11 janvier 2013

[Jérome Bourbon - Rivarol] “Mariage” gay : le FN contre la famille

Jérome Bourbon - Rivarol - 11 janvier 2013

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau FN de Marine Le Pen est incapable de se positionner clairement contre le “mariage” homosexuel. Après avoir répété pendant des semaines qu’il s’agissait d’un sujet secondaire, bien moins important que le chômage — comme si la destruction de la famille, de la filiation, de la parenté, ce qu’aucune civilisation n’a fait jusque-là, était un sujet mineur —, Marine Le Pen a annoncé qu’elle ne participerait pas à la manifestation du 13 janvier contre le projet de loi Taubira car il s’agirait, selon elle, d’un sujet « d’instrumentalisation de la part su PS et de l’UMP » et de diversion pour « faire oublier […] la politique d’austérité, de saccage social ». Le FN aura une délégation au sein de la manifestation mais les principaux dirigeants du mouvement, dont sa présidente, seront volontairement absents. Pour la présidente du FN, la manifestation du 13 janvier n’est qu’une « tentative grossière de récupération politicienne et d’enfumage sociétal ». Si tel est le cas, on ne comprend pas pourquoi le FN aura quand même une délégation, fût-elle squelettique. La ligne du parti est illisible. Quant au vice-président, le falot Florian Philippot, venu de chez Chevènement, et qui s’était déjà illustré en allant déposer une gerbe sur le tombeau de De Gaulle à Colombey, il a précisé à l’issue du bureau politique du 6 janvier que « le parti n’appelle pas à manifester ». C’est dire à quel point le nouveau FN est embarrassé par cette question pourtant capitale. Il craint en effet lors de la manifestation des « débordements homophobes » (sic !)
ILS SONT DEVENUS “FOLLES”
C’est que le FN a bien changé en quelques années. Le parti est divisé entre la vieille garde, aujourd’hui hélas ultra-minoritaire dans les cercles dirigeants, autour de Bruno Gollnisch qui rappelle sur son blog que ce sujet est « tout sauf anecdotique », et l’entourage de Marine Le Pen qui est composé en grande partie d’homosexuels. Notre confrère Minute ose poser la question cette semaine : « Existe-t-il un lobby gay au FN ? » Et l’hebdomadaire de donner la parole à un certain Jérémy qui rapporte qu’un militant travaillant au “Carré”, siège national du FN, expliquait lors des journées d’été de Marine Le Pen à Nice en septembre 2011 que 60 % des cadres du FN étaient gays, « dont un qui est une folle furieuse » ! Et Jérémy d’ajouter, à propos de l’assemblée présente au dîner de gala à Nice : « C’était la Gay Pride au FN ! Version soft, mais il n’y avait que des gays ! »
 
