SOURCE - Paix Liturgique n°300 - 15 septembre 2011
En juin 2010, la Communauté Saint-Charles-Borromée du Chesnay (diocèse de Versailles) a connu un double traumatisme : un changement de lieu de culte et le départ de son chapelain. La reprise, dimanche 4 septembre, de son rythme habituel de deux messes dominicales (10h et 11h45) en l’église Saint-Germain – réintégrée fin juin à l’issue d’une année de travaux de restauration – semble heureusement devoir marquer la fin d’une année tourmentée, comme nous l’a confirmé son actuel chapelain.
Tout en souhaitant le meilleur à cette communauté, la plus anciennement structurée des Yvelines, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur les inquiétudes qui l’ont fragilisée l’an dernier tant elles sont révélatrices des pressions qui s’exercent sur les fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain.
I – QU’EST-CE QUE LA COMMUNAUTÉ SAINT-CHARLES-BORROMÉE ?
La communauté Saint-Charles-Borromée est née de l’application de l’indult de 1984 dans le diocèse de Versailles. Elle s’est constituée autour de Mgr Jean Martin, le célébrant désigné par Mgr Simonneaux, l’évêque de l’époque. Initialement prévue à cadence trimestrielle, l’application de l’indult devint assez rapidement mensuelle puis hebdomadaire, favorisant ainsi l’essor de la communauté. Du coup, en 1987, la paroisse du Chesnay fut désignée pour l’accueillir de façon pérenne. La première messe de la communauté au Chesnay remonte de fait au dimanche de Pentecôte de 1987.
Début 1988, la communauté recense 188 fidèles réguliers.
La même année, le nouvel évêque de Versailles, Mgr Thomas, lui rend visite et célèbre la messe au Chesnay. Satisfait de cette expérience, il accorde à la communauté de pouvoir bénéficier de tous les sacrements selon le missel traditionnel et de mettre en place un catéchisme propre à l’attention de ses membres.
En 1989, Mgr Martin, toujours chapelain de la communauté en dépit de son âge (il a été ordonné en 1931 !), reçoit l’aide d’un prêtre de la toute nouvelle Fraternité-Saint-Pierre, l’abbé Pozzetto.
Et la communauté continue à se développer. En 1990, un nouveau recensement décompte 292 fidèles dont 40% de moins de 20 ans.
En 1990 toujours, Mgr Thomas accepte de donner un cadre canonique à la communauté en érigeant “l’association publique de fidèles Saint-Charles-Borromée”. Peu ou prou, cette association joue le rôle qu’un conseil pastoral joue dans une paroisse : elle n’est pas la communauté mais a pour but de conseiller le chapelain et de l’aider dans sa conduite pastorale.
En 1992, une deuxième messe est accordée à la communauté. L’abbé Michel Le Pivain, qui a remplacé l’abbé Pozzetto en 1991, devient chapelain en 1993 tout en continuant à pouvoir s’appuyer sur les services de Mgr Martin.
Sous la houlette de l’abbé Le Pivain, la communauté s’emploiera à embellir l’église, la nettoyant de fond en comble, restaurant des statues mutilées, et à magnifier le culte en formant une chorale et en se dotant d’un sacristain. Il faut dire que sa croissance ne s’arrête pas, 614 membres étant dénombrés en 1999, dont 55% de moins de 20 ans.
En 2001, l’abbé Le Pivain quitte Le Chesnay, la communauté demeurant confiée à la Fraternité-Saint-Pierre. En 2003, l’abbé Laurent Spriet est appelé au Chesnay comme chapelain. Sous sa gouverne, celle-ci va continuer son développement tout en prenant soin de vivre dans la communion la plus cordiale possible avec la paroisse locale.
Conférences, pèlerinages, catéchisme (jusqu’à près de 200 enfants concernés), activités festives ou caritatives, enfants de chœur (plus de 80), scoutisme... autant de signes tangibles d’une activité riche et pérenne qui consolideront, année après année, les liens entre les fidèles et leur chapelain mais aussi les liens entre les fidèles eux-mêmes. La sortie de l’abbé Spriet de la Fraternité-Saint-Pierre pour s’impliquer dans la naissance de l’association Totus Tuus n’aura d’ailleurs pas de conséquences sur la vie de Saint-Charles-Borromée.
