SOURCE - Abbé Henry Wuillod, fsspx - Le Rocher n° 73-74 - mise en ligne 16 décembre 2011
Mais combien de traditionalistes ne font pas des centaines de kilomètres pour assister à ces sublimes liturgies ! Peut-être les Valaisans, car n'a de valeur que ce qui est rare et Ecône c'est trop facile. A Zaitzkofen, les fidèles viennent aussi de nombreux pays. On reconnaît aux magnifiques costumes bigarrés que l'Europe de l'Est est bien présente. Il faut dire qu'environ la moitié des candidats provient des ex-États communistes, où, malgré la machine du Parti, la foi a continué d'être transmise selon le mode de l'Église du silence. C'est une histoire somme toute très peu connue et qui le restera, car les documents sont plutôt rares et ces chrétiens qui l'ont vécue ne sont guère bavards. Un prêtre qui passe quelquefois, une messe nocturne avec une vigie à l'extérieur, des premiers communiants instruits par la grand-mère. Cela remplit de respect, car on compare notre liberté et le peu de peine qu'on prend pour la garder. On y revient, ce qui est rare est précieux.
Notes
2 juillet 2011Partir pour Zaitzkofen n'est plus autant pénible, il reste un seul tronçon pour que l'autoroute reliant Munich soit terminée… Mais restons réalistes, l'année prochaine on trouvera de nouveaux tronçons en réparation, et de nouvelles files d'attente. Tout cela pour dire qu'entre le 29 juin à Ecône et les cérémonies au séminaire du Sacré-Coeur de Zaitzkofen, on avale pas mal de goudron.
Mais combien de traditionalistes ne font pas des centaines de kilomètres pour assister à ces sublimes liturgies ! Peut-être les Valaisans, car n'a de valeur que ce qui est rare et Ecône c'est trop facile. A Zaitzkofen, les fidèles viennent aussi de nombreux pays. On reconnaît aux magnifiques costumes bigarrés que l'Europe de l'Est est bien présente. Il faut dire qu'environ la moitié des candidats provient des ex-États communistes, où, malgré la machine du Parti, la foi a continué d'être transmise selon le mode de l'Église du silence. C'est une histoire somme toute très peu connue et qui le restera, car les documents sont plutôt rares et ces chrétiens qui l'ont vécue ne sont guère bavards. Un prêtre qui passe quelquefois, une messe nocturne avec une vigie à l'extérieur, des premiers communiants instruits par la grand-mère. Cela remplit de respect, car on compare notre liberté et le peu de peine qu'on prend pour la garder. On y revient, ce qui est rare est précieux.
9 juillet 2011
Le bourg d'Oensingen ne se rend pas vraiment compte de l'honneur que le Ciel lui fait : une de ses familles fête le sixième enfant qui vient de recevoir une semaine plus tôt le sceau du sacerdoce. Pesé à l'aune du franc fort ou de la médaille d'or du sportif, c'est vrai que cela ne pèse pas lourd ; et aujourd'hui on ne jauge guère autrement qu'avec ce barème ! Le sixième Pfluger prêtre, et cela en deux générations. Au dernier de la première génération qui demandait ce qu'il devait dire au sermon, il fut répondu : « Mettez le feu, embrasez la salle ! » Il fit si bien que pendant la consécration, se déclencha l'alarme incendie trop sensible aux ardeurs des âmes, adorant ce Dieu souverain qui obéit aux paroles du jeune prêtre sur l'hostie sainte.
Le repas qui s'ensuivit me vit bien placé, notamment afin de réaliser une image symbolique de cette journée : l'union dans une gerbe de fleurs du sacerdoce et de la famille afin de donner à l'Église de belles vocations. Mais combien de soucis, de prières et d'abnégation pour arriver à une telle journée, ce n'est pas le petit sourire de la maman qui nous le dit, non ce secret ne nous sera révélé qu'au jugement final.
Le repas qui s'ensuivit me vit bien placé, notamment afin de réaliser une image symbolique de cette journée : l'union dans une gerbe de fleurs du sacerdoce et de la famille afin de donner à l'Église de belles vocations. Mais combien de soucis, de prières et d'abnégation pour arriver à une telle journée, ce n'est pas le petit sourire de la maman qui nous le dit, non ce secret ne nous sera révélé qu'au jugement final.
Du 10 au 31 juillet 2011
Une saga marocaine intéresse-t-elle les lecteurs du Rocher ? En tous les cas, bien des personnes étaient inquiètes et imaginaient que l'islam allait martyriser l'imprudent abbé qui osait déambuler sur son territoire. Fi de tout cela, la preuve en est que je puis écrire ce mot de mes propres mains (!), les méchants me les ont laissées ainsi que mon portefeuille.
Oui, les Marocains sont des gens bien ! Ma soutane n'a pas effrayé, au contraire, elle a plutôt soulevé une certaine estime pour l'homme de Dieu qui se manifeste. N'ayez crainte, cela ne fait pas de moi un inconditionnel de l'islam. Lorsque vous faite dans les Alpes une rencontre avec un bon paysan, c'est plutôt rare qu'il s'arrête pour vous parler, vous aurez plutôt droit à un rauque salut. Dans l'Atlas, le berger vous invite spontanément à boire le thé avec lui et il parlera volontiers avec ses mots, avec ses gestes… et son sourire très édenté vous touchera plus sûrement que la mine renfrognée du paysan cité ci-dessus. C'est donc comme toujours, il ne faut pas tomber dans la simplification, ni dans un sens ni dans un autre. Qu'il y ait un problème politique dans notre pays, ne veut pas dire que tout musulman est un bandit de la pire espèce. Une Europe vraiment chrétienne pourrait aujourd'hui encore faire un bien considérable, notamment envers ces pays du Maghreb, mais ce sont les Européens qui ont trahi et manqué à leur mission. Alors l'islam, fidèle à la sienne, nous envahit petit à petit.