Dans le livre Dans l’ombre des Le Pen. Une histoire des numéros 2 du FN, Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard racontent par le menu les raisons du départ de Roger Holeindre du Front. Ce fidèle des fidèles de Jean-Marie Le Pen, avant de quitter le mouvement, était allé voir le Menhir à Montretout. Nous garantissons l’authenticité de la scène qui va suivre car “Popeye”, qui est la sincérité même, nous l’a racontée personnellement plusieurs fois. « Pourquoi tu t’en vas ? » lui a demandé le fondateur du FN. « Parce que ta fille à qui tu as donné le parti ne représente plus mes idées, pas plus d’ailleurs que les tiennes. En plus, elle s’est entourée de pédés et ça ne me plaît pas. » Et Holeindre d’ajouter : « Moi, je suis pour les quotas dans la vie, et là, le quota a été dépassé puisque dans son entourage direct, il y a quinze ou vingt types homosexuels dont beaucoup sont en ménage entre eux ». Le Pen trouvant que Popeye y allait fort, ce dernier a sorti une feuille : « Voilà, il y en a vingt-deux. Voilà la liste. » Haussement d’épaules de Le Pen : « Il faut savoir vivre avec son temps ! ». Nous ne pouvons pas donner de noms (sinon celui de son directeur de cabinet Eric Domard qui a avoué sur France 3 son homosexualité) car nous serions immédiatement poursuivis et lourdement condamnés pour atteinte à la vie privée mais nous pouvons croire Holeindre sur parole. Voilà où en est le nouveau FN !
UNE ÉVOLUTION QUE NOUS AVIONS PRÉVUE
Lorsque, dès 2010, nous avions déclaré lors d’un entretien à un site traditionaliste e-deo que l’entourage de Marine Le Pen n’était composé que d’arrivistes sans scrupule, de juifs patentés et d’invertis notoires, que d’attaques véhémentes n’avons-nous pas reçues ! Cela nous a même valu des poursuites de la part de Marine Le Pen, encore plus procédurière que son géniteur. Et pourtant nous ne faisions que dire la vérité. Tout simplement. Mais, comme dit la chanson, il a dit la vérité, il doit être exécuté. Nous ne regrettons rien de nos prises de position à l’époque. Elles étaient totalement fondées et nullement exagérées contrairement à ce que l’on a dit ici ou là tant la réalité est effroyable. Encore faut-il avoir l’honnêteté de la regarder en face. Car, comme l’écrit Bossuet, il n’est pire dérèglement de l’esprit que de voir la réalité non telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. Las, plus nous avançons en âge, plus nous nous rendons compte que lorsque les gens ont envie de croire en quelque chose ou en quelqu’un, vous avez beau leur donner les arguments les plus imparables, les preuves les plus irréfutables qu’ils s’illusionnent, il n’y a généralement rien à faire. L’homme moderne aime qu’on lui mente, pourvu seulement que le mensonge soit bien enveloppé. C’est pourquoi d’ailleurs le révisionnisme a si peu de succès.
Le problème de Marine Le Pen et de sa clique, c’est qu’ils n’ont aucune ligne politique, aucune conviction, aucune idée, sinon celles du monde, celles à la mode dans les discothèques et salons parisiens. Ce n’est pas un hasard si leurs opposants en interne les appelaient « les night-clubbers ». Ils ne sont pas seulement incultes et arrogants, ils sont aussi profondément décadents. Le nouveau FN est un parti aussi pourri que les autres. En lui accordant sa voix, on participe à son financement public, engraissant ainsi des invertis, des soutiens actifs de la vomitive Gay Pride, des folles dégénérées qui prennent Marine Le Pen pour Dalida !
UN CHANGEMENT DE PARADIGME
