Un moine de Sainte-Marie de la Garde à Mariawald
En septembre dernier, à l’invitation du Révérend Père Dom M.-Josef Vollberg, abbé de Mariawald, près d’Aix-la-Chapelle, les Pères Abbés de Triors et du Barroux envoyèrent chacun un moine dans cette abbaye trappiste dédiée à la Vierge des Douleurs.
Deux raisons à cela. Tout d’abord parce que cette maison, fondée par les trappistes alsaciens d’OElenberg en 1861, sur l’emplacement d’un ancien monastère cistercien détruit par les troupes révolutionnaires françaises en 1795, fêtait le 29 septembre le centenaire de son élévation au rang d’abbaye. En 1909, la communauté ne comptait pas moins d’une centaine de moines. L’autre raison est d’ordre liturgique et monastique. Le 21 novembre 2008, le Saint-Père accédait en effet à la demande du Père Abbé de pouvoir célébrer habituellement la messe selon la forme extraordinaire du rite romain et de revenir aux us et coutumes trappistes de 1963-1964.
Des raisons d’ordre théologique et spirituel incitèrent le Père Abbé Dom M.-Josef à présenter cette requête, mais aussi le fait que la communauté menaçait de s’éteindre. En rétablissant une vie liturgique et monastique plus traditionnelle, il espérait bien que cette « réforme » attirerait de nouvelles et jeunes vocations. Les choses se sont donc mises en place : la forme extraordinaire du rite romain est devenue la façon habituelle de célébrer le Saint Sacrifice de la Messe ; l’ancien office monastique, latin et grégorien, selon la tradition et les mélodies propres à l’ordre cistercien, se substitue à la Liturgie des Heures chantée en allemand.
Ce séjour de trois semaines nous a permis de faire plus ample connaissance avec nos frères trappistes d’outre-Rhin, de partager leur vie quotidienne de prière, de travail et de silence. Grâce à notre propre expérience des usages antérieurs, nous avons aussi pu répondre aux questions du Père Abbé quant à la liturgie et à la vie monastique.
Nous garderons bien sûr en mémoire le Triduum à l’occasion du centenaire de l’abbaye, ponctué de trois messes pontificales (« le ciel descendant sur la terre, et la terre accédant au ciel ») célébrées par le Père Abbé. Le recteur du séminaire de la Fraternité Saint-Pierre à Wigratzbad et ses séminaristes sont venus renforcer les rangs des officiants sous la main experte du cérémoniaire de l’abbaye de Triors. Des chorales grégoriennes des environs sont venues unir leur voix. Des abbés et des moines d’OElenberg, Sept-Fons, Rochefort, Himmerod, Maria-Laach, Kornelimünster, avaient tenu à être présents.
Depuis le xve siècle, l’histoire de Mariawald est marquée de morts et de résurrections. Peu de temps après leur arrivée, les moines trappistes furent chassés en 1875 par le Kulturkampf bismarckien ; en 1941, les persécuteurs nazis les chassèrent de leur monastère ; et en 1945, les bâtiments furent gravement endommagés par la guerre. La « réforme » entreprise par l’actuel Père Abbé laisse espérer une nouvelle résurrection de Mariawald. Dans l’exercice de cette charge écrasante, Dom M.-Joseph peut se réjouir dès à présent de l’arrivée régulière de bonnes vocations, d’une plus grande fréquentation de la messe et des offices par les fidèles, du regard bienveillant de l’Abbé Général, sans oublier l’attention pleine de sollicitude du Saint-Père, heureux de ce fruit inattendu et prometteur du motu proprio Summorum pontificum dans sa chère patrie.
Merci aux trois Pères Abbés de nous avoir permis ces échanges fraternels enrichissants. Nous avons expérimenté ce que dit notre Père saint Benoît : « En tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert, c’est sous un même Roi qu’on milite » (Règle, chap. 61).
F. Martin
Deux raisons à cela. Tout d’abord parce que cette maison, fondée par les trappistes alsaciens d’OElenberg en 1861, sur l’emplacement d’un ancien monastère cistercien détruit par les troupes révolutionnaires françaises en 1795, fêtait le 29 septembre le centenaire de son élévation au rang d’abbaye. En 1909, la communauté ne comptait pas moins d’une centaine de moines. L’autre raison est d’ordre liturgique et monastique. Le 21 novembre 2008, le Saint-Père accédait en effet à la demande du Père Abbé de pouvoir célébrer habituellement la messe selon la forme extraordinaire du rite romain et de revenir aux us et coutumes trappistes de 1963-1964.
Des raisons d’ordre théologique et spirituel incitèrent le Père Abbé Dom M.-Josef à présenter cette requête, mais aussi le fait que la communauté menaçait de s’éteindre. En rétablissant une vie liturgique et monastique plus traditionnelle, il espérait bien que cette « réforme » attirerait de nouvelles et jeunes vocations. Les choses se sont donc mises en place : la forme extraordinaire du rite romain est devenue la façon habituelle de célébrer le Saint Sacrifice de la Messe ; l’ancien office monastique, latin et grégorien, selon la tradition et les mélodies propres à l’ordre cistercien, se substitue à la Liturgie des Heures chantée en allemand.
Ce séjour de trois semaines nous a permis de faire plus ample connaissance avec nos frères trappistes d’outre-Rhin, de partager leur vie quotidienne de prière, de travail et de silence. Grâce à notre propre expérience des usages antérieurs, nous avons aussi pu répondre aux questions du Père Abbé quant à la liturgie et à la vie monastique.
Nous garderons bien sûr en mémoire le Triduum à l’occasion du centenaire de l’abbaye, ponctué de trois messes pontificales (« le ciel descendant sur la terre, et la terre accédant au ciel ») célébrées par le Père Abbé. Le recteur du séminaire de la Fraternité Saint-Pierre à Wigratzbad et ses séminaristes sont venus renforcer les rangs des officiants sous la main experte du cérémoniaire de l’abbaye de Triors. Des chorales grégoriennes des environs sont venues unir leur voix. Des abbés et des moines d’OElenberg, Sept-Fons, Rochefort, Himmerod, Maria-Laach, Kornelimünster, avaient tenu à être présents.
Depuis le xve siècle, l’histoire de Mariawald est marquée de morts et de résurrections. Peu de temps après leur arrivée, les moines trappistes furent chassés en 1875 par le Kulturkampf bismarckien ; en 1941, les persécuteurs nazis les chassèrent de leur monastère ; et en 1945, les bâtiments furent gravement endommagés par la guerre. La « réforme » entreprise par l’actuel Père Abbé laisse espérer une nouvelle résurrection de Mariawald. Dans l’exercice de cette charge écrasante, Dom M.-Joseph peut se réjouir dès à présent de l’arrivée régulière de bonnes vocations, d’une plus grande fréquentation de la messe et des offices par les fidèles, du regard bienveillant de l’Abbé Général, sans oublier l’attention pleine de sollicitude du Saint-Père, heureux de ce fruit inattendu et prometteur du motu proprio Summorum pontificum dans sa chère patrie.
Merci aux trois Pères Abbés de nous avoir permis ces échanges fraternels enrichissants. Nous avons expérimenté ce que dit notre Père saint Benoît : « En tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert, c’est sous un même Roi qu’on milite » (Règle, chap. 61).
F. Martin