SOURCE - summorum-pontificum.fr - 21 novembre 2009
Un lecteur attentif – et que je remercie ici – me demande des précisions au sujet de deux affirmations concernant mon post sur Le cardinal Gagnon et Mgr Lefebvre.
La première de ces affirmations est celle-ci :« L’évêque ne fut pas donné par Rome. Ni en 1986-1987, ni en 1988. »
Mon correspondant suppose qu’il y a ici une erreur. Je précise donc qu’après la visite du cardinal Gagnon en 1986, envoyé par le Saint-Père pour faire une sorte « d’audit » de la mouvance traditionaliste, et principalement de la Fraternité Saint-Pie X, la question d’un évêque successeur de Mgr Lefebvre avait été clairement soulevée par celui-ci. Cette demande était notamment rendue nécessaire par la maladie de Mgr Lefebvre, maladie qu’il avait confiée au cardinal Gagnon. Mais, malgré le rapport favorable du cardinal Gagnon, la « réintégration » de la Fraternité Saint-Pie X ne se fit pas et Rome n’octroya pas d’évêque en 1986-1987. Dans le protocole d’accord signé en 1988, Rome s'était dit prête à donner un évêque comme successeur à Mgr Lefebvre. Mais la confiance était perdue, du fait notamment que malgré l’annonce de la maladie de Mgr Lefebvre en 1986, Rome n’avait pas bougée. Deux ans plus tard, on lui promettait (toujours…) un évêque pour le mois d’août 1988. Mais Mgr Lefebvre savait que rien ne se fait à Rome pendant les vacances, c’est pourquoi il sacra lui-même des évêques en juin. C’est du moins une des explications possibles.
Mon correspondant dit ne pas comprendre la phrase suivante :
« Le bruit a couru à l'époque que le nom du cardinal Gagnon avait été indiqué au cardinal Ratzinger par les milieux de la Fraternité Saint-Pie X… ».
Soyons donc plus explicite. Rome n’est pas Paris. Les contacts entre la Fraternité Saint-Pie X et des personnalités du Saint-Siège n’ont jamais été rompus – radicalement. J’ai moi-même croisé un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X à Rome aux moments les plus difficiles de cette année 2009. Il sortait d’un bureau romain. Le principe acquis de chaque côté de la visite d’un envoyé du Pape en 1986, il fallait que cet envoyé convînt aux deux parties. C’est la Fraternité Saint-Pie X qui proposa le nom du cardinal Gagnon. Et le choix était juste. Mais il y a à Rome, au sein de la curie, une mafia religieuse très forte qui parvient très souvent à faire capoter les meilleurs projets. Elle existe toujours. Hélas !…