Le camp au Maroc se voulait d'abord un camp-montagne, avec escalades et ascensions. Nous avons pu faire les deux, mais avant cela il a fallu rouler, beaucoup rouler. Notre pauvre bus est arrivé bien fatigué sur les côtes africaines, et durant trois jours – à vrai dire passionnants – nous avons pratiqué le « garage marocain ». C'est un lieu d'habileté et de débrouillardise, hors du commun. Ils travaillent sur de vieux tours des années 40 qui font un bruit infernal, mais cela marche. Le temps, ah le temps ! « Vous les Européens, vous avez les montres ; nous, nous avons le temps ! » Ce qui leur permet d'assurer que tout sera terminé dans deux heures, mais avec de sempiternels Inch Allah, c'est le jour suivant qu'on peut aller chercher son véhicule.
Cela nous a permis de converser avec certains autochtones, plutôt à vrai dire avec les anciens qui ont mieux appris le français. Mais pas tous : « Lui, Monsieur, il ne sait pas le français parce qu'il n'a pas voulu travailler à l'école. » L'humanité est quand même un peu partout pareille ! Mais avec les musulmans, on arrive rapidement au grand problème de la Trinité. Pour eux, c'est évident et logique, nous adorons trois dieux. Et leur parler d'un Dieu en trois personnes, c'est leur dire une inconséquence. Mais on ne peut guère aller plus loin, car de fait, cela leur est indifférent. Comprendre et approfondir leur religion n'est pas leur fort, ils s'en tiennent à une religion extérieure.
Une rencontre intéressante se passa à Midelt, où nous fûmes reçus au monastère par un père rescapé du massacre de Tibhirine, que le récent film Des hommes et des dieux a relancé dans l'actualité. Mais ce pauvre moine, brave comme tout, s'est fait saisir par la vague de l'oecuménisme. Il nous a affirmé clairement qu'avant cet attentat, il ne croyait pas du tout au bien de l'islam, mais que le martyre de son prieur Dom Christian de Chergé l'avait amené à penser autrement. Ce dernier avait écrit dans son testament : « Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l'islam tels qu'Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de sa Passion. »
Mon Dieu, le drame est que Vatican II a ses martyrs, qui professent la même chose : de l'islam, Dieu tire ses enfants... mais est-ce que ceux-ci reconnaissent le Christ ? Malgré eux ? L'islam y est vu comme une religion qui sauve, d'où le respect auquel Jean-Paul II n'a cessé d'appeler envers lui. Ainsi le témoignage me semble dévié. Ce bon père témoigne comme ses frères martyrisés, que l'islam est un mystère dans le plan de Dieu et qu'ainsi il est digne de respect. Les modernes, il me semble, ont un respect invraisemblable envers les autres religions, mais une désinvolture suprême envers la leur… et tout cela au nom de Jésus-Christ qui serait présent par bribes ou par parcelles de Vérité. Au nom d'un tel principe, il devient impossible de trouver quelque chose qui n'est pas digne de respect : même l'avortement, dont on fait des pommades pour les rides, n'est-ce pas comme une bribe de la beauté ? Avec une telle théologie, on ne peut guère aller plus loin.
Mais tout autre fut la rencontre avec ce prêtre d'une jolie église pour les étrangers dans une grande ville. Au Maroc, le prosélytisme est totalement interdit : au nom du roi, mais aussi au nom de l'évêque. Les douaniers nous ont d'ailleurs demandé si nous avions plusieurs livres de prières et des bibles, car alors on aurait pu les distribuer, et cela est passible de prison. Mais ce prêtre, dans la brève discussion que nous avons eue ensemble, ravi de parler à quelqu'un qui pensait comme lui, m'avoua sa souffrance de ne pas pouvoir apporter Jésus-Christ aux âmes. « Pourquoi suis-je prêtre si je ne puis donner la vie aux âmes ? » Et il rêvait à une Église marocaine des catacombes, où les Marocains, en toute prudence, pourraient recevoir les trésors que Jésus-Christ a donnés pour les siens. Mais ce désir, il ne peut pas le partager avec son évêque : évidemment si l'islam est digne de respect et si ses fils sont environnés de la gloire de Jésus-Christ, pourquoi se risquer à les provoquer ? La solitude de ce prêtre dans cet environnement musulman et moderniste rejoint celle d'un Charles de Foucauld, mais dans un désert spirituel. Voilà ce que je voulais vous raconter du Maroc ; pour le reste, on gardera nos souvenirs et nos images pour nous.
