7 juin 2007





Résumé de la conférence de Mgr Fellay du 7 juin 2007
par Ennemond - sur leforumcatholique.org
« Si le pape pose un acte courageux,
c’est une pluie de grâces pour l’Église ! »
Le jeudi 7 juin à 20h, Mgr Fellay a fait une conférence au Palais de la Mutualité devant 500 personnes sur le thème de la libéralisation de la messe et des relations de la Tradition avec le Saint-Siège.

Quelques éléments notables
Mgr Fellay a d’abord souhaité signaler les quelques éléments d’actualité à retenir. Sur le Motu Proprio, il constatait un changement d’esprit. Jusqu’à Pâques, les évêques pensaient qu’il était mis au rancart. Ce qui serait contradictoire avec les récents propos du cardinal Castrillon Hoyos. Toujours est-il que le pape a la volonté très nette de rétablir toute la liturgie, pas seulement la messe. Il a également parlé de l’annonce de la transformation de la Commission Ecclesia Dei en un dicastère. Ce qui constituait un fait nouveau qui rompait a priori avec les anciennes perspectives.
À la question de l’abbé Lorans lui demandant si le Motu Proprio constituait le 2nd préalable, Mgr Fellay a répondu que, du côté de Rome, il y avait sans doute cette idée de correspondre à cette demande, tout en estimant que le Saint-Siège ne le présenterait jamais sous cet angle. Du côté de la FSSPX, tout dépend des restrictions mises dans le texte. Si les évêques ont encore un pouvoir sur la messe, il ne sera probablement pas possible de parler de libération. Mais on ne sait de toute façon pas ce qu’il contient.
Des luttes en perspective
Il y a une réelle attente dans l’Église selon Mgr Fellay. Tous nous voyons manifestement ces sanctuaires vidées. Telle est la sanction à un message qui n’est pas passé. Mais il y a des luttes en perspective. Il y aura par exemple une confrontation très nette entre les évêques et les communautés Ecclesia Dei. En effet, en France, le mur d’opposition est énorme. Pourtant, les choses changent progressivement. Il y a quelques années, le cardinal Castrillon Hoyos disait que la libération de la messe était impossible car le Saint-Siège perdrait le contrôle de tout, car le pape aurait la crainte de briser l’Église. Quoi qu’il en soit, si la même chance est donnée aux deux rites, c’est le meilleur qui gagnera et Mgr Fellay avoue ne pas chercher longtemps pour savoir lequel c’est.
Un regain d’intérêt
Un regain d’intérêt net se fait sentir, de la part des nouvelles générations. L’idée de faire revenir le rite existe. Tout dépendra du courage du pape (certes, toutes les précautions sont prises pour désamorcer d’éventuelles crises). Mais le regain est là. Le film d’explication de la messe a été proposé aux prêtres de différents pays. En France, 700 demandes viennent d’être faites, 1600 en Allemagne. Maintenant, ca commence aux Etats-Unis : déjà 500. Les jeunes prêtres sont beaucoup plus ouverts (pour les anciens les coupures des années 60 ont été des douleurs telles qu’ils ne reviendront pas dessus). Les jeunes sont ouverts sur la messe. Et c’est la même chose vis-à-vis du Concile.
Les discussions
La messe n’est qu’un effet de la réforme. Elle est la couroi de transmission d’un nouvel esprit, de la mise en application de ses principes. Mais les principes continuent malgré la messe. Par exemple, sur un arbre sauvage, on ne peut se contenter de couper une branche. Il faut effectuer une greffe. Car couper la messe sans toucher au Concile, c’est obtenir les mêmes fruits amers qu’hier. Or, pour l’instant, toutes les discussions avec Rome ont consisté à esquiver les principes.
Le pape Benoit XVI a, quant à lui, des affections pour la Tradition. Mais il a également une tendance à vouloir réunir les extrêmes. Il a des affections des deux côtés, semble-t-il. L’affaire des limbes le montre. Il n’a pas supprimé les limbes comme ont voulu le dire les médias mais il a cependant laisser une porte s’ouvrir à un texte qui ne professe pas l’hérésie mais qui permet d’échapper à la doctrine pour introduire une nouvelle ecclésiologie. Or c’est ainsi qu’a fonctionné le dernier concile.
Une part d’espoir
Mgr Fellay a qualifié la traduction du « pro multis » d’acte de courage de Benoît XVI. Le pape a agi seul contre toutes les conférences et contre la Curie romaine. Il y voit là une part d’espoir. Ce fait est selon lui très intéressant car il est basé sur une lettre réelle. La correction a été imposée à tous et contre tous.
Au passage, il a signalé, à l’appui de cet exemple, l’oubli qui était fait de la vraie doctrine sous-jacente, du vrai enjeu de tout notre combat, à savoir le Salut des Âmes, un thème qui n’apparaît plus jamais. (preuve en est le refus par 90 % des conférences épiscopales de la traduction rectifiée).
Convertir Rome ?
Cela ne paraît pas idéaliste pour Mgr Fellay. Le seul chemin possible est de remettre les hommes d’Église sur les rails. Il a constaté les difficultés auxquelles étaient confrontées les communautés Ecclesia Dei. Pour lui, elles sont inévitablement soumises à la division car les principes n’ont pas été réglés et ce sont eux qui régissent, à la base, la vie de l’Église. Dès lors, un accord passe nécessairement pas une réévaluation des choses. Mgr Fellay pense que Benoît XVI, le pape théologien, pourrait être l’homme qui soit enclin à poursuivre cette solution.
Les faits
De toute façon, la FSSPX brille de ses fidèles, de ses œuvres, de ses fruits. Les faits sont plus forts que les arguments. Toute l’action de la Fraternité montre que la vie traditionnelle est possible, qu’elle intéresse la jeunesse actuelle. Le Concile voulait toucher le monde et il est finalement parti avec le monde. Aujourd’hui, à Rome, dans les diocèses, on constate. Les écoles catholiques sont dans la Tradition, les vocations, les jeunes vocations sont dans la Tradition. La FSSPX constitue finalement un thermomètre de l’Église. Il ne s’agit pas de s’attaquer au thermomètre, mais bien à la maladie.

(PS : désolé si je n'ai pas été fidèle à la lettre même de la conférence. J'ai fait de mon mieux !)