Les remarques d'Yves Chiron appellent une clarification de ma part. La première va de soi : la citation choisie est un exemple parmi d'autres (Zenit, S. de Ravinel...) d'une façon de lire cette déclaration, plus sensible au ton empreint de douceur évangélique qu'au fond qui adresse un message bien différent. Ma lecture visait à comprendre le message, au-delà du style.
Je le remercie d'attirer l'attention des lecteurs sur un saut implicite de mon analyse et donc une petite erreur pédagogique. Le refus d'une structure canonique propre s'applique, comme il l'indique, aux fidèles Ecclesia Dei. Mais le prétexte invoqué, "distendre" le lien avec l'Église diocésaine, s'appliquerait de la même manière à une FSSPX réconciliée. C'est bien cette structure canonique propre, indépendante mais non sans liens avec les évêques, que le cardinal Castrillon Hoyos a proposé à Mgr Fellay depuis 2001. Rejeter une administration apostolique personnelle aux premiers revient bien à la refuser aux seconds. A moins d'imaginer qu'il y aurait deux espèces différentes de baptisés traditionalistes et que seules les communautés Ecclesia Dei de France nourriraient la volonté de rompre la communion ecclésiale ... dans laquelle elles vivent parfois depuis 1984/1988. I. de Gaulmyn (La Croix 10/4/2006) conclut son commentaire, exclusivement dédié à la FSSPX, sur ce refus épiscopal. Refus qui n'est pas nouveau : dès 1994, les traditionalistes américains pétitionnaient pour obtenir une structure de ce type devant les obstacles mis à l'application du motu proprio Ecclesia Dei, pétition reprise en France par la suite.
Le président de la CEF s'exprime au nom de l'ensemble de l'épiscopat français : le refus et les trois conditions posées sont donc le fait d'une majorité d'évêques. Je souhaite, avec Y. Chiron, voir grandir la minorité des évêques qui ont compris l'atout que représentent les communautés traditionalistes pour l'Église, en France et ailleurs. La présente déclaration démontre qu'il leur reste, et qu'il nous reste, à convaincre l'actuelle majorité d'abandonner ses crispations, de s'ouvrir au dynamisme traditionaliste, jeunesse de l'Église, l'un des visages de l'avenir : Excellences, n'ayez pas peur !
Luc Perrin