Oui, les Marocains sont des gens bien ! Ma soutane n'a pas effrayé, au contraire, elle a plutôt soulevé une certaine estime pour l'homme de Dieu qui se manifeste. N'ayez crainte, cela ne fait pas de moi un inconditionnel de l'islam. Lorsque vous faite dans les Alpes une rencontre avec un bon paysan, c'est plutôt rare qu'il s'arrête pour vous parler, vous aurez plutôt droit à un rauque salut. Dans l'Atlas, le berger vous invite spontanément à boire le thé avec lui et il parlera volontiers avec ses mots, avec ses gestes… et son sourire très édenté vous touchera plus sûrement que la mine renfrognée du paysan cité ci-dessus. C'est donc comme toujours, il ne faut pas tomber dans la simplification, ni dans un sens ni dans un autre. Qu'il y ait un problème politique dans notre pays, ne veut pas dire que tout musulman est un bandit de la pire espèce. Une Europe vraiment chrétienne pourrait aujourd'hui encore faire un bien considérable, notamment envers ces pays du Maghreb, mais ce sont les Européens qui ont trahi et manqué à leur mission. Alors l'islam, fidèle à la sienne, nous envahit petit à petit.
Le camp au Maroc se voulait d'abord un camp-montagne, avec escalades et ascensions. Nous avons pu faire les deux, mais avant cela il a fallu rouler, beaucoup rouler. Notre pauvre bus est arrivé bien fatigué sur les côtes africaines, et durant trois jours – à vrai dire passionnants – nous avons pratiqué le « garage marocain ». C'est un lieu d'habileté et de débrouillardise, hors du commun. Ils travaillent sur de vieux tours des années 40 qui font un bruit infernal, mais cela marche. Le temps, ah le temps ! « Vous les Européens, vous avez les montres ; nous, nous avons le temps ! » Ce qui leur permet d'assurer que tout sera terminé dans deux heures, mais avec de sempiternels Inch Allah, c'est le jour suivant qu'on peut aller chercher son véhicule.
Cela nous a permis de converser avec certains autochtones, plutôt à vrai dire avec les anciens qui ont mieux appris le français. Mais pas tous : « Lui, Monsieur, il ne sait pas le français parce qu'il n'a pas voulu travailler à l'école. » L'humanité est quand même un peu partout pareille ! Mais avec les musulmans, on arrive rapidement au grand problème de la Trinité. Pour eux, c'est évident et logique, nous adorons trois dieux. Et leur parler d'un Dieu en trois personnes, c'est leur dire une inconséquence. Mais on ne peut guère aller plus loin, car de fait, cela leur est indifférent. Comprendre et approfondir leur religion n'est pas leur fort, ils s'en tiennent à une religion extérieure.
Une rencontre intéressante se passa à Midelt, où nous fûmes reçus au monastère par un père rescapé du massacre de Tibhirine, que le récent film Des hommes et des dieux a relancé dans l'actualité. Mais ce pauvre moine, brave comme tout, s'est fait saisir par la vague de l'oecuménisme. Il nous a affirmé clairement qu'avant cet attentat, il ne croyait pas du tout au bien de l'islam, mais que le martyre de son prieur Dom Christian de Chergé l'avait amené à penser autrement. Ce dernier avait écrit dans son testament : « Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l'islam tels qu'Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de sa Passion. »
Mon Dieu, le drame est que Vatican II a ses martyrs, qui professent la même chose : de l'islam, Dieu tire ses enfants... mais est-ce que ceux-ci reconnaissent le Christ ? Malgré eux ? L'islam y est vu comme une religion qui sauve, d'où le respect auquel Jean-Paul II n'a cessé d'appeler envers lui. Ainsi le témoignage me semble dévié. Ce bon père témoigne comme ses frères martyrisés, que l'islam est un mystère dans le plan de Dieu et qu'ainsi il est digne de respect. Les modernes, il me semble, ont un respect invraisemblable envers les autres religions, mais une désinvolture suprême envers la leur… et tout cela au nom de Jésus-Christ qui serait présent par bribes ou par parcelles de Vérité. Au nom d'un tel principe, il devient impossible de trouver quelque chose qui n'est pas digne de respect : même l'avortement, dont on fait des pommades pour les rides, n'est-ce pas comme une bribe de la beauté ? Avec une telle théologie, on ne peut guère aller plus loin.
Mais tout autre fut la rencontre avec ce prêtre d'une jolie église pour les étrangers dans une grande ville. Au Maroc, le prosélytisme est totalement interdit : au nom du roi, mais aussi au nom de l'évêque. Les douaniers nous ont d'ailleurs demandé si nous avions plusieurs livres de prières et des bibles, car alors on aurait pu les distribuer, et cela est passible de prison. Mais ce prêtre, dans la brève discussion que nous avons eue ensemble, ravi de parler à quelqu'un qui pensait comme lui, m'avoua sa souffrance de ne pas pouvoir apporter Jésus-Christ aux âmes. « Pourquoi suis-je prêtre si je ne puis donner la vie aux âmes ? » Et il rêvait à une Église marocaine des catacombes, où les Marocains, en toute prudence, pourraient recevoir les trésors que Jésus-Christ a donnés pour les siens. Mais ce désir, il ne peut pas le partager avec son évêque : évidemment si l'islam est digne de respect et si ses fils sont environnés de la gloire de Jésus-Christ, pourquoi se risquer à les provoquer ? La solitude de ce prêtre dans cet environnement musulman et moderniste rejoint celle d'un Charles de Foucauld, mais dans un désert spirituel. Voilà ce que je voulais vous raconter du Maroc ; pour le reste, on gardera nos souvenirs et nos images pour nous.
