SOURCE - Abbé Alain Lorans - FSSPX Actualités - 27 octobre 2017
«Roma locuta est, causa finita est ; Rome a parlé, la cause est entendue». Il semble que tout soit fait au Vatican pour que la célèbre affirmation de saint Augustin soit niée lorsqu’il s’agit d’Amoris lætitia.
Des cardinaux peuvent demander au pape de faire la clarté sur les passages hétérodoxes de cette exhortation, des prêtres et des universitaires peuvent lui adresser une correction filiale, François garde le silence, comme s’il voulait maintenir une ambiguïté favorable aux interprétations les plus contradictoires.
Ce silence est un ferment de division redoutable : des diocèses conservent l’enseignement évangélique et la discipline de l’Eglise sur l’indissolubilité du mariage chrétien, d’autres admettent – avec le soutien du pape – les divorcés civilement remariés à la communion.
La Rome d’aujourd’hui ne parle pas, elle ne veut pas parler, comme si elle craignait – en parlant – de montrer une rupture de moins en moins latente avec la doctrine de la Rome éternelle. Elle n’ose pas dire avec Sertorius : « Rome n’est plus dans Rome », mais elle agit comme si cette séparation était normale, en raison de l’évolution des mœurs...
Naguère la Rome éternelle parlait pour que la cause soit entendue. Aujourd’hui cette Rome muette espère que la cause des divorcés remariés sera « pastoralement » entendue, dans un silence doctrinal équivoque. Mais la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité, peut-elle être bâillonnée, et l’enseignement évangélique bafoué ?
L’autorité romaine actuelle se tait, les pierres parlent ! Les tombes de saint Jean Fischer et de saint Thomas More, décapités pour avoir défendu l’indissolubilité du sacrement de mariage, face à Henry VIII d’Angleterre, pour avoir refusé de le suivre dans le schisme anglican, leurs tombes crient. Et ce cri déchire le silence complice.
Abbé Alain Lorans