SOURCE - Gino Hoel - Le Journal du Dimanche - 22 janvier 2009
Titre à rallonge, me direz-vous. Et pourtant, il faut bien admettre que la réintégration dans l'Eglise catholique des lefebvristes (cinq cents prêtres et quelques centaines de milliers de fidèles), plutôt la levée de l'excommunication par S. S. Benoît XVI, ne fera pas de bien à l'Eglise de Rome.
Faut-il le rappeler ? Les intégristes, comme ils sont unanimement appelés, suivent la pensée nauséabonde de Marcel Lefebvre - évêque schismatique qui n'accepta pas le Concile Vatican II (dont nous célébrons le cinquantième anniversaire de son annonce par le pape Jean XXIII le 25 janvier 1959) - qui n'a cessé de taper sur l'Eglise et sur Paul VI et Jean Paul II.
Il a été excommunié latæ sententiæ (comme le dit la formule canonique) par le pape Wojtyla en 1988 après avoir consacré évêques quatre prêtres (dont l'un, Mgr Richard Williamson vient de nier l'existence des chambres à gaz).
Ce "brave" Mgr Lefebvre, comme le rappelle Wikipédia, "critiqua la nouvelle liberté religieuse (pour toutes les religions), le nouvel œcuménisme (sans conversion), la nouvelle conception de la collégialité et la réforme générale de la liturgie, et tout particulièrement du rite de la messe promulgué par Paul VI qui vient se substituer au rite dit tridentin, codifié par le Pape saint Pie V. De manière générale, il dénonça la dérive de l'Église vers le modernisme qui privilégie l'Homme tel qu'il fut dénoncé auparavant par les Papes Léon XIII, Pie IX (Syllabus) et Saint Pie X (Pascendi)."
On le voit : un réfractaire, un ultraconservateur, un moyenâgeux. Il soutint les régimes dictatoriaux, l'extrême-droite française ; il rejeta le Concile, le qualifiant de "réforme empoisonnée, mâtinée de libéralisme et de modernisme" ; il remit en cause les décisions de Paul VI en ces termes : "On ne peut ni dialoguer avec les franc-maçons, ni avec les communistes, car on ne dialogue pas avec le diable !"
Mais, il avait - sans le savoir ? - un "allié", un homme qui souhaitait la paix entre la pensée lefebvriste et l'Eglise catholique : le Cardinal Ratzinger. Vous le savez, il est devenu pape il y a quatre ans, se muant en Benoît XVI.
Les tradis ont applaudi à son élection. Enfin un homme qui les comprenait ! Dès les premiers mois de son pontificat, il recevait en privé Mgr Fellay (sans jeu de mots), qui dirige la Fraternité Saint Pie X, mouvance dans laquelle s'ébrouent les traditionalistes qui se sentent persécutés.
Le problème, c'est que l'actuel pape, confortablement installé dans son bureau du Vatican, ne connaît rien à la vie des chrétiens catholiques sur le terrain. Il n'a pas d'expérience pastorale ou presque (il a été archevêque de Munich de 1977 à 1981) passant le clair de son temps à Rome à diriger la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex-Inquisition).
Or, les trois-quarts des prêtres en France et des fidèles (mais combien en reste-t-il ?) ne veulent pas de ce retour en arrière que représente la réintégration des lefebvristes dans le giron de l'Eglise. Ils ne sont pas convaincus (à l'inverse des intégristes) que le retour à l'ancienne tradition fera revenir les gens dans les églises. A juste titre.
C'est un bien mauvais exemple (ce qui peut paraître paradoxal) de prendre une telle décision en pleine semaine de l'unité des chrétiens. En effet, l'on parle chez certains de "tunique déchirée du Christ". Or, cette tunique a été déchirée par les intégristes, refusant les nouvelles dispositions adoptées par le Concile Vatican II.
C'est un bien mauvais exemple donné aux chrétiens orthodoxes et protestants, aux juifs, aux musulmans, aux bouddhistes... Parce que la mouvance intégriste refuse tout dialogue avec les autres religions (songez que Mgr Lefebvre envoya à Jean Paul II, après les rencontres oecuméniques d'Assise en 1986, un extrait du psaume 95 qui stipule : "Les dieux des gentils sont des démons"), qu'elle considère la messe telle que nous la connaissons aujourd'hui comme la "Messe de Luther", parce qu'elle persiste à prier le Vendredi-Saint pour "la conversion des juifs perfides"...
Vous me direz : "Ne dit-on pas, chez les catholiques qu'il faut pardonner ?" Certes. Mais le pardon nécessite un pas des deux parties l'une vers l'autre. Or, en l'espèce, les intégristes ne font aucun pas vers l'Eglise, mais l'Eglise oui ! Les tradis refusent toujours Vatican II et continueront de célébrer des "messes à trois chevaux", comme ont pu les connaître nos grands-parents.
Alors, que va-t-il se passer ? Cette décision va brouiller l'image de l'Eglise et rendre encore plus difficile (car depuis son accession au trône de Saint-Pierre, Benoît XVI n'a pas facilité les choses) le nécessaire dialogue avec les autres religions. L'Eglise va redevenir ce qu'elle était après la mort du Christ (au sens propre du terme), à savoir une secte, avec en son sein, des sectaires (au sens où on l'entend aujourd'hui). Herr Ratzinger n'en loupe vraiment pas une !
