SOURCE - Paix Liturgique - lettre 226 - 20 avril 2010
Pays du Saint Père Benoît XVI, l'Allemagne est un pays qui, comme la France, connaît un fort attrait des fidèles pour la célébration de la forme extraordinaire du rite romain.
Des maisons traditionnelles (Fraternité Saint-Pie X et Fraternité Saint-Pierre) y ont toutes deux un séminaire international ; de nombreuses associations de fidèles (notamment Pro Missa Tridentina et Una Voce) s'y activent depuis longtemps ; l'Institut du Christ Roi y exerce un apostolat ; de plus en plus d’articles de la presse profane sur la question liturgique se font jour ; des prêtres diocésains apprennent à célébrer cette forme liturgique, de nouvelles paroisses où est célébrée la liturgie traditionnelle de l’Eglise s'ouvrent lentement mais sûrement à l'application du Motu Proprio ; et, à l'image des Trappistes de Mariawald (voir lettre de Paix Liturgique n°162), certaines communautés religieuses renouent avec la liturgie millénaire de l'Église.
Cependant, et là encore comme en France, une grande partie de la hiérarchie ecclésiastique allemande est opposée à l'action de réconciliation liturgique entreprise par le Pape. En Allemagne, tout est donc également organisé pour minimiser l’importance de la demande d’application du Motu Proprio.
Encouragés par de nombreux amis allemands, Paix Liturgique a commandité un sondage sur l’application du Motu Proprio au pays de Saint Albert-le-Grand et de Sainte Hildegarde.
Pour ce faire, nous avons confié à Harris Interactive de réaliser pour notre compte une enquête sur le modèle de celles précédemment réalisées en France et en Italie. Celle-ci a été effectuée en ligne, du 18 au 25 février 2010, auprès de 2611 personnes résidant en Allemagne et âgées de 18 ans et plus.
Voici les résultats de ce sondage :
Les questions concernent uniquement l'échantillon des Allemands se considérant catholiques.
Question n°1 : Assistez-vous à la messe ?
Chaque semaine : 5,9%
Tous les mois : 4,1%
Pour les grandes fêtes : 18,9%
Occasionnellement (mariages…) : 42,3%
Jamais : 28,8%
Question n°2 : Le pape Benoît XVI a rappelé en juillet 2007 que la messe pouvait être célébrée à la fois sous sa forme moderne dite « ordinaire » ou « de Paul VI » - en allemand, le prêtre faisant face aux fidèles, la communion étant reçue debout – et sous sa forme traditionnelle dite « extraordinaire » ou « de Jean XXIII » - en latin et grégorien, le prêtre tourné face à l’autel, la communion reçue à genoux. Le saviez-vous ?
Oui : 43,1%
Non : 56,9%
Question n° 3 : Considéreriez-vous comme normal ou pas normal si les 2 formes liturgiques devaient être célébrées régulièrement dans VOTRE paroisse ?
Normal : 50,6 %
Pas normal : 24,5 %
Ne se prononcent pas : 24,9 %
Question n°4 : Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans VOTRE paroisse, sans se substituer à celle dite ordinaire en allemand, y assisteriez vous ?
Réponses des pratiquants réguliers (hebdomadaires et mensuels)
- 25% y assisteraient chaque semaine
- 19% une fois par mois
- 9% lors des grandes fêtes
- 40% occasionnellement
- 7% jamais
LES COMMENTAIRES DE PAIX LITURGIQUE
1/ Ce sondage ne fait que mettre en lumière une évidence bien connue de tous (y compris du clergé) : en Allemagne, l’attachement à la forme extraordinaire du rite romain est conséquent et la demande très largement insatisfaite : 25 % des pratiquants soit 1 sur 4, assisteraient TOUS LES DIMANCHES à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse.
19 % le feraient une fois par mois.
Soit un total de 44 % ; c’est plus qu'à Paris où notre enquête du mois dernier, elle aussi confiée à Harris Interactive et s'appuyant sur un questionnaire identique donnait un résultat de… 33% ! On obtient partout dans le monde la même indication : alors qu’aujourd’hui, la messe sous la forme extraordinaire ne représente qu’une proportion infime des célébrations, un bon tiers des catholiques pratiquants seraient prêts à y assister… si le Motu Proprio était appliqué, c'est-à-dire si elle était célébrée dans leur paroisse.
