SOURCE - Jean-Philippe Delattre - La Voix du Nord - 9 septembre 2014
Depuis novembre 2013, l’église Saint-Martin accueille chaque premier dimanche du mois une messe en latin. Fidèle à la tradition chrétienne d’avant Vatican II (porté par le pape Jean-Paul II dans les années 1960), il ne s’agit pas seulement d’une différence de langage.
Depuis novembre 2013, l’église Saint-Martin accueille chaque premier dimanche du mois une messe en latin. Fidèle à la tradition chrétienne d’avant Vatican II (porté par le pape Jean-Paul II dans les années 1960), il ne s’agit pas seulement d’une différence de langage.
En effet, c’est tout un cérémonial qui accompagne les paroles dites en latin, très différent des messes actuelles. « Il s’agit plus d’assister à une messe que d’y participer», résume l’organiste qui a joué ce dimanche. En effet, le prêtre, en tenue traditionnelle, est quasiment tout le temps le dos tourné à l’auditoire. Et mis à part les chants, la plupart des paroles qu’il prononce (les mêmes qu’ont prononcé les prêtres de toutes les messes pendant des siècles), il les dit presque à voix basse. Inaudible pour l’assistance. Certains passages de l’Évangile sont, en revanche, cités en français, face à la foule qui, ce dimanche, n’était pas très nombreuse mais captivée.
D’un point de vue extérieur, on peut s’interroger sur l’intérêt de suivre une cérémonie célébrée dans une langue quasiment morte et dont on n’entend presque pas les paroles. Pour Pascal, Dunkerquois, c’est «parce qu’on a détruit des choses dans l’Église, à force de simplifier. On a perdu le sacré. La messe en latin n’est pas du tout quelque chose de moyenâgeux. Beaucoup de gens n’ont pas oublié les messes de leur enfance». Quant à la barrière de la langue: «Je n’ai jamais fait de latin mais les textes sont souvent traduits. Et puis, le latin est une langue dans laquelle transparaissent des émotions que le français ne traduit pas.» Près de lui, le jeune Vincent, 23 ans), est tout aussi enthousiaste : «c’est beaucoup plus beau. C’est universel et profond. Pour les chants, c’est mieux, on a la sensation de retrouver le sacré.» Jérôme Lefebvre, coordinateur de la messe traditionnelle, explique qu’il existe «une réelle demande de retour à la tradition. Le latin est la langue internationale de l’Église. C’est la langue qui unit les gens. C’est Benoît XVI qui a libéralisé ce retour à la messe antique».
Messe en latin, église Saint-Martin, rue de Paris, chaque premier dimanche du mois à 17 h.