1er août 2011
Avant d'aller rejoindre la masse des travaux abandonnés durant trois semaines, il est bon de faire le détour dans la campagne fribourgeoise à Notre-Dame de Bourguillon. Cela fait aussi un rude plaisir de retrouver la plupart des confrères venus en nombre entourer leurs ouailles dans ce beau pèlerinage à la Vierge des lépreux. La léproserie de Bourguillon a fermé ses portes depuis longtemps, car la maladie n'est plus aussi visible. De l'attaque de la peau elle est passée à celles des âmes.
Notre époque porte ses germes partout et la mort se découvre chez beaucoup. Mais la lèpre spirituelle développe surtout sa manière de contaminer. Elle veut frapper les enfants dès leur plus jeune âge. Des médecins fous la sèment dans les écoles maternelles afin de pervertir les âmes innocentes en leur inoculant le poison par les yeux et les oreilles. A voir tous ces enfants, ces belles familles qui marchaient sous un beau soleil, on ne pouvait que mieux comprendre combien il vaut la peine de lutter pour eux.
Notre époque porte ses germes partout et la mort se découvre chez beaucoup. Mais la lèpre spirituelle développe surtout sa manière de contaminer. Elle veut frapper les enfants dès leur plus jeune âge. Des médecins fous la sèment dans les écoles maternelles afin de pervertir les âmes innocentes en leur inoculant le poison par les yeux et les oreilles. A voir tous ces enfants, ces belles familles qui marchaient sous un beau soleil, on ne pouvait que mieux comprendre combien il vaut la peine de lutter pour eux.
21 août 2011
Une messe solennelle à Bâle pour accueillir et dire au revoir. Changement de prieurs, un Allemand prend la place d'un Autrichien, lequel reste sur les bords du Rhin mais en aval, à Bonn. Au prieuré de Bâle, cela devient une tradition que c'est un ancien supérieur de district qui prend les rênes(1). Le nouveau venu montre des traces de fatigue, le décalage horaire de son retour des États-Unis pèse encore sur ses épaules. Cela permet de mieux se rendre compte des efforts demandés à leurs organismes par les voyageurs de Menzingen : être aux quatre coins du monde sans que leurs charges soient allégées. Mgr Fellay et ses deux assistants tournent sans cesse sans devenir des girouettes ; il y a un peu du miracle là-dessous.
Dès la fin de la messe, la musique et l'apéritif se déroulent en pleine rue, mais le Schliengerweg y est habitué et personne n'est dérangé. Mais c'est dans la salle sous l'église, que luimême avait fait aménager, que l'abbé Weigl reçoit les témoignages de reconnaissance. Un nouveau chemin… Oui c'est toujours un peu l'inconnu pour le prêtre, lorsqu'il reprend son bâton de pèlerin, afin d'aller rejoindre un autre pâturage. Dans la voiture, dans le train ou dans l'avion, il se retrouve seul et c'est là qu'il se souvient qu'il a tout donné. Merci, Seigneur, pour le don de vos prêtres.
Dès la fin de la messe, la musique et l'apéritif se déroulent en pleine rue, mais le Schliengerweg y est habitué et personne n'est dérangé. Mais c'est dans la salle sous l'église, que luimême avait fait aménager, que l'abbé Weigl reçoit les témoignages de reconnaissance. Un nouveau chemin… Oui c'est toujours un peu l'inconnu pour le prêtre, lorsqu'il reprend son bâton de pèlerin, afin d'aller rejoindre un autre pâturage. Dans la voiture, dans le train ou dans l'avion, il se retrouve seul et c'est là qu'il se souvient qu'il a tout donné. Merci, Seigneur, pour le don de vos prêtres.
26 août 2011
On avait reçu un trésor ! On pensait qu'il y en avait pour des millions. Magnifiques et grandioses, les projets fleurissaient dans nos têtes. L'expert qui l'a jaugé, a remis les pendules à l'heure, c'est du kitsch ! Des faux, nous avions hérité d'une centaine de pièces, bien faites, mais toutes plus fausses les unes que les autres. Deo gratias ! Le bon Dieu n'a pas besoin de cela et donc nous non plus, sauf que cela prend un peu plus de temps pour s'en convaincre.
27 et 28 août 2011
Émerveillement devant les jeunes et moins jeunes présents durant la nuit de prière au Flüeli : car on est au coeur du pèlerinage à saint Nicolas de Flüe. Il faut ajouter que la plupart répondaient déjà « présent » à Stans pour la marche. L'orage était passé de bon matin avec une canonnade de coups de tonnerre d'une puissance impressionnante. Mais ensuite, les foudres étant passées, tout fut paisible et même agréable.
Le thème de cette année revenait sur les dangers qui menacent notre jeunesse, et qui sont en train de se réaliser selon un plan tracé depuis une bonne dizaine d'années et qui veut avilir l'enfant par une parodie de pédagogie, en lui enseignant la sexualité dès le plus jeune âge.
L'enfant c'est celui qui est pur ; d'ailleurs tout dans l'enfant nous dit cela : un enfant, on peut voir à travers lui. Combien son innocence, devant la vie, est remplie de pureté : son regard transparent, ses premiers jugements qui ne voient jamais le mal, ses paroles qui disent tout de suite ce qu'il pense, incapable qu'il est de dissimuler et de tromper. Et lorsque, les années passant, il s'essaye au mensonge, cela se voit tout de suite.