Qu’il est loin le temps où le programme du Front national défendait la famille traditionnelle, exaltait le mariage, se prononçait pour l’abrogation de la loi Veil et du Pacs ! Les programmes législatifs frontistes de 1985 Pour La France, de 1992 300 mesures pour la renaissance de la France, de 2001 Pour un avenir français contenaient tous un chapitre très développé sur la famille et globalement remarquable dans son contenu. Depuis la montée en puissance de Marine Le Pen au sein du parti et plus encore depuis son accession à la présidence à l’issue d’une campagne interne dont les rivaroliens savent ce qu’il faut penser, le Front national ne défend plus l’institution familiale. Dans son discours d’investiture au congrès de Tours en janvier 2011, la nouvelle présidente du FN n’a pas prononcé une seule fois le mot “famille” (et quasiment jamais le mot “immigration”). Lors de son allocution pour la fête du Travail et de Jeanne d’Arc le 1er mai à l’issue du défilé du FN, elle s’est exclamée : « Qu’on soit homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel, chrétien, juif, musulman ou non-croyant, on est d’abord Français ! » Lorsque l’on tient publiquement ce genre de propos, il n’y a plus qu’à tirer l’échelle !
DANS LE SILLAGE DE GEERT WILDERS
En réalité, Marine Le Pen s’inscrit dans le sillage des partis populistes européens qui, comme le Vlaams Belang en Flandre, le mouvement de Geert Wilders aux Pays-Bas voire le FPÖ en Autriche, promeuvent la modernité décadente, les droits des homosexuels, le droit des femmes à l’avortement pour lutter contre l’islam qui menacerait ces “conquêtes” et se montrent logiquement très israélophiles. Nous n’avons  rien à voir avec ces gens-là car pour nous la défense de la famille, de la filiation, de la morale naturelle ne sont pas des sujets secondaires. D’ailleurs, comme le dit très justement Hannibal dans sa chronique, l’immigration de masse, le métissage généralisé, la promotion de l’avortement, de la pornographie, de l’euthanasie, du mariage homosexuel participent d’une même volonté de destruction de la civilisation européenne, blanche et chrétienne. Ce n’est pas un hasard si tous ces projets de loi sont déjà votés ou en préparation dans la plupart des pays occidentaux. Il y a manifestement une volonté satanique de la part des mêmes cénacles mondialistes de procéder à la submersion du monde blanc, à la destruction de l’Occident par l’élimination de la famille traditionnelle, de la race blanche et des nations du Vieux Continent. De même qu’il faut être résolument contre l’invasion de nos pays européens, l’on doit s’opposer tout aussi fermement aux tentatives mortifères de destruction de la famille traditionnelle.
Le mariage homosexuel est d’ailleurs l’étape ultime d’attaques récurrentes contre l’institution familiale : depuis la loi Naquet légalisant le divorce à la fin du XIXe siècle en passant par la loi Neuwirth en 1967 libéralisant la pilule contraceptive, la loi Veil en 1975 dépénalisant l’avortement, la loi Roudy en 1982 le faisant rembourser à 80 % par la Sécurité sociale (et aujourd’hui à 100 %, merci Hollande !), la loi Neiertz en 1993 créant un délit d’entrave à l’IVG, le Pacs en 1999, l’institution d’un ahurissant délit d’homophobie en 2004 jusqu’à l’actuel projet de loi Taubira, la République laïque, maçonnique et antichrétienne n’a eu de cesse de détruire la famille comme elle s’en est également pris avec une redoutable efficacité à la nation, à l’armée, à la religion, aux corps intermédiaires.
Que l’on ne s’y méprenne pas : le mariage homosexuel est l’aboutissement logique de l’idéologie et de la déclaration des droits de l’homme qui postulent qu’il n’y a pas de nature humaine, pas de morale naturelle, pas de Créateur, pas de vérités immuables et intangibles, que tout est en mouvement et que l’homme s’invente, se transforme chaque jour. Bernanos a magnifiquement expliqué dans ses écrits de combat que la civilisation des machines, le paradis des robots était une contre-Incarnation, une contre-civilisation, une entreprise sans précédent de déspiritualisation et de déshumanisation de l’homme. Que ne dirait-il aujourd’hui où l’homme est devenu l’appendice de la technique, où l’on considère comme tout à fait légitime de créer des bébés en laboratoire, des bébés éprouvette, où la techno-science alliée à la finance internationale est devenue complètement folle ? Nous vivons dans un monde de barbares, mais de barbares pianotant sur le clavier de leur ordinateur !
LA SOUMISION AU SYSTÈME, A SES VALEURS ET A SES CODES
