SOURCE - Lettre à Nos Frères Prêtres - Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France - n°68 - décembre 2015
Cette doctrine sur l’immigration, ancrée dans l’enseignement commun et traditionnel de l’Église et des théologiens, inspirée par la charité politique, à la fois humaine et ferme, est réellement une doctrine de vérité. Et cependant, il faut le dire avec crainte, presque la mort dans l’âme, elle n’est certainement pas suffisante : pour des raisons à la fois humaines et religieuses.
Cette doctrine sur l’immigration, ancrée dans l’enseignement commun et traditionnel de l’Église et des théologiens, inspirée par la charité politique, à la fois humaine et ferme, est réellement une doctrine de vérité. Et cependant, il faut le dire avec crainte, presque la mort dans l’âme, elle n’est certainement pas suffisante : pour des raisons à la fois humaines et religieuses.
Un peuple qui n’a plus le courage de vivre disparaîtra
D’abord, chacun est le gardien de son propre droit. Malgré les proclamations moralisantes, un peuple qui ne veut plus vivre sera forcément submergé par les peuples jeunes, courageux, prolifiques. Le reste n’est que littérature et bons sentiments. Un peuple qui ne veut plus effectuer luimême les travaux pénibles sera donc envahi par des immigrants assez courageux pour les effectuer. Un peuple qui ne veut plus d’enfants sera donc envahi par des immigrants plus prolifiques. Un peuple qui ne veut plus se défendre lui-même aura donc une armée composée d’immigrés. Telle est la dure loi de la vie : il n’y a pas de place au banquet de l’humanité pour les peuples vieillards.
Certes, on peut trouver des palliatifs. Plus une immigration est lente, plus les immigrants ont des chances de s’intégrer, sans altérer trop gravement la physionomie de la nation d’accueil. Ralentir l’immigration, c’est déjà gagner du temps. Mais sans une démographie forte, sans goût du travail, sans amour envers ses propres valeurs, sans fidélité envers l’histoire de son pays, cela n’empêchera pas la disparition d’une civilisation, celle des natifs, au profit d’une autre, celle des arrivants.
Si la France ne veut plus être catholique, elle finira islamique
Si l’immigration est pour partie une question politique, c’est donc d’abord une question morale, prépolitique : ce peuple a-t-il encore le goût de vivre ? S’il s’abandonne au doux sommeil du déclin, il disparaîtra, submergé par les peuples jeunes qui réclament leur part du gâteau de la vie.
Mais, plus profondément encore, l’immigration est une question religieuse. La France est historiquement, culturellement et surnaturellement un pays catholique : c’est là son identité fondamentale. Or cette identité catholique est battue en brèche depuis plus de 200 ans par une politique méthodique de laïcisation, de déchristianisation, de destruction de l’identité catholique de la France.
L’immigration qui frappe aujourd’hui à notre porte est majoritairement une immigration porteuse d’une identité religieuse forte, celle de l’islam. Or, celui qui croit en sa foi, en sa religion, qui la pratique et qui la vit, sera toujours plus fort que celui qui ne croit plus en rien, ou à des valeurs abstraites et nébuleuses comme le « vivre-ensemble ».
En vérité, seule une restauration du christianisme en France pourrait redonner à ce pays son identité fondamentale, à son peuple le goût de vivre pour l’éternité, et avant cela de vivre sur cette terre, et lui permettre d’accueillir avec discernement ceux qui pourront s’agréger à lui tout en rejetant ceux qui risqueraient de le détruire et de le faire disparaître.