En revanche, son départ précipité à l’été 2010, concomitant avec la campagne de travaux à l’église Saint-Germain, a bel et bien fragilisé la communauté. Ce double traumatisme de l’été 2010 (départ rapide et imprévu de l’abbé Spriet et changement de lieu de culte) a été l’occasion de voir s’accentuer des pressions s’exerçant sur cette communauté florissante de la part de la paroisse locale.
II – UN AN DE TENSIONS
Dans un diocèse où l’évêque freine des quatre fers l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum (voir notamment nos lettres n°111, 154, 188 et 212), le succès de Saint-Charles-Borromée ne pouvait manquer de susciter une réaction en provenance de l’évêché. C’est du moins la lecture que de nombreux fidèles ont faite, l’an dernier, de l’éloignement de l’abbé Spriet comme en a témoigné le blog Summorum Pontificum Observatus le 2 juin 2010.
En réalité, l’enquête que nous avons menée durant l’été ne permet pas d’affirmer clairement la pleine responsabilité de l’évêché dans cette crise. Certes, ni les fidèles ni l’intéressé n’avaient envisagé de se séparer et la séparation ne saurait être de leur fait. Néanmoins, le départ de l’abbé Spriet a correspondu avec les difficultés que rencontrait à Lyon la Maison Sainte-Blandine, initiative novatrice voulue par le cardinal Barbarin et son auxiliaire, Mgr Batut. Or la Maison Sainte-Blandine était, et demeure, le grand projet de l’association Totus Tuus dont l’abbé Spriet est l’un des piliers. Il est donc vraisemblable que si l’abbé Spriet a pris, soudainement, le chemin de Lyon, c’est tout autant parce qu’on l’appelait ailleurs que parce qu’on ne faisait rien pour le retenir à Versailles, diocèse où il avait pourtant demandé l’incardination.
Ce que notre enquête permet clairement d’affirmer, en revanche, c’est que le dynamisme de Saint-Charles-Borromée suscitait de nombreuses jalousies et irritations dans le doyenné de Versailles. Le refus réitéré de l’évêque d’accorder à la communauté une troisième messe dominicale et un second prêtre permanent susceptible d’appuyer l’apostolat en semaine et pas seulement le dimanche – demandes fortement appuyées en son temps par l’abbé Spriet – en est une confirmation.
En quittant la communauté, l’abbé Spriet avait lui-même tenu à calmer les fidèles les plus remontés, exprimant sa confiance dans son successeur, l’abbé Babinet, lui aussi ancien de la Fraternité-Saint-Pierre, dont l’abbé Spriet avait été l’assistant à Besançon.
Cependant, arrivant au service d’une nouvelle communauté, de surcroît dans un moment particulier pour celle-ci, l’abbé Babinet n’a guère eu d’autre choix que de se plier à la situation exceptionnelle créée par le changement d’église.
Et il est vrai, comme l’ont témoigné auprès de nous de nombreux fidèles, que l’exil forcé de la communauté Saint-Charles-Borromée dans l’église Notre-Dame de la Résurrection n’a pas été sans bouleversements. À commencer par la suppression d’une des deux messes dominicales. Mais il a aussi été demandé à de nombreuses reprises aux fidèles de Saint-Charles-Borromée de s’associer aux activités de la paroisse ordinaire, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose à condition que cela soit réciproque, dans l’esprit d’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain comme le souhaite le Saint-Père.
Malheureusement, à l’image de nombreux autres clercs, ce que les prêtres de la paroisse du Chesnay semblent n’avoir pas compris, en effet, c’est que “vivre en communion" ne signifie pas “mélanger”, “confondre avec” et encore moins “fondre dans”. Cette propension à confondre “communion ecclésiale” avec “dirigisme paroissial ou diocésain” explique probablement pourquoi tant de pasteurs ne parviennent pas à faire leur la coexistence pacifique des deux formes du rite romain voulue par le pape avec le Motu Proprio Summorum Pontificum.
