L’Arlésienne en peau de chagrin
Après avoir été longtemps l’Arlésienne dont tout le monde parlait sans jamais la voir, le Motu Proprio sur la messe tridentine est en passe de devenir une peau de chagrin, tant son application semble devoir être restreinte par les conditions restrictives que posent des évêques au champ visuel rétréci. Si l’on se fie à la presse qui ne reprend que les consignes officielles : « le Motu Proprio ne provoque pas de raz de marée » (La Croix), « l’alerte au tsunami a tourné court » (Le Figaro). C’est que les évêques français, suisses ou italiens n’entendent pas se dessaisir de leur autorité. Le cardinal Castrillón Hoyos a beau déclarer à Radio Vatican : « La chose principale, c’est que les prêtres peuvent décider de célébrer la messe dans le rite ancien, sans permission ni de la part du Saint-Siège, ni de la part des évêques ». Dans les diocèses, la réalité est bien différente : la rupture doctrinale entre la messe traditionnelle et la messe de Paul VI, niée dans le Motu Proprio, se manifeste sur le terrain. Cette opposition théologique s’exprime dans les faits qui sont têtus… comme la doctrine.
Abbé Alain Lorans |