Alors cette pureté, notre pays est en passe de la rayer. L'enfant doit être sali dès son plus jeune âge, le pur doit devenir impur et ce par décision étatique. On veut ainsi dénaturer nos enfants, et cela est criminel et même diabolique. Et contre des criminels et des démons, il y a un devoir de défense et de combat. On attend un peu plus d'aplomb de la part de nos évêques qui ont enfin débuté l'ombre d'une esquisse de réaction par un timide communiqué. Celui-ci, bien entendu, a été passé à la trappe par les médias.
L'abbé Michel Koller était l'invité pour cette année, en raison de son jubilé de 25 ans de sacerdoce. Éloigne de son pays d'origine depuis une dizaine d'années, et oeuvrant au bien des âmes dans la région de Clermont-Ferrand en France voisine, il fut ravi de partager ces quelques heures avec ses confrères et ses compatriotes. Sa forte prédication porta sur cette parole du Seigneur qui ne laisse personne indifférent : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais bien celui qui fait la volonté de mon Père » (Matt. 7, 21). Et combien qui avaient passé deux journées de prières, de se demander s'ils ne l'avaient pas fait pour rien ! Mais cela démontre surtout combien les affaires du Seigneur sont sérieuses : « Ce n'est pas pour rire que je t'ai aimé.»
L'après-midi fut plus guilleret et un joli échantillon d'artistes exécuta des pièces du folklore suisse.
Le thème de cette année revenait sur les dangers qui menacent notre jeunesse, et qui sont en train de se réaliser selon un plan tracé depuis une bonne dizaine d'années et qui veut avilir l'enfant par une parodie de pédagogie, en lui enseignant la sexualité dès le plus jeune âge.
L'enfant c'est celui qui est pur ; d'ailleurs tout dans l'enfant nous dit cela : un enfant, on peut voir à travers lui. Combien son innocence, devant la vie, est remplie de pureté : son regard transparent, ses premiers jugements qui ne voient jamais le mal, ses paroles qui disent tout de suite ce qu'il pense, incapable qu'il est de dissimuler et de tromper. Et lorsque, les années passant, il s'essaye au mensonge, cela se voit tout de suite.
Alors cette pureté, notre pays est en passe de la rayer. L'enfant doit être sali dès son plus jeune âge, le pur doit devenir impur et ce par décision étatique. On veut ainsi dénaturer nos enfants, et cela est criminel et même diabolique. Et contre des criminels et des démons, il y a un devoir de défense et de combat. On attend un peu plus d'aplomb de la part de nos évêques qui ont enfin débuté l'ombre d'une esquisse de réaction par un timide communiqué. Celui-ci, bien entendu, a été passé à la trappe par les médias.
L'abbé Michel Koller était l'invité pour cette année, en raison de son jubilé de 25 ans de sacerdoce. Éloigne de son pays d'origine depuis une dizaine d'années, et oeuvrant au bien des âmes dans la région de Clermont-Ferrand en France voisine, il fut ravi de partager ces quelques heures avec ses confrères et ses compatriotes. Sa forte prédication porta sur cette parole du Seigneur qui ne laisse personne indifférent : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais bien celui qui fait la volonté de mon Père » (Matt. 7, 21). Et combien qui avaient passé deux journées de prières, de se demander s'ils ne l'avaient pas fait pour rien ! Mais cela démontre surtout combien les affaires du Seigneur sont sérieuses : « Ce n'est pas pour rire que je t'ai aimé.»
L'après-midi fut plus guilleret et un joli échantillon d'artistes exécuta des pièces du folklore suisse.
10 septembre 2011
Depuis longtemps un intérêt bien spécial nous poussait à organiser une disputatio entre deux écoles de chant grégorien. Grâce à l'abbé Demierre, les parties sont présentes dans le soussol de notre église de Montreux. Ainsi la joute peut débuter.
Pour ceux qui ont l'ouïe un peu plus fine, et bien que les talents vocaux divergent, ils ont pu discerner que toutes les chorales n'ont pas le même système de chant. Pour vulgariser, on dira qu'il y a actuellement plusieurs systèmes ou écoles, mais pour ceux qui nous sont plus proches, on parlera d'Ecône et de Bellaigue. Ecône serait plutôt selon le Solesmes de Dom Gajard, et Bellaigue selon le Solesmes de Don Cardine. Je l'ai dit, je simplifie, car même à Ecône on ne peut parler d'une seule ligne, les différents maîtres de schola y ont facilement une manière un peu divergente d'interpréter.
Ce qu'il est intéressant de saisir durant cette sympathique et enrichissante réunion, qui se veut technique, spirituelle et fondamentale, c'est que les divergences se fondent sur la manière de définir le rythme. D'où provient-il et comment le définir ? Doit-il être défini à partir de l'accentuation des mots latins, ou est-ce par la mélodie elle-même et sa technique des neumes, ou encore est-ce au regard du phrasé du texte ? Il faut prendre garde de ne pas tomber dans l'arbitraire ou de dogmatiser trop rapidement.
Ma conclusion est la suivante : tout est bon à prendre. Mais concrètement la technicité requise pour la méthode de Bellaigue est telle que cette méthode ne peut guère espérer entrer dans le non-professionnalisme d'une chorale paroissiale. Au monastère même, il aura fallu plusieurs années à des moines chantant quotidiennement tout l'office pour arriver à une certaine perfection. C'est d'ailleurs ma principale objection : c'est inchantable par le peuple. Or saint Pie X et Pie XII ont voulu clairement que ce chant puisse être accessible au plus grand nombre(2), ce que contredit une technicité trop poussée. Mais si cela permet une certaine recherche dans l'amour de la sainte et divine liturgie, alors tout est bien.
