SOURCE - Jean Madiran - Présent - 12 mars 2013
De Rome, Isabelle de Gaulmyn nous avertit par l’intermédiaire du journal La Croix:
« Le serment prêté par les cardinaux résiste mal aux exigences de communication d’un événement planétaire.»
Il s’agit du serment, « prêté par les cardinaux au début des congrégations générales », de ne rien laisser filtrer des débats de ces congrégations. Or les journaux du monde entier en sont pleins.
#Mais quelle valeur ont donc les « exigences » anonymes d’une réalité aussi abstraite, aussi mal définie, aussi irresponsable que « la communication»?
Si l’on ne peut résister à de telles exigences, c’est qu’elles ont la puissance d’un pouvoir se voulant absolu, le pouvoir des médias. Isabelle de Gaulmyn nous assure qu’« il est impossible de tenir le secret lorsque sont présents plus de 5 000 journalistes ». On ne voit pas en quoi ce nombre rendrait légitime un parjure de cardinal et une complicité de journaliste.
#A côté de cet argument arithmétique, qui ne vaut rien, il y a l’argument hygiénique, qui ne vaut pas davantage : « se taire » serait laisser la place aux rumeurs, alors on préfère, au lieu d’empêcher, d’essayer de « maîtriser cette communication », à la manière de la loi qui, en autorisant le cannabis et les autres drogues, contrôlerait leur utilisation. C’est joindre la naïveté à la perfidie.
#Il y a certes un fait, constaté sur place, mais aussitôt interprété arbitrairement :
« La presse italienne était remplie, hier, du contenu des débats, signe que les prélats italiens, en “off”, ne se privent pas de faire des confidences sans se montrer trop regardant sur le serment passé. »
Mais qui ou quoi prouve que ces « confidences » ne sont pas audacieusement inventées ? Ou déformées ? Ce ne serait pas la première fois…
#Il n’y a que deux hypothèses, trois si l’on veut, et toutes aboutissent à la même conclusion :
JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 7810 du Mardi 12 mars 2013
- ou bien ces révélations sur les débats secrets proviennent réellement de parjures,
- ou bien elles sont fabriquées par des journalistes,
- ou encore elles sont un mélange des deux. Dans tous les cas envisagés, elles ont en commun de n’être pas crédibles, puisqu’elles proviennent toutes soit d’une affabulation, soit d’un parjure et de sa complicité.
JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 7810 du Mardi 12 mars 2013