire sortir des roses d’un égout, cependant quel dommage immense font les hérésies!
Le contexte du deuxième propos du film dont je me souvenais est plutôt privé, mais on peut en faire une application bien plus large. Alors qu’Elmer poursuit la femme prédicateur Falconer, il rencontre par hasard une autre femme qu’il avait maltraitée et abandonnée quelques années auparavant. Lorsque cette femme apprend son aventure avec la femme prédicateur, elle cherche à se venger, mais alors même qu’elle prépare un piège destiné à détruire totalement la réputation d’Elmer dans la presse, elle ne peut s’empêcher en même temps de désirer qu’il lui dise qu’il l’aime. Voici ses paroles: «Dis-mois un beau et gros mensonge que je puisse croire, mais embrasse-moi fort». Aimant encore Elmer, tout ce qu’elle veut c’est d’être dupée par lui.
Comment ne pas voir qu’il en va de même dans le monde qui nous entoure? Tout ce qu’il demande c’est d’être dupé. Et c’est pourquoi nous vivons dans un monde rempli des mensonges de Satan. De Dieu, nous n’en voulons pas. Or, la vie sans Lui ne peut pas fonctionner – voir Ps.126,vers.1, et regardez autour de vous.Pourtant nous voulons absolument croire que la vie fonctionne au mieux sans Lui. En effet, nous disons à nos autorités politiques, «Nous vous avons élues pour que vous nous racontiez des mensonges beaux et gros, mais il faut nous embrasser également fort dans notre impiété. Faites un 9/11, un 7/7 (le 9/11 anglais), n’importe quoi, pourvu que nous puissions continuer à croire en vous comme notre protecteur à la place de Dieu. Plus le mensonge sera gros, plus nous allons le croire, mais embrassez-nous fort. Étreignez-nous tant que vou s voudrez dans votre état policier, mais garantissez-nous que Dieu sera mis à la porte».
Comment nous étonner que nous ayons le monde satanique qui est le nôtre?
Kyrie eleison.
Sur le petit écran individuel des passagers, lors d’un vol intercontinental, j’ai trouvé récemment parmi les films «classiques», un film que je me souvenais d’avoir vu il y a environ 50 ans: c’est la version tournée en 1960 du roman de Sinclair Lewis, Elmer Gantry. Je me souvenais du film à cause de deux propos faisant partie de son dialogue qui me sont restés en mémoire depuis. Le premier est celui d’un homme âgé qui compare la conversion religieuse à un enivrement. Le deuxième, celui d’une jeune femme qui supplie qu’on lui mente. Aussi ai-je revu le film.
Elmer Gantry est un charlatan américain des années 1920 qui s’éprend d’une femme prédicateur évangéliste charismatique, la «Sœur» Falconer, alors qu’elle est en pleine croisade de conversions à travers le pays, sous un grand chapiteau itinérant. Par manque de vraie religion, le film est assez confus, mais il campe bien et la véritable nécessité qu’ont les âmes de la religion et la fausseté de la «religion» Protestante fondamentaliste.Autant la véritable nécessité que la fausse satisfaction sont bien résumées ensemble, lorsqu’Elmer interroge un vieillard occupé à nettoyer le chapiteau: «Voyez-vous, Monsieur», lui répond-il en s’appuyant sur son balai, «j’ai été converti cinq fois. Par Billy Sunday, par le Révérend Biederwolf, par Gypsy Smith et deux fois par la Sœur Falconer. Je prends une cuite terrible, ensuite je me convertis et je suis sauvé. Et la cuite et la conversion me font un bien fou!»
Il y a bien sûr un effet comique dans cette réponse, mais elle est tragique lorsqu’on pense à tant d’âmes pour lesquelles il est devenu presque du bon sens que de mettre sur le même niveau la conversion religieuse et l’ivresse. Rabaisser ainsi la conversion au niveau de la survie terre à terre, c’est se mettre bel et bien sur le chemin qui aboutit à ridiculiser totalement la religion. Pour combien d’âmes le Saint Nom de Jésus n’a-t-il pas été virtuellement massacré par l’usage sentimental à fleur de peau qu’en font les prédicateurs protestants fondamentalistes! Lisez La Sagesse du Sang et d’autres contes de Flannery O’Connor (1925-1964), femme de lettres américaine, écrivain catholique qui choque mais qui n’est pas confuse, et qui montre bien jusqu’à quel point l’instinct re ligieux de l’homme peut être déformé par le Protestantisme du Sud profond des Etats-Unis. Bien sûr, Dieu peut faire sortir des roses d’un égout, cependant quel dommage immense font les hérésies!
Le contexte du deuxième propos du film dont je me souvenais est plutôt privé, mais on peut en faire une application bien plus large. Alors qu’Elmer poursuit la femme prédicateur Falconer, il rencontre par hasard une autre femme qu’il avait maltraitée et abandonnée quelques années auparavant. Lorsque cette femme apprend son aventure avec la femme prédicateur, elle cherche à se venger, mais alors même qu’elle prépare un piège destiné à détruire totalement la réputation d’Elmer dans la presse, elle ne peut s’empêcher en même temps de désirer qu’il lui dise qu’il l’aime. Voici ses paroles: «Dis-mois un beau et gros mensonge que je puisse croire, mais embrasse-moi fort». Aimant encore Elmer, tout ce qu’elle veut c’est d’être dupée par lui.
Comment ne pas voir qu’il en va de même dans le monde qui nous entoure? Tout ce qu’il demande c’est d’être dupé. Et c’est pourquoi nous vivons dans un monde rempli des mensonges de Satan. De Dieu, nous n’en voulons pas. Or, la vie sans Lui ne peut pas fonctionner – voir Ps.126,vers.1, et regardez autour de vous.Pourtant nous voulons absolument croire que la vie fonctionne au mieux sans Lui. En effet, nous disons à nos autorités politiques, «Nous vous avons élues pour que vous nous racontiez des mensonges beaux et gros, mais il faut nous embrasser également fort dans notre impiété. Faites un 9/11, un 7/7 (le 9/11 anglais), n’importe quoi, pourvu que nous puissions continuer à croire en vous comme notre protecteur à la place de Dieu. Plus le mensonge sera gros, plus nous allons le croire, mais embrassez-nous fort. Étreignez-nous tant que vou s voudrez dans votre état policier, mais garantissez-nous que Dieu sera mis à la porte».
Comment nous étonner que nous ayons le monde satanique qui est le nôtre?
Kyrie eleison.