De cela Marine Le Pen et sa bande n’ont même pas conscience. Ce qui fit longtemps la grandeur de Jean-Marie Le Pen, même si hélas sous l’influence de sa fille il s’est beaucoup amolli ces dernières années, c’est qu’il savait dire non et résister à la pression du Système politico-médiatique. Pendant longtemps, essentiellement jusqu’à la campagne présidentielle de 2007, il a tenu la ligne sur l’avortement, sur l’homosexualité (avec sur ce dernier point, reconnaissons-le, certaines déclarations ambiguës dès 1995), sur l’inversion des flux migratoires. De même, quand il s’est agi de défendre Papon ou le maréchal Pétain, de dénoncer fortement la loi Gayssot, quand il a toujours refusé de se rétracter pour ses propos sur les chambres à gaz, il a fait preuve d’un incontestable courage, d’une vraie force d’âme. On ne peut hélas en dire autant de sa fille. Si elle a hérité de lui sa santé et sa verve, elle n’a ni ses références culturelles ni sa capacité à résister au Système, ni ses idées nationales. Malgré ses défauts et son évolution fâcheuse ces dernières années dans un certain nombre de domaines, même s’il a commis à notre sens une grave faute politique et morale en donnant le parti à sa fille sans d’ailleurs aucune contrepartie, aucun contre-pouvoir, il fait indubitablement partie de la famille nationale et n’a jamais renié idéologiquement ses amis politiques, y compris les plus médiatiquement compromettants. Rien de tel avec Marine Le Pen. Le nouveau FN qu’elle préside (elle rêverait d’ailleurs de se débarrasser de ce nom et de ce sigle si connotés !) n’a rien trouvé de mieux depuis deux ans que de condamner Vanneste pour ses propos pourtant de bon sens sur l’homosexualité, de reprocher à Mitterrand d’avoir fleuri la tombe du maréchal Pétain à l’île d’Yeu, de participer à la commémoration officielle de la mort du fossoyeur de l’Algérie française, d’approuver « le droit à l’avortement » et le Pacs, d’adhérer à la religion de la Shoah en condamnant fermement le révisionnisme et l’antisémitisme, d’aller comme Louis Aliot, le concubin sépharade de Marine Le Pen, en Israël dire tout le bien qu’il faut penser de l’entité sioniste, etc, etc. Et en 2007, alors que Marine Le Pen était directrice stratégique de la campagne présidentielle de son père, nous avions eu droit à la Beurette en string et aux immigrés, « branche de l’arbre France », sur la dalle d’Argenteuil. Que faut-il de plus aux nationaux pour qu’ils ouvrent les yeux?
MONOPOLE MÉDIATIQUE
On comprend pourquoi depuis dix ans le Système accorde le monopole médiatique à Marine Le Pen au sein de la droite nationale. Pendant trente ans et plus, grâce à son patronyme, au financement public, à ses invitations régulières dans les grandes émissions audiovisuelles, elle va continuer à neutraliser, vitrifier le mouvement national, le conduire non seulement dans une impasse mais en trahir les convictions, les unes après les autres, en diluer voire en supprimer tous les “fondamentaux” comme l’on dit aujourd’hui. Parviendrait-elle un jour au pouvoir, ce qui à l’heure actuelle relève de la politique-fiction, cela ne changerait rien. Le Système se reconstituerait aussitôt sur ses bases. Les millions d’allogènes resteraient en France, l’avortement libre et le mariage homosexuel demeureraient en place, la décadence et l’inversion des mœurs se poursuivraient dans tous les domaines.
 
Etre nationaliste, antirégimiste aujourd’hui, c’est refuser les mots d’ordre, le vocabulaire, les principes, les valeurs, les codes de l’ennemi. Le néo-Front national les a tous adoptés dans son langage, dans sa mentalité, dans ses mœurs. Il n’est donc plus rien à attendre de lui, sinon le pire. Dire cela n’est pas céder à quelque rancœur ou à un quelconque ressentiment. Nous avons soutenu naguère avec enthousiasme et ferveur le Front national (même si nous avons à l’occasion émis quelques critiques constructives). Cela ne nous est plus possible aujourd’hui.  Ni politiquement, ni moralement, ni intellectuellement. Et l’on se demande comment les derniers nationalistes et catholiques qui sont encore au Front s’arrangent avec leur conscience devant une évolution aussi lamentable. Mais cela est une autre histoire.

Jérôme BOURBON.

RIVAROL numéro 3076. Vendredi 11 janvier 2013.
82 boulevard Masséna, 75013 Paris.