SOURCE - 8 juillet 2009
Responsabilité du préfet de la Doctrine de la foi
ROME, Mercredi 8 juillet 2009 (ZENIT.org) - Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal William J. Levada (Etats-Unis), est nommé par Benoît XVI président de la Commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée des relations avec les disciples de Mgr Marcel Lefebvre.
Le pape a exprimé ses remerciements au cardinal Darío Castrillón Hoyos, qui arrivait à fin de mandat comme président de « Ecclesia Dei », qu'il assumait depuis l'an 2000.
On se souvient qu'en mars dernier, le pape avait annoncé qu'il voulait que le dialogue avec les disciples de Mgr Lefebvre soit recentré au niveau théologique. Voilà deux nominations qui mettent en œuvre dette décision.
Ce même jour, le pape publie son Motu Proprio pour la réforme de la commission, et le cardinal Levada publie un communiqué à ce propos (cf. Zenit du 8 juillet 2009).
Dans la lettre de Benoît XVI aux évêques catholiques du monde entier à propos de la levée de l'excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre, publiée le 12 mars dernier, le pape annonçait que la commission « Ecclesia Dei » dépendrait désormais de la Congrégation pour la doctrine de la foi, les questions à éclaircir étant « fondamentalement de caractère doctrinal ».
Les décisions, collégiales - selon la volonté du pape - , seront discutées par les organes de cette dernière, dans leurs réunions, avec la participation de préfets d'autres dicastères et de l'épiscopat.
Le cardinal Levada est déjà au travail pour le dialogue avec la Fraternité Saint-Pie X - qui n'a aucun statut à l'intérieur de l'Eglise catholique - : il a reçu le supérieur, Mgr Bernard Fellay, le 5 juin dernier.
Mais la levée par Benoît XVI des excommunications des quatre évêques ordonnés contre la volonté de Jean-Paul II en 1988 par Mgr Lefebvre n'a pas empêché en juin, justement, de nouvelles ordinations sacerdotales, illicites également, de la part de la Fraternité lefebvriste. Un nouvel obstacle au dialogue proposé par Rome. La rencontre du 5 juin voulait peut-être contribuer à éviter ce nouveau « couac ».
Les questions en discussion avec la Fraternité Saint-Pie X concernent surtout, a rappelé le pape dans sa lettre de mois de mars dernier, l'acceptation du concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des papes.
« On ne peut geler l'autorité magistérielle de l'Eglise à l'année 1962 », en d'autres termes, à avant le concile Vatican II, a affirmé le pape.
A la question : est-ce que la mesure du 21 janvier 2009 (la levée des excommunications) était vraiment indispensable ?, le pape répond dans deux passages différents.
D'une part, Benoît XVI rappelle les « vraies », et « grandes » priorités de son pontificat, annoncées dès le début : conduire les hommes vers Dieu, le Dieu qui parle dans la Bible et s'est révélé en Jésus Christ ; l'unité de ceux qui croient dans le Christ, l'œcuménisme ; le dialogue interreligieux entre ceux qui croient en Dieu, dans la recherche de la paix ; et le témoignage de l'amour dans la dimension sociale de la foi chrétienne (comme l'indique la nouvelle encyclique « Caritas in veritate »).
D'autre part, le pape rappelle que si l'engagement, difficile, pour la foi, l'espérance et la charité est la vraie priorité, alors également « les réconciliations petites et grandes » en font partie, comme celle qui concerne la Fraternité Saint-Pie X.
Anita S. Bourdin