Benoît XVI a levé les excommunications prononcées contre quatre évêques intégristes qui avaient été ordonnés en 1988 sans le consentement de Rome par Mgr Marcel Lefebvre, le défunt archevêque français ultraconservateur, a annoncé samedi le Vatican.
L'un des quatre évêques, le Britannique Mgr Richard Williamson, a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien diffusé mercredi soir par la télévision suédoise. A Rome, le rabbin Ricardo Di Segni a demandé vendredi au Vatican de revenir sur sa décision de lever son excommunication, jugeant "inconcevable" que le souverain pontife n'ait pas connaissance des positions de l'évêque intégriste.
Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a déclaré que les positions de Mgr Williamson, qui ont suscité l'indignation, n'avaient aucun impact sur la décision de lever son excommunication. La décision du pape n'implique en aucune façon le fait de "partager les idées (de Richard Williamson) ou ses commentaires", a-t-il fait valoir, selon l'agence italienne ANSA.
Mgr Lefebvre s'était rebellé contre les réformes adoptées par le Vatican dans les années 1960 (concile Vatican II) pour moderniser la pratique religieuse, notamment la suppression de la messe en latin.
Benoît XVI avait clairement fait comprendre dès le début de son pontificat qu'il souhaitait normaliser les relations avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, fondée par Mgr Lefebvre et érigée canoniquement en novembre 1970, rencontrant quelques mois après son élection à la tête de l'Eglise catholique, l'évêque Bernard Fellay, le supérieur général de la Fraternité.
Le souverain pontife avait déjà fait un geste en direction des évêques intégristes dans l'espoir de les ramener au sein de l'Eglise, facilitant le recours à d'anciennes pratiques religieuses, comme la messe en latin.
En levant le décret d'excommunication frappant les évêques Bernard Fellay, Alfonso de Gallareta, Tissier de Mallerais et Richard Williamson, le pape a répondu à une autre condition posée de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X pour engager des discussions théologiques sur la normalisation des relations.
"Le Saint Père, dans cette décision, a été inspiré par le voeu qu'une pleine réconciliation et une pleine communion" interviennent "bientôt", a souligné le Vatican.
Bernard Fellay a exprimé sa "gratitude filiale" au pape pour la levée de l'excommunication, selon l'agence Apcom. AP |