PARIS - La levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X "n'est pas une fin mais le début d'un processus de dialogue" avec les intégristes, estime le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et membre de la commission pontificale "Ecclesia Dei", dans une déclaration diffusée lundi par la Conférence des évêques de France. "Le pape Benoît XVI a voulu aller jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme main tendue, comme invitation à une réconciliation", écrit-il.
"La levée de l'excommunication n'est pas une fin mais le début d'un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions fondamentales : la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l'Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques. Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime", poursuit-il.
"A un moment, la question du texte même du Concile Vatican II comme document magistériel de première importance devra être posée. Elle est fondamentale', ajoute le cardinal Ricard.
La Fraternité Saint Pie X ne reconnaît pas les décisions du concile Vatican II et c'est un obstacle incontournable à son retour au sein de l'Eglise catholique romaine, indique le porte-parole de la CEF Mgr Bernard Podvin.
Mgr Ricard estime qu'en dehors des questions doctrinales, d'autres difficultés "de type culturel et politique" peuvent émerger. "Les derniers propos, inacceptables, de Mgr Williamson, niant le drame de l'extermination des Juifs, en sont un exemple", souligne-t-il.
Les quatre évêques (Mgr Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Alfonso de Gallerata et Richard Williamson), avaient été excommuniés le 1er juillet 1988 après leur ordination par Mgr Marcel Lefebvre (également exommunié). La levée de cette sentence pontificale a été demandée par Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, comme préalable à l'ouverture d'un dialogue avec Rome. |
