Avec ce numéro 56 de la Lettre à nos frères prêtres , de décembre 2012 (même s’il paraît avec un léger retard), s’achève la quatorzième année d’existence de cette « Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France », selon son sous-titre. C’est en effet en mars 1999 qu’était envoyée aux 20.000 prêtres diocésains alors en exercice la première Lettre , débutant par un éditorial de mon prédécesseur, l’abbé Pierre-Marie Laurençon, intitulé « L’audace de la charité ».
Que d’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour ! On ne peut retenir un petit sentiment de nostalgie en relisant le modeste dossier de presse consacré au lancement de cette initiative. Les seuls chiffres du clergé actif de cette époque font rêver : au cours de ces quatorze ans, la gestion du fichier de la Lettre à nos frères prêtres a, en effet, consisté en bonne partie à supprimer les noms des prêtres morts ou partis en retraite.
Mais l’atmosphère générale a aussi profondément changé, avec des événements déterminants comme l’élection du pape Benoît XVI en 2005, le Motu proprio Summorum Pontificum de 2007, l’annulation des prétendues « excommunications » en 2009, les récentes conversations doctrinales entre le Siège apostolique et la Fraternité Saint-Pie X, etc.
Bien des choses qui paraissaient difficiles ou plus ou moins impensables en 1999 sont désormais, sinon monnaie courante, du moins beaucoup plus fréquentes. Un ami jeune prêtre diocésain me racontait récemment que, lors d’une réunion interdiocésaine, il avait été frappé du fait que la plupart des prêtres présents et en charge... étaient désormais jeunes comme lui!
C’est pour rendre compte un peu de cette évolution (contrastée) que nous proposons dans ce numéro un courrier des lecteurs abondant et varié, qui réagit à plusieurs numéros antérieurs de la Lettre.
Nous l’avons conçu comme une « photographie » de l’état de certaines préoccupations et évolutions actuelles du clergé français. Nous ne prétendons nullement à l’exhaustivité, ni à la scientificité sociologique : il ne s’agit pas pour nous de proposer à tout prix un « échantillon représentatif ». Mais il me semble que ces lettres, dans la diversité de leurs origines et de leurs contenus, donnent une assez bonne idée du clergé français, et offrent à réfléchir sur la situation actuelle de l’Église en France. Abbé Régis de CAC QUERAY