C’est une indication pastorale particulièrement lourde, qui confirme celle de l’ensemble des sondages rappelés plus bas.
2/ Des chiffres ? Il y a en Allemagne environ 82.000.000 d'habitants parmi lesquels 20.090.000 se disent catholiques et 1.185.310 vont à la messe tous les dimanches et 823.690 une fois par mois.
Concrètement, ce sondage nous indique qu’environ 300.000 fidèles allemands assisteraient à la messe traditionnelle tous les dimanches si elle était célébrée dans LEUR paroisse…
3/ Il ne s’agit certes que d’un sondage qui comme tout sondage n’indique que de grandes tendances sans avoir la prétention d’être exact à la virgule prêt. Toutefois, eu égard à ces grandes tendances qui y sont mises en lumière, ce sondage nous semble au minimum nécessiter une réflexion de tous les catholiques de bonne volonté. Notons que ce sondage n’est que la confirmation de tous les sondages commandités par Paix Liturgique depuis 2001 (Sondage Paris réalisé par Harris interactive en janvier/février 2010, Sondage Versailles réalisé par l’Institut JLM Etudes en décembre 2009, sondage Italie réalisé par DOXA en septembre 2009, sondage France réalisé par l’Institut CSA en septembre 2008, sondage France réalisé par l’Institut CSA en novembre 2006, sondage France réalisé par IPSOS en avril 2001), en plus du sondage Sofres commandité par Le Pèlerin en décembre 2006.
4/ l'Allemagne aujourd’hui, la France, l’Italie et les États-Unis hier… Tous les sondages concordent dans l’espace… et dans le temps (2001 à 2010). Malgré un embargo de fait sur les mesures bienveillantes du Saint Père en faveur de la liturgie traditionnelle, une proportion importante de fidèles catholiques (entre 30 et 40 %) souhaiteraient vivre leur foi dans LEUR paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rite romain.
Les faits sont têtus. C’est une chose de nier l’existence d’une demande pourtant bien réelle dans toute l’Eglise universelle. C’en est une autre que de regarder les chiffres et les statistiques sur la question.
5/ L’épiscopat allemand a ce point commun avec une partie de l’épiscopat français que l’on ne peut pas dire de lui qu’il soit franchement favorable au Motu Proprio de Benoît XVI. Les résultats de ce sondage sont d’autant porteurs d’espérance qu’ils sont la preuve que quoi que prétendent ceux qui parlent au nom des fidèles, quoi qu’ils imposent… l’attachement à la liturgie traditionnelle de l’Eglise demeure dans le corps des fidèles. En Allemagne comme en France, inévitablement, les barrages vont céder tôt ou tard…
6/ Seuls 24,5 % des catholiques allemands ne trouvent pas normal que les deux formes du rite romain cohabitent paisiblement dans les paroisses (ils étaient 34% en France dans le sondage réalisé avant la parution du Motu Proprio par Le Pèlerin, 30% dans le sondage Paix-Liturgique/CSA de 2006). L’opposition à l’application du Motu Proprio en Allemagne est peut-être le fait de certains ecclésiastiques mais force est de reconnaître qu’elle est largement minoritaire chez les fidèles et qu’elle pourrait devenir totalement marginale si tous les fidèles connaissaient l’existence du Motu Proprio et la possibilité pour tous les curés de célébrer librement la forme extraordinaire du rite romain.
7/ Ce sondage a coûté la somme de 6 500 € TTC . Si vous souhaitez participer à son financement et nous permettre de continuer notre travail d’information, vous pouvez adresser votre don à Paix Liturgique, 1 allée du Bois Gougenot, 78290 CROISSY-SUR-SEINE en libellant votre chèque à l'ordre de Paix Liturgique.
