SOURCE - Antoine Merminod - Radio Notre-Dame - 23 février 2016
Depuis cinq ans, les moines de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux diffusent les offices du jour grâce à une application, disponible sur Apple et Android.
Des laudes aux complies, en passant par tierce, sexte, none et vêpres, les utilisateurs de l’application "Barroux" ont la possibilité d'écouter les offices des moines comme s'ils étaient au sein de l'Abbaye. "Beaucoup de gens voulaient vivre nos offices après leur retraite, et notamment les oblats", affirme le Frère Raphaël, responsable du numérique. "C'est pourquoi l'idée de cette application nous est venue". A l'aide de deux micros placés dans l'Abbatiale, les enregistrement sont diffusés en direct sur votre smartphone.
"Il n'y a qu'un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien". C'est par cette citation d'Antoine de Saint-Exupéry que les moines du Barroux justifie la nécessité de faire vivre leurs offices en latin à l'intention de tout le monde.
De plus, de jeune américains adeptes des retraites bénédictines ont lancé il y a quelques mois un site internet où il est possible d'écouter les offices du monastère avec un flux en différé, sans passer par l'application, qui compte elle déjà plus de 1 000 utilisateurs.
Offices retransmis en direct :
- Laudes : 6 h 00 tous les jours.
- Prime : 7 h 45 ou 8 h 00 (Voir le calendier)
- Sexte : 12 h 15 tous les jours.
- None : 14 h 15 ou 14 h 30 ( à 14 h 30 tous les dimanches et certains jours de fêtes).
- Vêpres : 17 h 30 tous les jours.
- Complies : 19 h 45 tous les jours.
Une volonté d'ouverture pour la communauté
En 1970, le père Gérard Calvet, moine bénédictin, quitte son abbaye de Notre-Dame de Tournay et s'installe dans un petit village du Vaucluse, Bédoin. Désireux de vivre la règle de saint Benoît dans la fidélité des traditions liturgiques romaines, il fut rapidement rejoint par quelques jeunes aspirant à la vie monastique.
À partir de 1974, Dom Gérard Calvet se rapproche du mouvement de Mgr Lefebvre, ce qui rompt les relations avec Tournay. En 1978, au vu de la croissance du jeune monastère, la communauté achète un terrain de trente hectares entre le Mont Ventoux et les Dentelles de Montmirail, dans la commune du Barroux. Commence alors la construction d'une abbaye de style roman, avec les moyens techniques modernes.
En 1984, la lettre Quattuor abhinc Annos est publiée par le pape Jean-Paul II. Elle permet l'usage des formes liturgiques anciennes au sein de l'Église, mais le monastère fait alors bloc avec la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X dont il est lié. À partir de 1987, Dom Gérard Calvet entame des négociations avec le Vatican pour la pleine reconnaissance du monastère. En 1988, à la suite de la décision de Mgr Lefebvre d'ordonner des évêques sans mandat pontifical, Dom Gérard Calvet décide de rompre avec la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X et prend contact avec Rome. Il reçoit ainsi la visite du cardinal Mayer, émissaire spécial du pape, qui lui présente les propositions romaines en cas de réconciliation.
C'est ainsi que le 25 juillet 1988, le monastère du Barroux se rallie officiellement au Saint-Siège. À la suite des dispositions du Motu proprio Ecclesia Dei, Rome accorde au monastère un statut canonique. En juin 1989, le Très Révérend Père Dom Dammertz, abbé primat des Bénédictins, vient promulguer le décret d'érection en abbaye. En octobre de la même année, les travaux de l'abbatiale sont terminés et elle est consacrée par le cardinal Gagnon.
Le 24 septembre 1995, le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et futur Benoît XVI, rend visite à la communauté et célèbre la messe du dimanche en présence d'un grand nombre de fidèles.
A ce jour, le monastère compte 52 moines, dont cinq novices, et continue d’accueillir de plus en plus de retraitants.