Pour ceux qui ont l'ouïe un peu plus fine, et bien que les talents vocaux divergent, ils ont pu discerner que toutes les chorales n'ont pas le même système de chant. Pour vulgariser, on dira qu'il y a actuellement plusieurs systèmes ou écoles, mais pour ceux qui nous sont plus proches, on parlera d'Ecône et de Bellaigue. Ecône serait plutôt selon le Solesmes de Dom Gajard, et Bellaigue selon le Solesmes de Don Cardine. Je l'ai dit, je simplifie, car même à Ecône on ne peut parler d'une seule ligne, les différents maîtres de schola y ont facilement une manière un peu divergente d'interpréter.
Ce qu'il est intéressant de saisir durant cette sympathique et enrichissante réunion, qui se veut technique, spirituelle et fondamentale, c'est que les divergences se fondent sur la manière de définir le rythme. D'où provient-il et comment le définir ? Doit-il être défini à partir de l'accentuation des mots latins, ou est-ce par la mélodie elle-même et sa technique des neumes, ou encore est-ce au regard du phrasé du texte ? Il faut prendre garde de ne pas tomber dans l'arbitraire ou de dogmatiser trop rapidement.
Ma conclusion est la suivante : tout est bon à prendre. Mais concrètement la technicité requise pour la méthode de Bellaigue est telle que cette méthode ne peut guère espérer entrer dans le non-professionnalisme d'une chorale paroissiale. Au monastère même, il aura fallu plusieurs années à des moines chantant quotidiennement tout l'office pour arriver à une certaine perfection. C'est d'ailleurs ma principale objection : c'est inchantable par le peuple. Or saint Pie X et Pie XII ont voulu clairement que ce chant puisse être accessible au plus grand nombre(2), ce que contredit une technicité trop poussée. Mais si cela permet une certaine recherche dans l'amour de la sainte et divine liturgie, alors tout est bien.
11 et 12 septembre 2011
Ces dates sont mises ici pour signifier une certaine présence dans la capitale du bout du lac. Après le changement de prieur, voici que le vicaire l'abbé Demierre doit aussi faire ses malles. Genève dans son prieuré se fait proprement étriller, et voilà que le dernier abbé reçoit encore l'épreuve de la maladie. Alléluia, cela veut dire que la récolte n'est pas trop loin ! Alors le supérieur de district se barde encore lui-même d'un nouveau titre : prieur ad tempus ou mieux par intermittence.
Évidemment il manque la transmission, pour une société qui parle de tradition et de son immense importance, c'est un peu fort. Mais se lamenter n'a jamais permis à personne de faire avancer sa cause. Nous avons tout de même l'avantage d'avoir des fidèles capables de souplesse, et surtout des saintes femmes religieuses qui amortissent avec cette touche de charité féminine les difficultés inhérentes à cet état de fait. Dieu les bénisse tous.
De plus nous avons la chance de pouvoir compter sur le passage de prêtres : on y fête l'abbé Koller et ses 25 ans de sacerdoce. L'abbé Demornex missionnaire au Kenya passe quelques jours auprès des siens. Il y a une véritable vie chez nous et c'est enchanteur, et ce malgré les désagréments. Et qu'on se rassure aussi, ils ne sont pas les fruits d'une quelconque grève. Malgré des salaires plutôt maigres, on va encore généreusement à son ouvrage.
Évidemment il manque la transmission, pour une société qui parle de tradition et de son immense importance, c'est un peu fort. Mais se lamenter n'a jamais permis à personne de faire avancer sa cause. Nous avons tout de même l'avantage d'avoir des fidèles capables de souplesse, et surtout des saintes femmes religieuses qui amortissent avec cette touche de charité féminine les difficultés inhérentes à cet état de fait. Dieu les bénisse tous.
De plus nous avons la chance de pouvoir compter sur le passage de prêtres : on y fête l'abbé Koller et ses 25 ans de sacerdoce. L'abbé Demornex missionnaire au Kenya passe quelques jours auprès des siens. Il y a une véritable vie chez nous et c'est enchanteur, et ce malgré les désagréments. Et qu'on se rassure aussi, ils ne sont pas les fruits d'une quelconque grève. Malgré des salaires plutôt maigres, on va encore généreusement à son ouvrage.
25 septembre 2011
Le couvert de Collonges est connu pour avoir plusieurs fois abrité le pique-nique de l'école Fleurs de Mai. Aujourd'hui en la fête de saint Nicolas de Flue, sont rassemblées toutes les bonnes volontés qui ont travaillé au succès de l'initiative contre le remboursement de l'avortement par la récolte de signatures. A mon arrivée, j'entends le Dr Blanchut lire une lettre de M. Muggler(3), et celleci est une profonde louange envers ces catholiques qui ont été le fer de lance de la récolte. Beaucoup parmi nos chers fidèles ont bien compris leurs devoirs moraux, même lorsque ceux-ci les font descendre dans la rue. C'est une école de vie, un test de courage, un apprentissage d'écoute et de témoignage qui vaut certes excellemment pour les jeunes, mais aussi pour les moins jeunes.
