C'est officiel : l'évêque de Chicoutimi (au Canada), Mgr André Rivest, s'oppose à la Messe tridentine et refuse d'appliquer le Motu proprio "Summorum Pontificum".
Le curé de la paroisse Sacré-Coeur de Chicoutimi, Mgr Jean-Roch Gaudin, a écrit un texte pour le feuillet paroissial qui annonce de manière officielle que l'évêque de Chicoutimi, Mgr André Rivest, n'appliquera pas le Motu proprio "Summorum Pontificum" dans le diocèse suite à la demande qui lui a été faite par 130 fidèles.
Voici le texte de Mgr Jean-Roch Gaudin :
1. En juillet 2007, le St-Père a étendu à l'Église entière la possibilité de célébrer la messe selon les livres liturgiques promulgués le 23 juin 1962, soit avant le Concile Vatican II. On appelle cela la "forme extraordinaire" de la messe. En langage liturgique, le mot "extraordinaire" signifie exceptionnel. Lors de la célébration sous cette forme extraordinaire, le prêtre célèbre la messe en latin et dos au peuple, comme autrefois, et les participants communient à genoux et sur la langue. La forme actuelle de célébrer la messe est la "forme ordinaire".
2. Il y a un mois, une pétition signée par 100 personnes m'a été présentée, me demandant l'autorisation d'avoir une messe une fois par mois sous la "forme extraordinaire", dans une des trois églises de la proisse, de préférence à l'église du Christ-Roi. Selon le Motu Proprio du St-Père, j'avais le pouvoir d'autoriser cette requête.
3. Mais, comme les signataires venaient principalement de différentes paroisses du diocèse et par solidarité avec la pastorale d'ensemble du diocèse, j'ai cru bon consulter Mgr André Rivest, le premier Pasteur du diocèse, et en même temps lui soumettre la pétition pour qu'il donne une orientation diocésaine à ce sujet.
4. Mgr Rivest a consulté son Conseil presbytéral (composé de différents prêtres du diocèse) le lundi 19 mai dernier et le lendemain il m'a téléphoné pour me dire qu'il croyait bon de ne pas accorder l'autorisation de célébrer la messe sous la "forme extraordinaire" dans le diocèse pour les raisons suivantes :
a. Le Motu Proprio dit : "dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande de célébrer la messe sous sa forme extraordinaire" (art. 5-1). Ni dans la paroisse Sacré-Coeur, ni dans le diocèse, il n'existe de groupe stable. Les signataires de la pétition ne forment pas un groupe stable, un groupe permanent, une communauté en tant que telle, mais un ensemble de personnes dispersées dans le diocèse qui, très majoritairement, n'ont pas de lien continu entre elles.
b. L'Évêque a comme rôle de protéger l'unité dans le diocèse et il a l'autorité et la responsabilité sur la liturgie et sur la pastorale des fidèles. L'autorisation de célébrer des messes sous sa "forme extraordinaire", sera source de division parmi les prêtres et les fidèles et l'impact d'une telle célébration risque d'être négatif.
c. Parmi les critères mis de l'avant par le St-Père dans son Motu Proprio, l'évêque doit examiner si les demandeurs et les prêtres eux-mêmes ont la formation liturgique et une "certaine familiarité" avec la "forme extraordinaire" du rite latin, de même qu'une bonne connaissance de la langue latine que le pape Benoît XVI lui-même juge nécessaires pour une célébration fructueuse selon la "forme extraordinaire". Or, parmi les signataires très peu peuvent répondre positivement à ces critères.
5. Après avoir consulté mon équipe pastorale, je suis totalement en accord avec la position de Mgr Rivest qui m'a demandé de vous faire part de sa décision. Je n'autorise donc pas la célébration de la messe sous sa "forme extraordinaire" dans la paroisse Sacré-Coeur.
6. Cependant, les personnes qui désirent avoir une telle messe, peuvent se rendre à l'église St-François-d'Assise, 1381, 1ère Avenue, Limoilou, Québec, tous les dimanches et les jours de fête, à 10 heures (messe chantée).
Jean-Roch Gaudin, prêtre modérateur Dans le courriel, où Mgr Gaudin nous fait part de ce texte, il affirme :
"Mon article annonce officiellement et publiquement la position de l'évêque et la mienne. J'espère qu'avec mon article, l'histoire va se terminer. Autrement, je vais me poser de sérieuses questions sur le sens du respect et de l'obéissance à l'autorité de la part de ces personnes. Ce n'est pas le Pape qui est le premier responsable pastoral et de la liturgie du diocèse, mais l'évêque. Et les Papes ont l'habitude de respecter cette responsabilité, à moins de raisons très très très graves.
Le Pape n'interviendra sûrement pas sur ce dossier et n'obligera sûrement pas notre évêque à offrir une messe tridentine dans le diocèse. Il lui demandera seulement des informations supplémentaires et il le respectera dans sa décision. L'Évêque aura perdu du temps inutilement." |