Au Chesnay, de fait, l’année d’exil à Notre-Dame de la Résurrection a été à sens unique, la communauté Saint-Charles-Borromée devant à chaque fois faire le pas vers la vie paroissiale ordinaire et non l’inverse. Au point que plusieurs fidèles ont exprimé leur crainte de voir leur communauté se fondre dans la paroisse, cela au mépris de l’article 2 des statuts de l’association : “favoriser l’accueil des catholiques dont l’attachement à la Tradition les conduit à apprécier le Missel et le Rituel romains en usage en 1962, et de les aider à vivre dans la fidélité au Magistère de l’Église”.
Le résultat de tout cela est qu’en juin 2011, au moment de retrouver son lieu de culte habituel, la communauté Saint-Charles-Borromée avait perdu un bon tiers de ses fidèles.
III – ET MAINTENANT ?
Au terme de notre enquête estivale – qui nous a permis de confirmer, y compris par les quelques refus de répondre qui nous ont été opposés, le bien-fondé des inquiétudes des fidèles –, nous sommes heureux de pouvoir conclure que la rentrée 2011 au Chesnay marque la fin d’une longue année de troubles et la reprise du rythme et des activités habituelles de la communauté.
L’abbé Babinet, que nous avons joint par téléphone, nous a confirmé que tout redémarrait comme à l’ordinaire. À l’extraordinaire, devrions-nous dire : célébrations, catéchèse, scoutisme, etc. Mieux encore, il nous a annoncé l’arrivée d’un nouveau vice-chapelain, l’abbé Jacquemin, bonne nouvelle qui a été communiquée aux fidèles ce dimanche. Reste à savoir quelle sera la présence effective de l’abbé Jacquemin, l’un des fondateurs de la Fraternité-Saint-Pierre, jusqu’ici rattaché à la paroisse Notre-Dame du Travail à Paris et déjà particulièrement engagé par ailleurs...
Tout semble donc devoir aller pour le mieux au Chesnay même si les difficultés traversées l’an dernier par cette communauté exemplaire, par son ancienneté et sa vitalité, prouvent bien que l’attachement à la forme extraordinaire du rite romain est encore trop souvent objet de vexations et d’injustices. Encore une fois, un peu plus de concertation, de dialogue et de charité aurait pu éviter bien des inquiétudes...
En juin 2010, la Communauté Saint-Charles-Borromée du Chesnay (diocèse de Versailles) a connu un double traumatisme : un changement de lieu de culte et le départ de son chapelain. La reprise, dimanche 4 septembre, de son rythme habituel de deux messes dominicales (10h et 11h45) en l’église Saint-Germain – réintégrée fin juin à l’issue d’une année de travaux de restauration – semble heureusement devoir marquer la fin d’une année tourmentée, comme nous l’a confirmé son actuel chapelain.
Tout en souhaitant le meilleur à cette communauté, la plus anciennement structurée des Yvelines, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur les inquiétudes qui l’ont fragilisée l’an dernier tant elles sont révélatrices des pressions qui s’exercent sur les fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain.
I – QU’EST-CE QUE LA COMMUNAUTÉ SAINT-CHARLES-BORROMÉE ?
La communauté Saint-Charles-Borromée est née de l’application de l’indult de 1984 dans le diocèse de Versailles. Elle s’est constituée autour de Mgr Jean Martin, le célébrant désigné par Mgr Simonneaux, l’évêque de l’époque. Initialement prévue à cadence trimestrielle, l’application de l’indult devint assez rapidement mensuelle puis hebdomadaire, favorisant ainsi l’essor de la communauté. Du coup, en 1987, la paroisse du Chesnay fut désignée pour l’accueillir de façon pérenne. La première messe de la communauté au Chesnay remonte de fait au dimanche de Pentecôte de 1987.
Début 1988, la communauté recense 188 fidèles réguliers.
La même année, le nouvel évêque de Versailles, Mgr Thomas, lui rend visite et célèbre la messe au Chesnay. Satisfait de cette expérience, il accorde à la communauté de pouvoir bénéficier de tous les sacrements selon le missel traditionnel et de mettre en place un catéchisme propre à l’attention de ses membres.
En 1989, Mgr Martin, toujours chapelain de la communauté en dépit de son âge (il a été ordonné en 1931 !), reçoit l’aide d’un prêtre de la toute nouvelle Fraternité-Saint-Pierre, l’abbé Pozzetto.
