SOURCE - summorum-pontificum.fr - 13 janvier 2011
Le dernier numéro de Tu es Petrus, revue des amis de la Fraternité Saint-Pierre en Fance, vient de sortir. Sobrement, la Une titre sur le calendrier liturgique que publie la revue chaque année à cette époque. On y trouve, en effet, outre le calendrier liturgique pour 2011, la liste complète des lieux de culte des messes célébrées dans le cadre de l’application du motu proprio Summorum Pontificum.
Mais l’intérêt de ce numéro ne se limite pas là. La revue consacre, en effet, deux articles au livre de Mgr Gherardini Le Concile Œcuménique Vatican II : un débat à ouvrir. Le premier article est signé du Frère Polycarpe-Marie du Sacré-Cœur, dont on aimerait savoir d’où il vient. Le second est celui d’un laïc, Arnaud de Lassus, de l’Action familiale et scolaire, qui opère ainsi un retour dans les milieux Ecclesia Dei.
L’article du Frère Polycapre-Marie se veut très équilibré, évitant les jugements à l’emporte-pièce, essayant d’entrer dans le dessein de l’auteur, distribuant les bons et les mauvais points sur l’ouvrage lui-même. En conclusion, il s’accorde avec l’auteur de l’ouvrage pour ce qui concerne la nécessité d’un débat « théologique » (et non pas médiatique) sur le Concile Vatican II et plus, encore, sur la nécessité par la Magistère de clarifier plusieurs points de Vatican II, en opérant une œuvre magistérielle. Il se démarque de l’auteur quant à la méthode.
C’est ici qu’il faut faire entrer une remarque qui ne vise pas seulement l’article du Frère Polycarpe-Marie, mais plus globalement, le climat intellectuel dans lequel se trouve enfermé le catholicisme français. Quand l’auteur de l’article écrit qu’il apparaît fallacieux de résumer le livre de Mgr Gherardini en disant : « Même à Rome, on commence à discuter de la catholicité du concile Vatican II », il y a comme un fossé avec la réalité. En effet, nombre de cardinaux de curie, de théologiens et de prélats en poste à Rome, s’interrogent réellement sur cet aspect.
Ce phénomène n’est pas très ancien, mais il prend de l’ampleur. Il naît de trois faits successifs : le discours à la curie de 2005 sur l’herméneutique ; le motu proprio de 2007 et, les discussions doctrinales avec la Fraternité Saint-Pie X. Celles-ci ont, en effet, fait sauté un verrou intellectuel. Car si en France, on les perçoit dans les limites d’un accord avec la Fraternité Saint-Pie X, à Rome, elles ont été perçues comme le fait évident que le Vatican accepte pour la première fois de discuter officiellement son « Magistère », c’est-à-dire du Concile. Le climat intellectuel et moral a changé, ce que les traditionalistes français, dans leur réflexe ultramontain, seront les derniers à percevoir.
À commencer par le Pape lui-même, qui ne se voit pas en fabricant d’infaillibilité en permanence, plus personne n’est ultramontain à Rome. On peut donc discuter de ces sujets sans créer le scandale comme le montre aussi le récent colloque sur Vatican II organisé par les Franciscains de l’Immaculée. L’une des plus fortes interventions pour réduire la portée des textes conciliaires fut celle d’un membre de la curie, qui plus est de la Secrétairerie d’État.
Débattre de la catholicité de Vatican II, de la portée de ses documents, de la nécessité d’une intervention du magistère sont ressentis comme une nécessité à Rome. Pas par tous, bien évidemment. Pas dans le cadre d’un débat médiatique, non plus. Mais le fait est accepté. Et quand le Frère Polycarpe-Marie reproche à Mgr Gherardini de ne pas prendre en compte le fait que les traditionalistes ont ouvert ce débat depuis 40 ans, il a raison et il a tort. Il a raison car la question de Vatican II est posée par ces milieux depuis le début de leur contestation. Mais il a tort, parce que ce n’est pas le propos de Mgr Gherardini. Celui-ci n’a pas cherché à convaincre ceux qui étaient convaincus de la nécessité d’en discuter, il a cherché à convaincre les autres. C’est un livre ad extra. Le malheur est qu’en France il n’est discuté qu’à l’intérieur de la sphère traditionaliste. Pour le reste, un mur de Berlin idéologique existe encore.
