SOURCE - famillechretienne.fr - Samuel Pruvot - 20 septembre 2011
Allons-nous vers la fin d’un schisme, la réconciliation entre les héritiers de Mgr Lefebvre et Rome? Aujourd’hui, il semble que la balle soit dans le camp de la Fraternité Saint-Pie-X. Son supérieur, Mgr Fellay acceptera-t-il le préambule doctrinal remis par le cardinal Levada le 14 septembre? Et, s’il le fait, la fraternité le suivra-t-elle? Les réponses de son porte-parole l’abbé Lorans, qui l’accompagnait à Rome.
Le moment est-il historique ou s’agit-il d’un simple rebondissement ?
C’est plutôt une étape. Après les préalables demandés par Mgr Fellay au Saint-Père sur la messe traditionnelle, les sanctions canoniques contre les évêques de la fraternité, les entretiens doctrinaux sur le concile Vatican II, il était normal d’envisager les perspectives d’avenir. Ce qui a été fait le 14 septembre.
On peut noter que la grande franchise des théologiens de la fraternité, lors de ces entretiens au cours desquels ils ont fait savoir sans détours les difficultés doctrinales que posent certains textes du concile. Cette franchise n’a pas interdit une nouvelle étape. En clair, Rome sait très exactement nos positions, et c’est avec cette connaissance précise que le cardinal Levada a présenté à Mgr Fellay ce préambule doctrinal.
La fraternité suivra-t-elle Mgr Fellay s’il donne son accord à ce préambule ?
Un accord avec Rome réglerait la situation canonique de la Fraternité Saint-Pie-X. Mais ce n’est pas tant cela qui est important que de rendre à la tradition – souvent décriée, voire persécutée, depuis plus de quarante ans – son droit de cité dans l’Église. Ce qui a commencé avec le motu proprio Summorum pontificum déclarant que la messe traditionnelle n’avait jamais été abrogée. Si, après l’étude attentive que lui demande Rome, Mgr Fellay peut donner son adhésion, la fraternité y sera certainement favorable.
Quelle est la marge légitime de débat autour des textes de Vatican II ?
C’est la question ! Le préambule doctrinal demeurant confidentiel, je ne peux rien ajouter au communiqué officiel : « laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du concile Vatican et du magistère qui a suivi ».
Certains avancent que les points qui font difficulté dans le concile pourraient être discutés sans que cela remette en cause l’appartenance à l’Église. Ce qui reviendrait à reconnaître que ces textes litigieux n’exigent pas l’adhésion requise pour des dogmes.
D’autres insistent sur le fait que ce préambule doctrinal – qui n’est pas public, rappelons-le – exigerait le respect en bloc du concile, de son authenticité et de la légitimité de son enseignement. Pour eux, si je reprends les termes de votre question, la simple possibilité d’une discussion sur Vatican II doit paraître « un peu beaucoup », – sans virgule entre les deux …
Ce que l’on peut constater, c’est une différence entre le communiqué du 14 septembre 2011 et la note rédigée par la Secrétairerie d’État le 4 février 2009 qui disait : « La condition indispensable pour une future reconnaissance de la fraternité Saint-Pie-X est la pleine reconnaissance du concile Vatican II et du magistère des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et de Benoît XVI lui-même ». Entre ces déclarations, il y a deux années de discussion théologique qui ont permis « d’approfondir et d’éclaircir les problèmes doctrinaux » selon Mgr Fellay. Y a-t-il évolution de Rome entre 2009 et 2011 ? L’exposé des théologiens de la fraternité y a-t-il contribué ? Je vous laisse répondre.
Samuel Pruvot
Allons-nous vers la fin d’un schisme, la réconciliation entre les héritiers de Mgr Lefebvre et Rome? Aujourd’hui, il semble que la balle soit dans le camp de la Fraternité Saint-Pie-X. Son supérieur, Mgr Fellay acceptera-t-il le préambule doctrinal remis par le cardinal Levada le 14 septembre? Et, s’il le fait, la fraternité le suivra-t-elle? Les réponses de son porte-parole l’abbé Lorans, qui l’accompagnait à Rome.
Le moment est-il historique ou s’agit-il d’un simple rebondissement ?
C’est plutôt une étape. Après les préalables demandés par Mgr Fellay au Saint-Père sur la messe traditionnelle, les sanctions canoniques contre les évêques de la fraternité, les entretiens doctrinaux sur le concile Vatican II, il était normal d’envisager les perspectives d’avenir. Ce qui a été fait le 14 septembre.
On peut noter que la grande franchise des théologiens de la fraternité, lors de ces entretiens au cours desquels ils ont fait savoir sans détours les difficultés doctrinales que posent certains textes du concile. Cette franchise n’a pas interdit une nouvelle étape. En clair, Rome sait très exactement nos positions, et c’est avec cette connaissance précise que le cardinal Levada a présenté à Mgr Fellay ce préambule doctrinal.
La fraternité suivra-t-elle Mgr Fellay s’il donne son accord à ce préambule ?
Un accord avec Rome réglerait la situation canonique de la Fraternité Saint-Pie-X. Mais ce n’est pas tant cela qui est important que de rendre à la tradition – souvent décriée, voire persécutée, depuis plus de quarante ans – son droit de cité dans l’Église. Ce qui a commencé avec le motu proprio Summorum pontificum déclarant que la messe traditionnelle n’avait jamais été abrogée. Si, après l’étude attentive que lui demande Rome, Mgr Fellay peut donner son adhésion, la fraternité y sera certainement favorable.
Quelle est la marge légitime de débat autour des textes de Vatican II ?
C’est la question ! Le préambule doctrinal demeurant confidentiel, je ne peux rien ajouter au communiqué officiel : « laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du concile Vatican et du magistère qui a suivi ».
Certains avancent que les points qui font difficulté dans le concile pourraient être discutés sans que cela remette en cause l’appartenance à l’Église. Ce qui reviendrait à reconnaître que ces textes litigieux n’exigent pas l’adhésion requise pour des dogmes.
D’autres insistent sur le fait que ce préambule doctrinal – qui n’est pas public, rappelons-le – exigerait le respect en bloc du concile, de son authenticité et de la légitimité de son enseignement. Pour eux, si je reprends les termes de votre question, la simple possibilité d’une discussion sur Vatican II doit paraître « un peu beaucoup », – sans virgule entre les deux …
Ce que l’on peut constater, c’est une différence entre le communiqué du 14 septembre 2011 et la note rédigée par la Secrétairerie d’État le 4 février 2009 qui disait : « La condition indispensable pour une future reconnaissance de la fraternité Saint-Pie-X est la pleine reconnaissance du concile Vatican II et du magistère des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et de Benoît XVI lui-même ». Entre ces déclarations, il y a deux années de discussion théologique qui ont permis « d’approfondir et d’éclaircir les problèmes doctrinaux » selon Mgr Fellay. Y a-t-il évolution de Rome entre 2009 et 2011 ? L’exposé des théologiens de la fraternité y a-t-il contribué ? Je vous laisse répondre.