Et la communauté continue à se développer. En 1990, un nouveau recensement décompte 292 fidèles dont 40% de moins de 20 ans.
En 1990 toujours, Mgr Thomas accepte de donner un cadre canonique à la communauté en érigeant “l’association publique de fidèles Saint-Charles-Borromée”. Peu ou prou, cette association joue le rôle qu’un conseil pastoral joue dans une paroisse : elle n’est pas la communauté mais a pour but de conseiller le chapelain et de l’aider dans sa conduite pastorale.
En 1992, une deuxième messe est accordée à la communauté. L’abbé Michel Le Pivain, qui a remplacé l’abbé Pozzetto en 1991, devient chapelain en 1993 tout en continuant à pouvoir s’appuyer sur les services de Mgr Martin.
Sous la houlette de l’abbé Le Pivain, la communauté s’emploiera à embellir l’église, la nettoyant de fond en comble, restaurant des statues mutilées, et à magnifier le culte en formant une chorale et en se dotant d’un sacristain. Il faut dire que sa croissance ne s’arrête pas, 614 membres étant dénombrés en 1999, dont 55% de moins de 20 ans.
En 2001, l’abbé Le Pivain quitte Le Chesnay, la communauté demeurant confiée à la Fraternité-Saint-Pierre. En 2003, l’abbé Laurent Spriet est appelé au Chesnay comme chapelain. Sous sa gouverne, celle-ci va continuer son développement tout en prenant soin de vivre dans la communion la plus cordiale possible avec la paroisse locale.
Conférences, pèlerinages, catéchisme (jusqu’à près de 200 enfants concernés), activités festives ou caritatives, enfants de chœur (plus de 80), scoutisme... autant de signes tangibles d’une activité riche et pérenne qui consolideront, année après année, les liens entre les fidèles et leur chapelain mais aussi les liens entre les fidèles eux-mêmes. La sortie de l’abbé Spriet de la Fraternité-Saint-Pierre pour s’impliquer dans la naissance de l’association Totus Tuus n’aura d’ailleurs pas de conséquences sur la vie de Saint-Charles-Borromée.
En revanche, son départ précipité à l’été 2010, concomitant avec la campagne de travaux à l’église Saint-Germain, a bel et bien fragilisé la communauté. Ce double traumatisme de l’été 2010 (départ rapide et imprévu de l’abbé Spriet et changement de lieu de culte) a été l’occasion de voir s’accentuer des pressions s’exerçant sur cette communauté florissante de la part de la paroisse locale.
II – UN AN DE TENSIONS
Dans un diocèse où l’évêque freine des quatre fers l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum (voir notamment nos lettres n°111, 154, 188 et 212), le succès de Saint-Charles-Borromée ne pouvait manquer de susciter une réaction en provenance de l’évêché. C’est du moins la lecture que de nombreux fidèles ont faite, l’an dernier, de l’éloignement de l’abbé Spriet comme en a témoigné le blog Summorum Pontificum Observatus le 2 juin 2010.
En réalité, l’enquête que nous avons menée durant l’été ne permet pas d’affirmer clairement la pleine responsabilité de l’évêché dans cette crise. Certes, ni les fidèles ni l’intéressé n’avaient envisagé de se séparer et la séparation ne saurait être de leur fait. Néanmoins, le départ de l’abbé Spriet a correspondu avec les difficultés que rencontrait à Lyon la Maison Sainte-Blandine, initiative novatrice voulue par le cardinal Barbarin et son auxiliaire, Mgr Batut. Or la Maison Sainte-Blandine était, et demeure, le grand projet de l’association Totus Tuus dont l’abbé Spriet est l’un des piliers. Il est donc vraisemblable que si l’abbé Spriet a pris, soudainement, le chemin de Lyon, c’est tout autant parce qu’on l’appelait ailleurs que parce qu’on ne faisait rien pour le retenir à Versailles, diocèse où il avait pourtant demandé l’incardination.
