Je lis et relis avec piété le décret du Cardinal Re; ce qui est dit est dit: historique, définitif, incontournable. Les quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre en 1988 sont membres à part entière de la hiérarchie catholique, véritables successeurs des Apôtres de plein droit, reconnus comme tels par le successeur de Pierre, Prince des apôtres et seul habilité par Jésus-Christ Notre Seigneur à prononcer qui est évêque catholique de qui ne l'est pas. Tous doivent s'incliner devant la décision, ô combien magnanime, du Pape de l'Eglise Catholique. Le reste, à mes yeux, a fort peu d'importance, croyez-moi... Que ce soit les grincheux de l'intérieur ou les furieux de l'extérieur, qu'importe? Rome a parlé, la cause est entendue.
Car évidemment, il ne manquera pas d'esprits chagrins (l'époque le veut, hélas) pour déplorer ceci, relativer celà et même crier au scandale. Je laisse les loups hurler avec les loups. Je m'adresse aux brebis, elles reconnaîtront la Voix.
Le décret est signé d'un Cardinal! Et alors? La mention est explicite de la décision du Pape.
On ne relève pas le décret mais la censure elle-même! Vu de Rome, c'est une évidence. Vous pouvez penser, comme moi, que Mgr Lefebvre s'est trouvé dans un cas de nécessité et n'a pas encouru de sanction, au terme du droit canon. Soit. Mais je me fiche de votre opinion, comme de la mienne: le pape dit que ce sont des évêques catholiques. Donc, ils le sont, même si vous le saviez déjà (je vous en félicite, si c'est ça que vous cherchiez)et voilà l'important. Si vous pensez que c'est la rose...
J'aime l'Eglise Romaine, parce que j'aime Jésus-Christ Qui l'a fondée: et je ne veux pas qu'Elle subisse le moindre tort, s'humilie devant quiconque, patisse de quoi que ce soit. Sa fierté est la mienne: c'est quand on l'humilie qu'on me bafoue, c'est quand on l'exalte que je triomphe. N'avons-nous pas assez lutté pour cela?
Elle n'a rarement été aussi grande et magnanime, cette glorieuse épouse de Jésus-Christ et rarement nous n'avons été aussi fiers d'Elle! Ceux qui prennent la décision d'aujourd'hui ne sont pas ceux qui ont créé les problèmes d'hier. Ils les assument avec grandeur. La Providence a voulu qu'un évêque dise "non" à l'humiliation de l'Eglise dans sa confusion avec les sectes. Elle a voulu aussi qu'un pape, plus grand encore, dans ses fonctions comme dans sa charité, dise "oui". Oui à l'Eglise d'hier, d'aujourd'hui, de demain. Oui à Jésus-Christ, Le Même, hier, aujourd'hui, et pour les siècles! Ne nous y trompons pas (on connaît ma vénération pour Mgr Lefebvre): il fallait autant et plus de hardiesse pour dire "oui" aujourd'hui que pour dire "non" hier, quoique l'un et l'autre fussent envoyés du ciel.
Je salue respectueusement Mgr Fellay et ses collègues dans l'épiscopat catholique, y compris le turbulent et problématique Mgr Williamson. Le pape me dit qu'ils sont les successeurs des Apôtres: j'en prends bonne note. Je salue sa lettre du 24 janvier comme la preuve d'une grandeur d'âme, fondée sur la confiance en la Vierge-Marie, qui augure assez-bien de la suite des événements. Tous mes amis, aussi, de la Fraternité saint-Pie X (mon frère Jacques entre autres).
Je salue aussi respectueusement tous les évêques de l'Eglise Catholique; l'arrivée de ces quatre-là n'est pas pour leur faciliter la tâche. Qu'ils sachent que notre joie n'est pas mauvaise, vile, polémique. Aucun évêque aujourd'hui sur la surface du globe, aucun n'est responsable des choix hasardeux de ses prédécesseurs. Tous, nous assumons ensemble un héritage difficile et tous ensemble nous démontrerons, sous votre autorité et celle du pape, que l'Eglise n'a pas changé, ne peut se contredire et reste la fierté de l'offrande de nos vies pour la seule cause qui a les promesses de la vie éternelle: la bonne nouvelle du Christ-Jésus. |