29 septembre 2011
Invitation pour aller célébrer la patronale à Rheinhausen ; saint Michel archange y est magnifiquement vénéré, et il trône majestueusement sur le clocher de l'église. Celle-ci est bien gracieuse comme le baroque sait le faire, avec des autels splendides et précieux. Un Suisse pour prêcher sur le saint Patron de l'Allemagne, cela peut aussi sembler un peu baroque, mais je suis bien ravi de prêcher sur les anges, car un fidèle me disait voici quelques mois : c'est très dommage, mais on ne prêche que très peu sur les anges, alors qu'ils sont nos principaux soutiens dans le combat que nous devons livrer ici-bas. Nos amis les anges sont de merveilleux compagnons, et les oublier nous est extrêmement dommageable. La beauté et la force des anges proviennent évidemment de leur proximité avec Dieu. Étant parvenus à la vision du Dieu Tout- Puissant de par grâce et de par fidélité, ils sont tout illuminés de sa gloire. Mais ils se souviennent qu'eux aussi, ils ont été éprouvés. Ils savent combien des leurs ont raté, de par leur faute, l'accession au Trône de la Sagesse. Ils ont donc bien conscience de ce lien ténu qui sépare la vie éternelle du châtiment.
29 septembre 2011
Invitation pour aller célébrer la patronale à Rheinhausen ; saint Michel archange y est magnifiquement vénéré, et il trône majestueusement sur le clocher de l'église. Celle-ci est bien gracieuse comme le baroque sait le faire, avec des autels splendides et précieux. Un Suisse pour prêcher sur le saint Patron de l'Allemagne, cela peut aussi sembler un peu baroque, mais je suis bien ravi de prêcher sur les anges, car un fidèle me disait voici quelques mois : c'est très dommage, mais on ne prêche que très peu sur les anges, alors qu'ils sont nos principaux soutiens dans le combat que nous devons livrer ici-bas. Nos amis les anges sont de merveilleux compagnons, et les oublier nous est extrêmement dommageable. La beauté et la force des anges proviennent évidemment de leur proximité avec Dieu. Étant parvenus à la vision du Dieu Tout- Puissant de par grâce et de par fidélité, ils sont tout illuminés de sa gloire. Mais ils se souviennent qu'eux aussi, ils ont été éprouvés. Ils savent combien des leurs ont raté, de par leur faute, l'accession au Trône de la Sagesse. Ils ont donc bien conscience de ce lien ténu qui sépare la vie éternelle du châtiment.
7 et 8 octobre 2011
Que peut-on dire de cette réunion qui a lieu à huis clos à Albano ? D'abord le grand plaisir de rencontrer ces confrères du bout du monde, beaucoup viennent de bien loin et ont passé des dizaines d'heures en avion, mais ils sont là. Un seul absent cependant ! La notoriété publique connaît que c'est Mgr Williamson qui manque à l'appel. L'ardent évêque s'est lancé dans un combat personnel pour l'Église : mon Dieu, comme on n'aime pas cela, car après cela chacun sa mission : « Il faudrait faire ceci, ou faire cela ! » et dans de tels cas, l'autorité est fortement malmenée. Et sans autorité, il ne restera plus rien de la Tradition. On n'arrive pas à comprendre qu'un homme aussi intelligent, avec son expérience et sa connaissance, puisse parvenir à une telle impasse. Il n'est pas parmi nous dans cette salle du premier étage de notre prieuré d'Albano, car il n'a pas voulu donner des garanties formelles de confidentialité. Et pourtant n'est-ce pas ce que tout supérieur peut exiger de ses prêtres ? Notre réunion débute donc sur cette note de tristesse, car un des nôtres, des plus éminents, n'a pas voulu se mettre sous le joug de l'obéissance.
Mgr Fellay nous retrace ensuite la chronologie des faits qui ont préparé la proposition du 14 septembre, où notre Supérieur général et ses deux assistants étaient reçus par le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ainsi que Mgr Ladaria et Mgr Pozzo.
Mgr Fellay tente de nous démontrer ce mouvement timide qui provient de la Curie romaine et qui nous regarde avec sympathie et peut-être même plus que de la sympathie… qui serait comme un besoin de la Tradition. Tous ne sont pas aveugles, il y aurait bien une clairvoyance sur l'état de l'Église, mais liée à une impuissance telle qu'on ne sait pas trop dans quelle direction l'arbre va tomber. Politique des coups bas, recherche de places honorifiques, diplomatie furieuse qui oublie qu'il y a des principes qui la gouvernent, modernistes hantés par leur idéalisme : tout cela se mêle avec des prêtres ayant la foi et qui se désolent de l'inertie du Vatican pour défendre la foi. Fermement attachés au Vicaire du Christ, ils se lamentent du pouvoir qu'ont certains personnages.
Quelle est notre place dans ce discordant concert ? Qu'est-ce que la Providence attend et veut de nous ? Nous avons les partitions pour jouer juste, mais le directeur et ses musiciens ne sont guère enthousiastes d'y jeter les yeux. Que peut-on faire, sinon laisser traîner quelques compositions musicales dans les allées du palais du Vatican, afin d'allécher quelques muses, jusqu'à ce que, selon le mot de Rousseau, « celui qui conduit le concert ait la partition sous les yeux. » Le pape, c'est toujours la même et grande question ! C'est lui qui a les clefs pour toute l'Église. Il tient le gouvernail, et il doit donner le coup de barre, sinon on reste dans la même direction. Il ne suffit pas que certains jouent de la rame en direction de la Tradition, le vaisseau continue ainsi implacablement de s'éloigner. On ne demande pas purement et simplement un retour en arrière, mais un changement de cap qui ferait bientôt naviguer le navire de l'Église dans les eaux profondes de la foi catholique et ferait éviter de se faire raboter la quille sur les récifs de l'erreur.
