SOURCE - Dominique Greiner - La Croix - 13 septembre 2011
Aujourd’hui au Vatican devrait se dérouler une réunion décisive entre le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. La séparation avec l’Église catholique du mouvement intégriste fut consommée en 1988 quand Mgr Lefebvre, pour assurer sa relève, ordonna quatre évêques contre l’avis de Jean-Paul II.
L’excommunication de fait de ces prélats, dont Mgr Fellay, a été levée par Benoît XVI en janvier 2009. Ce geste a suscité un malaise dans l’Église, notamment quand furent connus les propos négationnistes tenus par l’un d’entre eux, Mgr Williamson. Cette mesure était une condition préalable posée par Mgr Fellay avant toute discussion sur une éventuelle réintégration dans l’Église catholique.
La rencontre d’aujourd’hui vient après deux années d’entretiens doctrinaux entre Rome et la Fraternité, mais aussi de concessions unilatérales du Saint-Siège au sujet de l’usage de l’ancien rituel. Benoît XVI, soucieux de servir l’unité de l’Église, a tout fait pour que la main reste tendue aux lefebvristes. Mais ceux-ci ont toujours campé sur leurs positions.
Récemment, Mgr Fellay a publiquement réaffirmé que son mouvement n’avait aucune intention d’accepter le concile Vatican II. Si dorénavant un accord devait être trouvé, qui marquerait la réintégration de la Fraternité dans la communion catholique grâce à un statut canonique lui garantissant une autonomie théologique et liturgique, il ne manquera pas de causer un grand trouble parmi les catholiques attachés au Concile.
Mais un tel émoi n’a peut-être pas lieu d’être. Il est en effet inimaginable que Benoît XVI, à qui reviendra en dernier ressort de prendre une décision, transige avec ce qu’il a toujours posé comme « irréversible » et « non négociable » : l’acceptation du Concile, notamment concernant le rapport aux autres traditions religieuses.
La balle est désormais dans le seul camp intégriste. Un camp qui ces derniers jours a exprimé son intransigeance en critiquant de manière véhémente le rassemblement interreligieux d’Assise où se rendra le pape le 27 octobre prochain. Et rien ne permet de dire si Mgr Fellay se montrera plus accommodant dans cette ultime phase de négociation.
Dominique Greiner
Aujourd’hui au Vatican devrait se dérouler une réunion décisive entre le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. La séparation avec l’Église catholique du mouvement intégriste fut consommée en 1988 quand Mgr Lefebvre, pour assurer sa relève, ordonna quatre évêques contre l’avis de Jean-Paul II.
L’excommunication de fait de ces prélats, dont Mgr Fellay, a été levée par Benoît XVI en janvier 2009. Ce geste a suscité un malaise dans l’Église, notamment quand furent connus les propos négationnistes tenus par l’un d’entre eux, Mgr Williamson. Cette mesure était une condition préalable posée par Mgr Fellay avant toute discussion sur une éventuelle réintégration dans l’Église catholique.
La rencontre d’aujourd’hui vient après deux années d’entretiens doctrinaux entre Rome et la Fraternité, mais aussi de concessions unilatérales du Saint-Siège au sujet de l’usage de l’ancien rituel. Benoît XVI, soucieux de servir l’unité de l’Église, a tout fait pour que la main reste tendue aux lefebvristes. Mais ceux-ci ont toujours campé sur leurs positions.
Récemment, Mgr Fellay a publiquement réaffirmé que son mouvement n’avait aucune intention d’accepter le concile Vatican II. Si dorénavant un accord devait être trouvé, qui marquerait la réintégration de la Fraternité dans la communion catholique grâce à un statut canonique lui garantissant une autonomie théologique et liturgique, il ne manquera pas de causer un grand trouble parmi les catholiques attachés au Concile.
Mais un tel émoi n’a peut-être pas lieu d’être. Il est en effet inimaginable que Benoît XVI, à qui reviendra en dernier ressort de prendre une décision, transige avec ce qu’il a toujours posé comme « irréversible » et « non négociable » : l’acceptation du Concile, notamment concernant le rapport aux autres traditions religieuses.
La balle est désormais dans le seul camp intégriste. Un camp qui ces derniers jours a exprimé son intransigeance en critiquant de manière véhémente le rassemblement interreligieux d’Assise où se rendra le pape le 27 octobre prochain. Et rien ne permet de dire si Mgr Fellay se montrera plus accommodant dans cette ultime phase de négociation.
Dominique Greiner