SOURCE - Jean-Pierre Denis - La Vie - 04 mai 2010
"Pourquoi cet homme devait rester dehors". Avec la photo de l’abbé Laguérie, fondateur de l’Institut du Bon pasteur, ce titre de couverture de La Vie, en septembre 2006, nous avait valu quelques réactions. Attaque ad hominem, jugèrent certains, attachés à un christianisme plus tiède, plus lisse ou plus poli. Les "tradis", polémistes dans l’âme, ne se formalisèrent pas plus que ça. Au contraire, ils m’invitèrent à venir discuter, à l’initiative valeureuse de l’abbé de Tanouarn.
Mais, après cet échange respectueux et je crois fructueux, ce que La Vie écrivait à l’époque demeure, hélas, pertinent. Sur un certain nombre de points, qui touchent essentiellement au rapport à l’autre, et sous un certain nombre de formes, désormais plus souterraines qu’affichées, un certain traditionalisme reste volontairement prisonnier de ses racines anti-révolutionnaires, anti-modernes (ce qu’a été l’Eglise) et dans certains cas maurassiennes et antisémites (ce qu’elle ne peut plus être à aucun prix).
Cela ne signifie nullement que tous les membres de cette mouvance composite appartiennent à l’extrême droite ou soient racistes. Mais cela prouve qu’en laissant de côté le politico-théologique, comme on l’a vu avec l’affaire Williamson (figure éminente de la Fraternité Saint-Pie-X, non de l’Institut du Bon Pasteur), pour s’en tenir au liturgique et au canonique, on a mis la charrue de l’unité avant les bœufs de la vérité.
C’est bel et bien l’acceptation du concile Vatican II qui reste à vérifier sans faux-nez. Nous avions dit qu’il eût été préférable de manifester quelques exigences avant de réintégrer les amis de l’abbé Laguérie, même au nom de la charité et même au nom de leurs vocations religieuses. On voit bien, aujourd’hui, que le ménage a été fait trop en surface. L’attachement aux formes anciennes de la liturgie est profondément respectable, tout comme le désir de sauver un trésor culturel et cultuel.
Il peut même permettre une évangélisation : on pense ici aux personnes qui se sont converties grâce à la liturgie désormais dite « extraordinaire », quand la messe « ordinaire » ne leur parlait pas. Elles ne sont ni plus ni moins catholiques que vous, que moi, que d’autres. Ce pourrait être, pour elles, le moment de dire qu’elles n’ont rien à voir avec la face sombre du traditionalisme.
"Pourquoi cet homme devait rester dehors". Avec la photo de l’abbé Laguérie, fondateur de l’Institut du Bon pasteur, ce titre de couverture de La Vie, en septembre 2006, nous avait valu quelques réactions. Attaque ad hominem, jugèrent certains, attachés à un christianisme plus tiède, plus lisse ou plus poli. Les "tradis", polémistes dans l’âme, ne se formalisèrent pas plus que ça. Au contraire, ils m’invitèrent à venir discuter, à l’initiative valeureuse de l’abbé de Tanouarn.
Mais, après cet échange respectueux et je crois fructueux, ce que La Vie écrivait à l’époque demeure, hélas, pertinent. Sur un certain nombre de points, qui touchent essentiellement au rapport à l’autre, et sous un certain nombre de formes, désormais plus souterraines qu’affichées, un certain traditionalisme reste volontairement prisonnier de ses racines anti-révolutionnaires, anti-modernes (ce qu’a été l’Eglise) et dans certains cas maurassiennes et antisémites (ce qu’elle ne peut plus être à aucun prix).
Cela ne signifie nullement que tous les membres de cette mouvance composite appartiennent à l’extrême droite ou soient racistes. Mais cela prouve qu’en laissant de côté le politico-théologique, comme on l’a vu avec l’affaire Williamson (figure éminente de la Fraternité Saint-Pie-X, non de l’Institut du Bon Pasteur), pour s’en tenir au liturgique et au canonique, on a mis la charrue de l’unité avant les bœufs de la vérité.
C’est bel et bien l’acceptation du concile Vatican II qui reste à vérifier sans faux-nez. Nous avions dit qu’il eût été préférable de manifester quelques exigences avant de réintégrer les amis de l’abbé Laguérie, même au nom de la charité et même au nom de leurs vocations religieuses. On voit bien, aujourd’hui, que le ménage a été fait trop en surface. L’attachement aux formes anciennes de la liturgie est profondément respectable, tout comme le désir de sauver un trésor culturel et cultuel.
Il peut même permettre une évangélisation : on pense ici aux personnes qui se sont converties grâce à la liturgie désormais dite « extraordinaire », quand la messe « ordinaire » ne leur parlait pas. Elles ne sont ni plus ni moins catholiques que vous, que moi, que d’autres. Ce pourrait être, pour elles, le moment de dire qu’elles n’ont rien à voir avec la face sombre du traditionalisme.