Mais l’intérêt de ce numéro ne se limite pas là. La revue consacre, en effet, deux articles au livre de Mgr Gherardini Le Concile Œcuménique Vatican II : un débat à ouvrir. Le premier article est signé du Frère Polycarpe-Marie du Sacré-Cœur, dont on aimerait savoir d’où il vient. Le second est celui d’un laïc, Arnaud de Lassus, de l’Action familiale et scolaire, qui opère ainsi un retour dans les milieux Ecclesia Dei.
L’article du Frère Polycapre-Marie se veut très équilibré, évitant les jugements à l’emporte-pièce, essayant d’entrer dans le dessein de l’auteur, distribuant les bons et les mauvais points sur l’ouvrage lui-même. En conclusion, il s’accorde avec l’auteur de l’ouvrage pour ce qui concerne la nécessité d’un débat « théologique » (et non pas médiatique) sur le Concile Vatican II et plus, encore, sur la nécessité par la Magistère de clarifier plusieurs points de Vatican II, en opérant une œuvre magistérielle. Il se démarque de l’auteur quant à la méthode.
C’est ici qu’il faut faire entrer une remarque qui ne vise pas seulement l’article du Frère Polycarpe-Marie, mais plus globalement, le climat intellectuel dans lequel se trouve enfermé le catholicisme français. Quand l’auteur de l’article écrit qu’il apparaît fallacieux de résumer le livre de Mgr Gherardini en disant : « Même à Rome, on commence à discuter de la catholicité du concile Vatican II », il y a comme un fossé avec la réalité. En effet, nombre de cardinaux de curie, de théologiens et de prélats en poste à Rome, s’interrogent réellement sur cet aspect.
Ce phénomène n’est pas très ancien, mais il prend de l’ampleur. Il naît de trois faits successifs : le discours à la curie de 2005 sur l’herméneutique ; le motu proprio de 2007 et, les discussions doctrinales avec la Fraternité Saint-Pie X. Celles-ci ont, en effet, fait sauté un verrou intellectuel. Car si en France, on les perçoit dans les limites d’un accord avec la Fraternité Saint-Pie X, à Rome, elles ont été perçues comme le fait évident que le Vatican accepte pour la première fois de discuter officiellement son « Magistère », c’est-à-dire du Concile. Le climat intellectuel et moral a changé, ce que les traditionalistes français, dans leur réflexe ultramontain, seront les derniers à percevoir.
À commencer par le Pape lui-même, qui ne se voit pas en fabricant d’infaillibilité en permanence, plus personne n’est ultramontain à Rome. On peut donc discuter de ces sujets sans créer le scandale comme le montre aussi le récent colloque sur Vatican II organisé par les Franciscains de l’Immaculée. L’une des plus fortes interventions pour réduire la portée des textes conciliaires fut celle d’un membre de la curie, qui plus est de la Secrétairerie d’État.
Débattre de la catholicité de Vatican II, de la portée de ses documents, de la nécessité d’une intervention du magistère sont ressentis comme une nécessité à Rome. Pas par tous, bien évidemment. Pas dans le cadre d’un débat médiatique, non plus. Mais le fait est accepté. Et quand le Frère Polycarpe-Marie reproche à Mgr Gherardini de ne pas prendre en compte le fait que les traditionalistes ont ouvert ce débat depuis 40 ans, il a raison et il a tort. Il a raison car la question de Vatican II est posée par ces milieux depuis le début de leur contestation. Mais il a tort, parce que ce n’est pas le propos de Mgr Gherardini. Celui-ci n’a pas cherché à convaincre ceux qui étaient convaincus de la nécessité d’en discuter, il a cherché à convaincre les autres. C’est un livre ad extra. Le malheur est qu’en France il n’est discuté qu’à l’intérieur de la sphère traditionaliste. Pour le reste, un mur de Berlin idéologique existe encore.