Benoît XVI aurait voulu l'élection de François : ah bon.
Qui donc vous l'a dit ???
Toutes les informations disponibles pointent dans une tout autre direction, celle de l'archevêque de Milan.
Je vous rejoins quant à la totale absence de sens politique de Benoît XVI et dans le fait que ses choix ont largement ouvert la voie au pontificat actuel : rythme lentissime des réformes, pusillanimité constante, nominations aberrantes, affaissement à partir de 2009, capitulation en 2012.
A sa décharge, il n'est pas facile d'être pape contre le libéralisme mondial déchaîné contre vous et devant faire face aux manoeuvres des catholiques néo-libéraux à l'intérieur.
L'élection du 1er pape jésuite est le fruit des échecs de Benoît XVI et de ses insuffisances et de son manque de clairvoyance dans certains cas défiant l'entendement. A-t-il "voulu" échouer ? J'ose croire que non.
Le "bergoglianisme" n'est pas une forme inconnue de catholicisme et s'appuie sur des figures bien en place : le cardinal Kasper n'est pas un jeune théologien, Mgr Forte a été couvé par le Professeur Ratzinger et promu par Benoît XVI, le cardinal Braz de Aviz a été nommé par Benoît XVI, le cardinal Hummes poussé en avant par Jean-Paul II, puis Benoît XVI etc. La Société de Jésus a été pauvrement mise en garde par chaque pape pour ses errements constants depuis l'élection du Général Arrupe en 1965 : Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous morigéné la Compagnie publiquement sans tenter, sauf brièvement Jean-Paul II en 1982-1984, de redresser la trajectoire folle qu'elle a prise.
De 1974 à 2013, Rome a essayé de ramener l'Église dans une herméneutique de réforme en continuité sans aller au bout et en laissant le champ envahi d'ivraie.
Comme les divers lobbies de l'herméneutique de rupture ont conservé des positions fortes à tous les degrés, y compris à la Curie, le Sacré Collège et l'épiscopat, y compris et surtout dans les "brain trusts" du catholicisme (universités catholiques, Facultés canoniques, séminaires), y compris dans les media dits catholiques, le ratage spectaculaire de Benoît XVI a ouvert la voie à cette puissante famille en divisant et en démoralisant la majorité "wojtylienne".
Si égoïstement pour les petits cercles tradis, le pontificat de Benoît XVI a été positif (cf. S.P. etc.), soyons assez juste pour reconnaître que ses échecs massifs l'emportent. Toute la catholicité en paie et en paiera lourdement le prix dans le pontificat qui suivra celui du pape François du fait de la confusion grandissante qui gagne les esprits quotidiennement, confusion démultipliée à l'ère du cyber-monde.