SOURCE - Denis Crouan - Pro Liturgia - 29 novembre 2009
Ce dimanche matin, 1er Dimanche de l'Avent, ne trouvant aucune messe paroissiale célébrée selon le Missel romain dit "de Paul VI" (bien que mon Archevêque - celui de Strasbourg - m'ait un jour garanti sans rire que la liturgie était partout respectée et dignement célébrée dans le diocèse), je suis allé à la messe célébrée selon la forme "extraordinaire" (messe à laquelle je suis parfaitement habitué et qu'il m'arrive, quand on me le demande, d'accompagner à l'orgue).
Qualités de cette liturgie: elle oblige le célébrant à s'interdire les improvisations et à respecter le rituel; elle est dignement célébrée et conduit les fidèles à se tourner vers Dieu, à s'adresser à Lui (ce qui est à l'opposé du nombrilisme qui caractérise habituellement nos assemblées paroissiales); les fidèles sont mis en contact avec le sacré; les textes du Propre du jour sont respectés (et non pas remplacés par les paroles de cantiques interchangeables), mettant ainsi en valeur le cycle liturgique.
Défauts de cette liturgie: un constant chevauchement entre ce que fait le célébrant à l'autel et ce que chante la schola à la tribune. Ainsi le chant d'entrée n'accompagne-t-il aucune entrée, mais s'exécute durant les prières au bas de l'autel; le Sanctus est en partie chanté pendant que le célébrant dit le Canon (Prière eucharistique); l'Agnus Dei est ponctué de coups de clochettes qui indiquent que le célébrant dit "ses" Domine, non sum dignus... etc. C'est donc comme si la schola chantait sans se soucier de ce que fait le prêtre à l'autel, tandis que le prêtre poursuit "sa" messe sans prêter attention à ce que chante la schola. Au milieu, les fidèles de la nef: tantôt ils se "branchent" sur ce que fait le célébrant, tantôt ils se calent sur ce que chante la chorale, selon certaines habitudes qui n'apparaissent pas toujours très logiques sur le plan strictement liturgique.
Ceci dit, entre les simagrées liturgiques d'un clergé diocésain qui n'a bénéficié d'aucune formation sérieuse et la messe célébrée selon la forme "extraordinaire" du rite romain, mon choix est vite fait.
(Petite précision à l'adresse de celles et de ceux qui auraient tendance à vouloir me faire dire ce que je n'ai jamais dit: il s'agit d'un préférence qui m'est imposée par les circonstances actuelles et qui pour moi demeure "extraordinaire"... comme la liturgie du même nom.)