SOURCE - Abbé Dominique Rousseau - Le Parvis - février 2014
Il n’est pas sans intérêt de chercher la cause des départs de nombreux membres de la Fraternité
depuis sa fondation (1970). Ceci vaut pour les prêtres et les fidèles.
Tous se sont réclamés, se réclament et se réclameront encore de Mgr
Lefebvre. Quelle que soit la direction que prend celui qui se sépare de la
Fraternité Saint-Pie X, prêtre ou fidèle - depuis le sedevacantisme jusqu’au libéralisme
en passant par tous leurs intermédiaires -, chacun affiche une fidélité sans
faille à notre Fondateur.
Voilà donc Monseigneur utilisé et revisité à l’avantage de ceux que se
réclament de lui tout en s’écartant de la Société qu’il a fondée : on tronque
ses textes, on les sort de leur contexte. Il est aisé de faire parler un défunt
: il n’est plus là pour se défendre ! Où est la faille ? Les uns comme les
autres oublient ceci : Mgr Lefebvre, homme de doctrine, fut un homme prudent,
d’une prudence surnaturelle et non terrestre, faisant coller les principes les
plus élevés à la réalité concrète et non comme il aurait pu souhaiter qu’elle
fût. Il eût alors été un idéaliste.
Il n’en fut pas ainsi. Au contraire il formulait son jugement en
fonction des principes, bien entendu, et aussi en tenant compte des
circonstances : « Nous sommes bien obligés de constater... » disait-il souvent.
Et donc il a agi sans jamais devancer la Providence. C’est bien ce qui fait son
caractère si prophétique et héroïque dans la grave crise qui secoue la Barque
de Pierre. Et il a persévéré jusqu’au bout de sa vie.
A nous de continuer le chemin sur les mêmes traces, avec les mêmes
principes, en faisant fonctionner notre intelligence... intelligemment. Sans
oublier la pratique de toutes les vertus, en commençant par l’humilité. Dans la
majorité des cas, cette vertu brille par son... absence !