SOURCE - MetaBlog - 3 mai 2010
C’est un peu le propre des vieilles querelles que de s’autoalimenter. Tout contribue alors à entretenir la fâcherie. Il arrive cependant que l’on se dise: «Au fond c’est idiot!» et que l’on repose les cartes à plat.
Premier exemple: La Vie. Voici une publication peu suspecte de sympathie pour les traditionalistes. Lesquels, quand ils en parlent, ricanent de son changement de nom («La Vie… ex-Catholique»). Au lendemain de la création de l’Institut du Bon Pasteur, La Vie publie en une la photo de l’abbé Laguérie avec comme titre «Pourquoi cet homme devait rester dehors». Cela n’empêche pas le rédacteur en chef de participer au colloque que l’abbé de Tanoüarn organise à La Mutualité deux mois plus tard. A quelques centaines de tradis enthousiastes, Jean-Pierre Denis déclare que l’«une des difficultés du christianisme dans la société est l'excès de tiédeur», et que les ‘intégristes’ posant des questions «il faut avoir le courage de leur répondre». Il expliquera ensuite sa participation par son peu de goût pour l’«ouverture à [son] propre nombril et la tolérance en caoutchouc». Chapeau.
Second exemple: Témoignage Chrétien, à la gauche du précédent. ‘TC’ a soutenu les prêtres ouvriers, la décolonisation, le renouveau liturgique, et Mgr Gaillot. En 2007 Jérôme Anciberro y écrit «Guillaume de Tanoüarn : L'intello des tradis». Un article sans concessions mais sans effort d’animosité non plus. Anciberro mentionne effectivement une condamnation de l’abbé: 3.000 euros pour une phrase jugée raciste, dans Pacte - l’abbé ne l’a pas écrite mais en tant que rédacteur en chef il est tenu pour coresponsable. Anciberro ne s’y attarde guère et donne acte à l’abbé de ce que cette boulette ne saurait le définir. Re-chapeau.
Troisième exemple: Golias, et pas plus tard que cette semaine. Golias est cette revue «particulièrement critique vis-à-vis de l'institution ecclésiastique» (cf. wikipedia) et encore plus vis-à-vis des traditionalistes, avec des dossiers parfois… insuffisamment travaillés. Entre nous, c’était vraiment mal parti, et ma surprise a été à la hauteur du fossé qui nous sépare quand j’ai lu vendredi qu’«intellectuel brillant, de Tanoüarn est avec Claude Barthe l’une des têtes cléricales les mieux faites de la galaxie traditionaliste», que ses propos sont intéressants, etc. Bien sûr il y aurait à redire sur certaines formulations mais enfin… le changement est notable. Et de même que Golias décerne des «mitres» aux évêques qui lui plaisent plus ou moins, je lui attribue pour ce texte: un chapeau.
Est-ce à dire que tout est rose et que tout le monde est appelé à être pote? Absolument pas. Juste qu’il y a peut-être une possibilité que progressistes et traditionalistes discutent, sans se boucher le nez de part et d’autre. Sereinement, de s’opposer sur ce qui nous sépare, plutôt que de se séparer sur ce qui nous oppose. Et si chacun en retire ne serait-ce que le début du commencement d’une idée, ça vaut le coup.
C’est un peu le propre des vieilles querelles que de s’autoalimenter. Tout contribue alors à entretenir la fâcherie. Il arrive cependant que l’on se dise: «Au fond c’est idiot!» et que l’on repose les cartes à plat.
Premier exemple: La Vie. Voici une publication peu suspecte de sympathie pour les traditionalistes. Lesquels, quand ils en parlent, ricanent de son changement de nom («La Vie… ex-Catholique»). Au lendemain de la création de l’Institut du Bon Pasteur, La Vie publie en une la photo de l’abbé Laguérie avec comme titre «Pourquoi cet homme devait rester dehors». Cela n’empêche pas le rédacteur en chef de participer au colloque que l’abbé de Tanoüarn organise à La Mutualité deux mois plus tard. A quelques centaines de tradis enthousiastes, Jean-Pierre Denis déclare que l’«une des difficultés du christianisme dans la société est l'excès de tiédeur», et que les ‘intégristes’ posant des questions «il faut avoir le courage de leur répondre». Il expliquera ensuite sa participation par son peu de goût pour l’«ouverture à [son] propre nombril et la tolérance en caoutchouc». Chapeau.
Second exemple: Témoignage Chrétien, à la gauche du précédent. ‘TC’ a soutenu les prêtres ouvriers, la décolonisation, le renouveau liturgique, et Mgr Gaillot. En 2007 Jérôme Anciberro y écrit «Guillaume de Tanoüarn : L'intello des tradis». Un article sans concessions mais sans effort d’animosité non plus. Anciberro mentionne effectivement une condamnation de l’abbé: 3.000 euros pour une phrase jugée raciste, dans Pacte - l’abbé ne l’a pas écrite mais en tant que rédacteur en chef il est tenu pour coresponsable. Anciberro ne s’y attarde guère et donne acte à l’abbé de ce que cette boulette ne saurait le définir. Re-chapeau.
Troisième exemple: Golias, et pas plus tard que cette semaine. Golias est cette revue «particulièrement critique vis-à-vis de l'institution ecclésiastique» (cf. wikipedia) et encore plus vis-à-vis des traditionalistes, avec des dossiers parfois… insuffisamment travaillés. Entre nous, c’était vraiment mal parti, et ma surprise a été à la hauteur du fossé qui nous sépare quand j’ai lu vendredi qu’«intellectuel brillant, de Tanoüarn est avec Claude Barthe l’une des têtes cléricales les mieux faites de la galaxie traditionaliste», que ses propos sont intéressants, etc. Bien sûr il y aurait à redire sur certaines formulations mais enfin… le changement est notable. Et de même que Golias décerne des «mitres» aux évêques qui lui plaisent plus ou moins, je lui attribue pour ce texte: un chapeau.
Est-ce à dire que tout est rose et que tout le monde est appelé à être pote? Absolument pas. Juste qu’il y a peut-être une possibilité que progressistes et traditionalistes discutent, sans se boucher le nez de part et d’autre. Sereinement, de s’opposer sur ce qui nous sépare, plutôt que de se séparer sur ce qui nous oppose. Et si chacun en retire ne serait-ce que le début du commencement d’une idée, ça vaut le coup.