Pour les transferts bancaires, merci d'utiliser les coordonnées ci-dessous :
IBAN : FR76 3000 3021 9700 0500 0158 593 - BIC/SWIFT : SOGEFRPP
Nous vous ferons parvenir un reçu fiscal.
Pays du Saint Père Benoît XVI, l'Allemagne est un pays qui, comme la France, connaît un fort attrait des fidèles pour la célébration de la forme extraordinaire du rite romain.
Des maisons traditionnelles (Fraternité Saint-Pie X et Fraternité Saint-Pierre) y ont toutes deux un séminaire international ; de nombreuses associations de fidèles (notamment Pro Missa Tridentina et Una Voce) s'y activent depuis longtemps ; l'Institut du Christ Roi y exerce un apostolat ; de plus en plus d’articles de la presse profane sur la question liturgique se font jour ; des prêtres diocésains apprennent à célébrer cette forme liturgique, de nouvelles paroisses où est célébrée la liturgie traditionnelle de l’Eglise s'ouvrent lentement mais sûrement à l'application du Motu Proprio ; et, à l'image des Trappistes de Mariawald (voir lettre de Paix Liturgique n°162), certaines communautés religieuses renouent avec la liturgie millénaire de l'Église.
Cependant, et là encore comme en France, une grande partie de la hiérarchie ecclésiastique allemande est opposée à l'action de réconciliation liturgique entreprise par le Pape. En Allemagne, tout est donc également organisé pour minimiser l’importance de la demande d’application du Motu Proprio.
Encouragés par de nombreux amis allemands, Paix Liturgique a commandité un sondage sur l’application du Motu Proprio au pays de Saint Albert-le-Grand et de Sainte Hildegarde.
Pour ce faire, nous avons confié à Harris Interactive de réaliser pour notre compte une enquête sur le modèle de celles précédemment réalisées en France et en Italie. Celle-ci a été effectuée en ligne, du 18 au 25 février 2010, auprès de 2611 personnes résidant en Allemagne et âgées de 18 ans et plus.
Voici les résultats de ce sondage :
Les questions concernent uniquement l'échantillon des Allemands se considérant catholiques.
Question n°1 : Assistez-vous à la messe ?
Chaque semaine : 5,9%
Tous les mois : 4,1%
Pour les grandes fêtes : 18,9%
Occasionnellement (mariages…) : 42,3%
Jamais : 28,8%
Question n°2 : Le pape Benoît XVI a rappelé en juillet 2007 que la messe pouvait être célébrée à la fois sous sa forme moderne dite « ordinaire » ou « de Paul VI » - en allemand, le prêtre faisant face aux fidèles, la communion étant reçue debout – et sous sa forme traditionnelle dite « extraordinaire » ou « de Jean XXIII » - en latin et grégorien, le prêtre tourné face à l’autel, la communion reçue à genoux. Le saviez-vous ?
Oui : 43,1%
Non : 56,9%
Question n° 3 : Considéreriez-vous comme normal ou pas normal si les 2 formes liturgiques devaient être célébrées régulièrement dans VOTRE paroisse ?
Normal : 50,6 %
Pas normal : 24,5 %
Ne se prononcent pas : 24,9 %
Question n°4 : Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans VOTRE paroisse, sans se substituer à celle dite ordinaire en allemand, y assisteriez vous ?
Réponses des pratiquants réguliers (hebdomadaires et mensuels)
- 25% y assisteraient chaque semaine
- 19% une fois par mois
- 9% lors des grandes fêtes
- 40% occasionnellement
- 7% jamais
LES COMMENTAIRES DE PAIX LITURGIQUE
1/ Ce sondage ne fait que mettre en lumière une évidence bien connue de tous (y compris du clergé) : en Allemagne, l’attachement à la forme extraordinaire du rite romain est conséquent et la demande très largement insatisfaite : 25 % des pratiquants soit 1 sur 4, assisteraient TOUS LES DIMANCHES à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse.
19 % le feraient une fois par mois.