Ce que notre enquête permet clairement d’affirmer, en revanche, c’est que le dynamisme de Saint-Charles-Borromée suscitait de nombreuses jalousies et irritations dans le doyenné de Versailles. Le refus réitéré de l’évêque d’accorder à la communauté une troisième messe dominicale et un second prêtre permanent susceptible d’appuyer l’apostolat en semaine et pas seulement le dimanche – demandes fortement appuyées en son temps par l’abbé Spriet – en est une confirmation.
En quittant la communauté, l’abbé Spriet avait lui-même tenu à calmer les fidèles les plus remontés, exprimant sa confiance dans son successeur, l’abbé Babinet, lui aussi ancien de la Fraternité-Saint-Pierre, dont l’abbé Spriet avait été l’assistant à Besançon.
Cependant, arrivant au service d’une nouvelle communauté, de surcroît dans un moment particulier pour celle-ci, l’abbé Babinet n’a guère eu d’autre choix que de se plier à la situation exceptionnelle créée par le changement d’église.
Et il est vrai, comme l’ont témoigné auprès de nous de nombreux fidèles, que l’exil forcé de la communauté Saint-Charles-Borromée dans l’église Notre-Dame de la Résurrection n’a pas été sans bouleversements. À commencer par la suppression d’une des deux messes dominicales. Mais il a aussi été demandé à de nombreuses reprises aux fidèles de Saint-Charles-Borromée de s’associer aux activités de la paroisse ordinaire, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose à condition que cela soit réciproque, dans l’esprit d’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain comme le souhaite le Saint-Père.
Malheureusement, à l’image de nombreux autres clercs, ce que les prêtres de la paroisse du Chesnay semblent n’avoir pas compris, en effet, c’est que “vivre en communion" ne signifie pas “mélanger”, “confondre avec” et encore moins “fondre dans”. Cette propension à confondre “communion ecclésiale” avec “dirigisme paroissial ou diocésain” explique probablement pourquoi tant de pasteurs ne parviennent pas à faire leur la coexistence pacifique des deux formes du rite romain voulue par le pape avec le Motu Proprio Summorum Pontificum.
Au Chesnay, de fait, l’année d’exil à Notre-Dame de la Résurrection a été à sens unique, la communauté Saint-Charles-Borromée devant à chaque fois faire le pas vers la vie paroissiale ordinaire et non l’inverse. Au point que plusieurs fidèles ont exprimé leur crainte de voir leur communauté se fondre dans la paroisse, cela au mépris de l’article 2 des statuts de l’association : “favoriser l’accueil des catholiques dont l’attachement à la Tradition les conduit à apprécier le Missel et le Rituel romains en usage en 1962, et de les aider à vivre dans la fidélité au Magistère de l’Église”.
Le résultat de tout cela est qu’en juin 2011, au moment de retrouver son lieu de culte habituel, la communauté Saint-Charles-Borromée avait perdu un bon tiers de ses fidèles.
III – ET MAINTENANT ?
Au terme de notre enquête estivale – qui nous a permis de confirmer, y compris par les quelques refus de répondre qui nous ont été opposés, le bien-fondé des inquiétudes des fidèles –, nous sommes heureux de pouvoir conclure que la rentrée 2011 au Chesnay marque la fin d’une longue année de troubles et la reprise du rythme et des activités habituelles de la communauté.
L’abbé Babinet, que nous avons joint par téléphone, nous a confirmé que tout redémarrait comme à l’ordinaire. À l’extraordinaire, devrions-nous dire : célébrations, catéchèse, scoutisme, etc. Mieux encore, il nous a annoncé l’arrivée d’un nouveau vice-chapelain, l’abbé Jacquemin, bonne nouvelle qui a été communiquée aux fidèles ce dimanche. Reste à savoir quelle sera la présence effective de l’abbé Jacquemin, l’un des fondateurs de la Fraternité-Saint-Pierre, jusqu’ici rattaché à la paroisse Notre-Dame du Travail à Paris et déjà particulièrement engagé par ailleurs...
Tout semble donc devoir aller pour le mieux au Chesnay même si les difficultés traversées l’an dernier par cette communauté exemplaire, par son ancienneté et sa vitalité, prouvent bien que l’attachement à la forme extraordinaire du rite romain est encore trop souvent objet de vexations et d’injustices. Encore une fois, un peu plus de concertation, de dialogue et de charité aurait pu éviter bien des inquiétudes...