Le drame actuel de notre pauvre France peut être une occasion de réveiller notre vigilance face au monde. Sans doute, l’Église doit s’ouvrir au monde pour le transformer, mais elle ne le fait sans danger que si les chrétiens ont à cœur de renoncer au mal à l’œuvre dans le monde. Celui-ci, sorti pur des mains du Père, racheté par le Sang du Christ après le péché, n’en est pas moins livré aux mains d’hommes et de femmes qui rejettent Dieu radicalement. Aujourd’hui, le monde en vient même à se structurer en des mœurs, des coutumes et des lois contre nature.
Plus que jamais doit résonner à nos oreilles la parole de Jésus au moment de mourir sur la croix : « mon royaume n’est pas de ce monde ! ». L’ouverture de l’Église aux valeurs du monde – quand elles sont de vraies valeurs ! – n’exclut jamais la priorité de la mission.
Parfois même, et c’est le cas aujourd’hui, l’Église doit entrer en « résistance ». Que Dieu bénisse les personnes et les associations à l’origine des manifestations contre les lois abominables sur le prétendu mariage homosexuel et l’adoption d’enfants dans ce cadre ! Que le Saint-Esprit intensifie et rende efficace l’effort intellectuel fourni pour étayer cette résistance par de solides arguments et qu’il éclaire toutes les intelligences de bonne volonté !
Mais, puisque Jésus nous a prévenus qu’il est des démons que l’on ne chasse que par la prière et le jeûne, permettez-moi d’insister avant tout sur ces deux formes de résistance.
Elles constituent notre plus grande force. Saint Paul l’enseignait déjà aux Éphésiens quand il les prévenait que ce n’est pas contre des adversaires de sang que nous avons à combattre, mais contre les esprits du mal. Et il invitait à endosser l’armure de Dieu pour « résister ». Cet appel est toujours bien actuel, c’est pourquoi je vous propose de réciter souvent la prière à saint Michel Archange:
«Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat ;
soyez notre secours contre la perfidie et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui Son empire, nous le demandons en suppliant ;
et vous, prince de la milice céleste,
refoulez en enfer, par la Vertu divine,
Satan et les autres esprits malins
qui errent dans le monde pour la perte des âmes.
Amen.»
À la suite d’une vision prophétique du déchaînement des forces du mal sur le monde, le pape Léon XIII avait recommandé de la dire après la messe. À son tour, le pape JeanPaul II l’a aussi vivement conseillé. Pourquoi ne réciteriez-vous pas cette prière dans l’action de grâce après la messe dominicale tant que subsistera le danger de ces lois néfastes? Et pourquoi ne pas le faire également lors des manifestations publiques ? Sans le secours du ciel, nous n’arriverons à rien.
Le jeûne est un autre moyen de combattre les forces du mal. Vécu comme une œuvre spirituelle de réparation et de supplication, en union avec Notre-Seigneur, il permet de remporter bien des victoires. Il ne s’agit pas de jeûner quarante jours au pain sec et à l’eau, mais à certains jours : un morceau de pain, un fruit et un bol de café le matin, un déjeuner normal à midi, et le soir, une soupe avec un morceau de pain.
+ F . Louis-Marie, osb
abbé