Soit un total de 44 % ; c’est plus qu'à Paris où notre enquête du mois dernier, elle aussi confiée à Harris Interactive et s'appuyant sur un questionnaire identique donnait un résultat de… 33% ! On obtient partout dans le monde la même indication : alors qu’aujourd’hui, la messe sous la forme extraordinaire ne représente qu’une proportion infime des célébrations, un bon tiers des catholiques pratiquants seraient prêts à y assister… si le Motu Proprio était appliqué, c'est-à-dire si elle était célébrée dans leur paroisse.
C’est une indication pastorale particulièrement lourde, qui confirme celle de l’ensemble des sondages rappelés plus bas.
2/ Des chiffres ? Il y a en Allemagne environ 82.000.000 d'habitants parmi lesquels 20.090.000 se disent catholiques et 1.185.310 vont à la messe tous les dimanches et 823.690 une fois par mois.
Concrètement, ce sondage nous indique qu’environ 300.000 fidèles allemands assisteraient à la messe traditionnelle tous les dimanches si elle était célébrée dans LEUR paroisse…
3/ Il ne s’agit certes que d’un sondage qui comme tout sondage n’indique que de grandes tendances sans avoir la prétention d’être exact à la virgule prêt. Toutefois, eu égard à ces grandes tendances qui y sont mises en lumière, ce sondage nous semble au minimum nécessiter une réflexion de tous les catholiques de bonne volonté. Notons que ce sondage n’est que la confirmation de tous les sondages commandités par Paix Liturgique depuis 2001 (Sondage Paris réalisé par Harris interactive en janvier/février 2010, Sondage Versailles réalisé par l’Institut JLM Etudes en décembre 2009, sondage Italie réalisé par DOXA en septembre 2009, sondage France réalisé par l’Institut CSA en septembre 2008, sondage France réalisé par l’Institut CSA en novembre 2006, sondage France réalisé par IPSOS en avril 2001), en plus du sondage Sofres commandité par Le Pèlerin en décembre 2006.
4/ l'Allemagne aujourd’hui, la France, l’Italie et les États-Unis hier… Tous les sondages concordent dans l’espace… et dans le temps (2001 à 2010). Malgré un embargo de fait sur les mesures bienveillantes du Saint Père en faveur de la liturgie traditionnelle, une proportion importante de fidèles catholiques (entre 30 et 40 %) souhaiteraient vivre leur foi dans LEUR paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rite romain.
Les faits sont têtus. C’est une chose de nier l’existence d’une demande pourtant bien réelle dans toute l’Eglise universelle. C’en est une autre que de regarder les chiffres et les statistiques sur la question.
5/ L’épiscopat allemand a ce point commun avec une partie de l’épiscopat français que l’on ne peut pas dire de lui qu’il soit franchement favorable au Motu Proprio de Benoît XVI. Les résultats de ce sondage sont d’autant porteurs d’espérance qu’ils sont la preuve que quoi que prétendent ceux qui parlent au nom des fidèles, quoi qu’ils imposent… l’attachement à la liturgie traditionnelle de l’Eglise demeure dans le corps des fidèles. En Allemagne comme en France, inévitablement, les barrages vont céder tôt ou tard…
6/ Seuls 24,5 % des catholiques allemands ne trouvent pas normal que les deux formes du rite romain cohabitent paisiblement dans les paroisses (ils étaient 34% en France dans le sondage réalisé avant la parution du Motu Proprio par Le Pèlerin, 30% dans le sondage Paix-Liturgique/CSA de 2006). L’opposition à l’application du Motu Proprio en Allemagne est peut-être le fait de certains ecclésiastiques mais force est de reconnaître qu’elle est largement minoritaire chez les fidèles et qu’elle pourrait devenir totalement marginale si tous les fidèles connaissaient l’existence du Motu Proprio et la possibilité pour tous les curés de célébrer librement la forme extraordinaire du rite romain.
7/ Ce sondage a coûté la somme de 6 500 € TTC . Si vous souhaitez participer à son financement et nous permettre de continuer notre travail d’information, vous pouvez adresser votre don à Paix Liturgique, 1 allée du Bois Gougenot, 78290 CROISSY-SUR-SEINE en libellant votre chèque à l'ordre de Paix Liturgique.
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