SOURCE - Loïc Lejay - La Nouvelle République - 7 janvier 2014
La figure emblématique des catholiques traditionalistes a quitté le domaine de La Rivardière il y a un an. En toute discrétion… Explications.
La figure emblématique des catholiques traditionalistes a quitté le domaine de La Rivardière il y a un an. En toute discrétion… Explications.
Son arrivée à l'été 2011 avait défrayé la chronique. Son départ seize mois plus tard s'est fait en toute discrétion. «J'ai quitté Migné-Auxances depuis un an», nous confie l'abbé Philippe Laguérie joint au téléphone.
Revenue dans le giron «Romain» en 2006, la figure emblématique des traditionalistes, aussi médiatique que controversée pour ses accointances avec l'extrême droite, s'était installée dans les 1.950 m2 du domaine de La Rivardière. L'Institut du Bon Pasteur a occupé pendant près de deux ans ces murs propriétés du Mignanxois Jean-Pierre Suire-Duron, huissier de justice poitevin aujourd'hui à la retraite. L'abbé conserve «un très bon souvenir des dizaines de fidèles» qui assistaient à ses offices dominicaux en latin. «J'ai gardé des amitiés à Migné.»
Florence Jardin : " Cela s'est fait en catimini "
Pourquoi donc est-il parti ? «Pour tout un faisceau de raisons. Il y a d'abord le prix du loyer que nous ne pouvions plus supporter. Et puis les travaux de la LGV ont occasionné de gros dégâts. Nous avons été inondés. Et puis j'ai voulu me rapprocher de notre séminaire de Courtalain en Eure-et Loire.» Les gens de l'Institut du Bon Pasteur sont donc repartis comme ils sont arrivés : sur la pointe des pieds. «Cela s'est fait un peu en catimini, affirme la maire de Migné-Auxances. A la mairie nous n'étions pas au courant. On l'a appris il y a quelques mois au détour d'une demande de renseignements pour une affaire d'urbanisme.» Florence Jardin voit cet épisode de la vie communale se terminer dans la sérénité. «L'affaire a fait grand bruit au début. Mais franchement, ces gens n'ont plus fait parler d'eux par la suite.»
L'abbé a donc fermé la parenthèse mignanxoise sans mettre un point final à l'Institut du Bon Pasteur qu'il a fondé en 2006. «J'ai été réélu pour six ans à sa tête le 31 août dernier.» Le 12 septembre, Rome entérinait cette élection du supérieur général.
L'Institut du Bon Pasteur poursuit son chemin avec une trentaine de prêtres et une quarantaine de séminaristes. A Courtalain et ailleurs. L'abbé Laguérie le martèle dans le message de bienvenue sur la page de garde du site Internet : «L'Institut du Bon Pasteur est d'abord et restera toujours l'organe de cette mission primordiale : répandre parmi les Nations la bonne odeur de Jésus-Christ.»