SOURCE - Tom Heneghan - Reuters - 5 octobre 2012
PARIS (Reuters) - Le Vatican a entériné la rupture des discussions en vue d'une réintégration au sein de l'Eglise catholique des traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), annonce le nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Un accord entre le Saint-Siège et la fraternité fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre aurait permis de mettre fin à un schisme qui dure depuis vingt-quatre ans.
Dans une interview que diffusera samedi la radio allemande Norddeutscher Rundfunk (NDR), l'archevêque allemand Gerhard Müller, nommé en juillet à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ne prévoit plus de discussions avec les traditionalistes qui refusent les réformes du concile Vatican II (1962-1965).
"Nous ne pouvons pas abandonner la foi catholique dans ces négociations", déclare l'ancien évêque de Ratisbonne, en Bavière. "Il n'y aura pas de compromis là-dessus (...) Je ne pense pas qu'il y aura de nouvelles discussions."
Ces dernières semaines, les responsables de la Fraternité Saint-Pie X avaient laissé entendre que les pourparlers menés depuis deux ans étaient dans l'impasse, Rome exigeant que les traditionalistes acceptent les réformes de Vatican II.
Le pape Benoît XVI, qui a lui-même dirigé la Congrégation pour la doctrine de la foi entre 1981 et son élection en 2005, devra maintenant décider quelle attitude adopter à l'égard de la FSSPX, a dit Mgr Müller.
UN SCHISME DE VINGT-QUATRE ANS
La rupture entre Rome et les traditionalistes de la fraternité a été consommée fin juin 1988, quand Mgr Marcel Lefebvre, décédé trois ans plus tard, a sacré à Ecône, en Suisse, quatre évêques sans l'aval du Vatican.
Depuis son élection en avril 2005, le pape a fait des gestes à l'égard du courant traditionaliste, libéralisant notamment la célébration de la messe en latin, dite de saint Pie V, en vigueur dans l'Eglise jusqu'à la réforme liturgique de 1970.
En janvier 2009, il a levé les excommunications frappant les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Cette décision a créé la polémique quand on a appris que l'un de ces évêques, Mgr Richard Williamson, niait la réalité de la Shoah.
Au-delà de leur hostilité à la messe "moderne", les traditionalistes contestent les orientations de l'Eglise depuis Vatican II et dénoncent la liberté religieuse, la collégialité, l'oecuménisme et les rassemblements interreligieux, symbolisés par les rencontres d'Assise lancées par Jean Paul II.
"Le concile Vatican II ne contredit pas la tradition de l'Eglise mais corrige seulement de fausses interprétations de la foi catholique", dit Mgr Müller dans son interview à la NDR.
La Fraternité Saint-Pie X revendique près de 600 prêtres et un million de fidèles à travers le monde. Elle dirige six séminaires.
Les discussions lancées en 2010 semblaient ouvrir la voie à la réintégration de la FSSPX au sein de l'Eglise avec, disait-on, l'octroi possible d'une "prélature personnelle" sur le modèle de celle de l'Opus Dei, qui aurait fait que le supérieur général de la fraternité, aujourd'hui le Suisse Bernard Fellay, aurait dépendu directement du pape et du pape seul.
Guy Kerivel pour le service français
PARIS (Reuters) - Le Vatican a entériné la rupture des discussions en vue d'une réintégration au sein de l'Eglise catholique des traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), annonce le nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Un accord entre le Saint-Siège et la fraternité fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre aurait permis de mettre fin à un schisme qui dure depuis vingt-quatre ans.
Dans une interview que diffusera samedi la radio allemande Norddeutscher Rundfunk (NDR), l'archevêque allemand Gerhard Müller, nommé en juillet à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ne prévoit plus de discussions avec les traditionalistes qui refusent les réformes du concile Vatican II (1962-1965).
"Nous ne pouvons pas abandonner la foi catholique dans ces négociations", déclare l'ancien évêque de Ratisbonne, en Bavière. "Il n'y aura pas de compromis là-dessus (...) Je ne pense pas qu'il y aura de nouvelles discussions."
Ces dernières semaines, les responsables de la Fraternité Saint-Pie X avaient laissé entendre que les pourparlers menés depuis deux ans étaient dans l'impasse, Rome exigeant que les traditionalistes acceptent les réformes de Vatican II.
Le pape Benoît XVI, qui a lui-même dirigé la Congrégation pour la doctrine de la foi entre 1981 et son élection en 2005, devra maintenant décider quelle attitude adopter à l'égard de la FSSPX, a dit Mgr Müller.
UN SCHISME DE VINGT-QUATRE ANS
La rupture entre Rome et les traditionalistes de la fraternité a été consommée fin juin 1988, quand Mgr Marcel Lefebvre, décédé trois ans plus tard, a sacré à Ecône, en Suisse, quatre évêques sans l'aval du Vatican.
Depuis son élection en avril 2005, le pape a fait des gestes à l'égard du courant traditionaliste, libéralisant notamment la célébration de la messe en latin, dite de saint Pie V, en vigueur dans l'Eglise jusqu'à la réforme liturgique de 1970.
En janvier 2009, il a levé les excommunications frappant les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Cette décision a créé la polémique quand on a appris que l'un de ces évêques, Mgr Richard Williamson, niait la réalité de la Shoah.
Au-delà de leur hostilité à la messe "moderne", les traditionalistes contestent les orientations de l'Eglise depuis Vatican II et dénoncent la liberté religieuse, la collégialité, l'oecuménisme et les rassemblements interreligieux, symbolisés par les rencontres d'Assise lancées par Jean Paul II.
"Le concile Vatican II ne contredit pas la tradition de l'Eglise mais corrige seulement de fausses interprétations de la foi catholique", dit Mgr Müller dans son interview à la NDR.
La Fraternité Saint-Pie X revendique près de 600 prêtres et un million de fidèles à travers le monde. Elle dirige six séminaires.
Les discussions lancées en 2010 semblaient ouvrir la voie à la réintégration de la FSSPX au sein de l'Eglise avec, disait-on, l'octroi possible d'une "prélature personnelle" sur le modèle de celle de l'Opus Dei, qui aurait fait que le supérieur général de la fraternité, aujourd'hui le Suisse Bernard Fellay, aurait dépendu directement du pape et du pape seul.
Guy Kerivel pour le service français