Titre à rallonge, me direz-vous. Et pourtant, il faut bien admettre que la réintégration dans l'Eglise catholique des lefebvristes (cinq cents prêtres et quelques centaines de milliers de fidèles), plutôt la levée de l'excommunication par S. S. Benoît XVI, ne fera pas de bien à l'Eglise de Rome.
Faut-il le rappeler ? Les intégristes, comme ils sont unanimement appelés, suivent la pensée nauséabonde de Marcel Lefebvre - évêque schismatique qui n'accepta pas le Concile Vatican II (dont nous célébrons le cinquantième anniversaire de son annonce par le pape Jean XXIII le 25 janvier 1959) - qui n'a cessé de taper sur l'Eglise et sur Paul VI et Jean Paul II.
Il a été excommunié latæ sententiæ (comme le dit la formule canonique) par le pape Wojtyla en 1988 après avoir consacré évêques quatre prêtres (dont l'un, Mgr Richard Williamson vient de nier l'existence des chambres à gaz).
Ce "brave" Mgr Lefebvre, comme le rappelle Wikipédia, "critiqua la nouvelle liberté religieuse (pour toutes les religions), le nouvel œcuménisme (sans conversion), la nouvelle conception de la collégialité et la réforme générale de la liturgie, et tout particulièrement du rite de la messe promulgué par Paul VI qui vient se substituer au rite dit tridentin, codifié par le Pape saint Pie V. De manière générale, il dénonça la dérive de l'Église vers le modernisme qui privilégie l'Homme tel qu'il fut dénoncé auparavant par les Papes Léon XIII, Pie IX (Syllabus) et Saint Pie X (Pascendi)."
On le voit : un réfractaire, un ultraconservateur, un moyenâgeux. Il soutint les régimes dictatoriaux, l'extrême-droite française ; il rejeta le Concile, le qualifiant de "réforme empoisonnée, mâtinée de libéralisme et de modernisme" ; il remit en cause les décisions de Paul VI en ces termes : "On ne peut ni dialoguer avec les franc-maçons, ni avec les communistes, car on ne dialogue pas avec le diable !"
Mais, il avait - sans le savoir ? - un "allié", un homme qui souhaitait la paix entre la pensée lefebvriste et l'Eglise catholique : le Cardinal Ratzinger. Vous le savez, il est devenu pape il y a quatre ans, se muant en Benoît XVI.
Les tradis ont applaudi à son élection. Enfin un homme qui les comprenait ! Dès les premiers mois de son pontificat, il recevait en privé Mgr Fellay (sans jeu de mots), qui dirige la Fraternité Saint Pie X, mouvance dans laquelle s'ébrouent les traditionalistes qui se sentent persécutés.
Le problème, c'est que l'actuel pape, confortablement installé dans son bureau du Vatican, ne connaît rien à la vie des chrétiens catholiques sur le terrain. Il n'a pas d'expérience pastorale ou presque (il a été archevêque de Munich de 1977 à 1981) passant le clair de son temps à Rome à diriger la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex-Inquisition).
Or, les trois-quarts des prêtres en France et des fidèles (mais combien en reste-t-il ?) ne veulent pas de ce retour en arrière que représente la réintégration des lefebvristes dans le giron de l'Eglise. Ils ne sont pas convaincus (à l'inverse des intégristes) que le retour à l'ancienne tradition fera revenir les gens dans les églises. A juste titre.
C'est un bien mauvais exemple (ce qui peut paraître paradoxal) de prendre une telle décision en pleine semaine de l'unité des chrétiens. En effet, l'on parle chez certains de "tunique déchirée du Christ". Or, cette tunique a été déchirée par les intégristes, refusant les nouvelles dispositions adoptées par le Concile Vatican II.
C'est un bien mauvais exemple donné aux chrétiens orthodoxes et protestants, aux juifs, aux musulmans, aux bouddhistes... Parce que la mouvance intégriste refuse tout dialogue avec les autres religions (songez que Mgr Lefebvre envoya à Jean Paul II, après les rencontres oecuméniques d'Assise en 1986, un extrait du psaume 95 qui stipule : "Les dieux des gentils sont des démons"), qu'elle considère la messe telle que nous la connaissons aujourd'hui comme la "Messe de Luther", parce qu'elle persiste à prier le Vendredi-Saint pour "la conversion des juifs perfides"...
Vous me direz : "Ne dit-on pas, chez les catholiques qu'il faut pardonner ?" Certes. Mais le pardon nécessite un pas des deux parties l'une vers l'autre. Or, en l'espèce, les intégristes ne font aucun pas vers l'Eglise, mais l'Eglise oui ! Les tradis refusent toujours Vatican II et continueront de célébrer des "messes à trois chevaux", comme ont pu les connaître nos grands-parents.
Alors, que va-t-il se passer ? Cette décision va brouiller l'image de l'Eglise et rendre encore plus difficile (car depuis son accession au trône de Saint-Pierre, Benoît XVI n'a pas facilité les choses) le nécessaire dialogue avec les autres religions. L'Eglise va redevenir ce qu'elle était après la mort du Christ (au sens propre du terme), à savoir une secte, avec en son sein, des sectaires (au sens où on l'entend aujourd'hui). Herr Ratzinger n'en loupe vraiment pas une !