Puis Mgr Fellay en vint au document proposé par la Congrégation de la doctrine de la foi. Ici je suis obligé de me restreindre puisqu'il est confidentiel et que seule la Maison généralice est habilitée pour un commentaire autorisé sur le sujet. On attend depuis, comme tout le monde, la réponse qui sera donnée à ce préambule par Mgr Fellay et ses assistants. Plutôt que de la curiosité, les Soeurs de la Fraternité donnent l'exemple puisqu'elles jeûnent une fois par semaine afin que les Supérieurs reçoivent les lumières du Tout- Puissant. Cela est plus efficace et plus édifiant que tout le reste.
Mgr Fellay nous retrace ensuite la chronologie des faits qui ont préparé la proposition du 14 septembre, où notre Supérieur général et ses deux assistants étaient reçus par le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ainsi que Mgr Ladaria et Mgr Pozzo.
Mgr Fellay tente de nous démontrer ce mouvement timide qui provient de la Curie romaine et qui nous regarde avec sympathie et peut-être même plus que de la sympathie… qui serait comme un besoin de la Tradition. Tous ne sont pas aveugles, il y aurait bien une clairvoyance sur l'état de l'Église, mais liée à une impuissance telle qu'on ne sait pas trop dans quelle direction l'arbre va tomber. Politique des coups bas, recherche de places honorifiques, diplomatie furieuse qui oublie qu'il y a des principes qui la gouvernent, modernistes hantés par leur idéalisme : tout cela se mêle avec des prêtres ayant la foi et qui se désolent de l'inertie du Vatican pour défendre la foi. Fermement attachés au Vicaire du Christ, ils se lamentent du pouvoir qu'ont certains personnages.
Quelle est notre place dans ce discordant concert ? Qu'est-ce que la Providence attend et veut de nous ? Nous avons les partitions pour jouer juste, mais le directeur et ses musiciens ne sont guère enthousiastes d'y jeter les yeux. Que peut-on faire, sinon laisser traîner quelques compositions musicales dans les allées du palais du Vatican, afin d'allécher quelques muses, jusqu'à ce que, selon le mot de Rousseau, « celui qui conduit le concert ait la partition sous les yeux. » Le pape, c'est toujours la même et grande question ! C'est lui qui a les clefs pour toute l'Église. Il tient le gouvernail, et il doit donner le coup de barre, sinon on reste dans la même direction. Il ne suffit pas que certains jouent de la rame en direction de la Tradition, le vaisseau continue ainsi implacablement de s'éloigner. On ne demande pas purement et simplement un retour en arrière, mais un changement de cap qui ferait bientôt naviguer le navire de l'Église dans les eaux profondes de la foi catholique et ferait éviter de se faire raboter la quille sur les récifs de l'erreur.
Puis Mgr Fellay en vint au document proposé par la Congrégation de la doctrine de la foi. Ici je suis obligé de me restreindre puisqu'il est confidentiel et que seule la Maison généralice est habilitée pour un commentaire autorisé sur le sujet. On attend depuis, comme tout le monde, la réponse qui sera donnée à ce préambule par Mgr Fellay et ses assistants. Plutôt que de la curiosité, les Soeurs de la Fraternité donnent l'exemple puisqu'elles jeûnent une fois par semaine afin que les Supérieurs reçoivent les lumières du Tout- Puissant. Cela est plus efficace et plus édifiant que tout le reste.
16 octobre 2011
La jeune chapelle de Granges- Paccot fête un petit jubilé. Dans la Fraternité c'est un peu comme avec les enfants, ils aiment qu'on fasse souvenir de leur anniversaire. Nous sommes encore une société jeune, et ces premiers jalons de notre histoire doivent être célébrés comme il se doit. Fribourg fête seulement les dix ans de son église, et pourtant Fribourg est le plus ancien lieu de la Fraternité puisque c'est dans cette ville qu'elle est née. Mais après pas mal de vaet- vient dans la ville de Fribourg, une église a été bâtie avec beaucoup d'abnégation et de générosité de la part des fidèles puis bénie par Monseigneur Fellay. La communauté avait été dans ce temps-là pas mal agitée, mais le bilan dix années plus tard est bien encourageant. Les enfants sont là et remplissent les premiers bancs.
Avec l'enthousiasme qui l'emporte toujours, l'abbé Mörgeli retrace l'épopée des travaux, les premières cérémonies ; mieux, il dévoile son admiration devant les gestes délicats de la Providence. Il est beau de voir tous les détails comme autant de petits miracles, car humainement nous devrions ne pas être, mais voilà que Dieu en a décidé autrement et qu'Il veut être adoré, loué et servi dans notre belle chapelle de Granges- Paccot.
Cette fois-ci la curie épiscopale ne fera pas les frais de notre repas, mais un robuste fidèle de la première heure a voulu se charger d'offrir un magnifique petit "gueuleton" comme on dit familièrement chez nous, à ses amis prêtres rassemblés pour l'occasion. On est quand même bien dans notre belle Tradition !
Cette fois-ci la curie épiscopale ne fera pas les frais de notre repas, mais un robuste fidèle de la première heure a voulu se charger d'offrir un magnifique petit "gueuleton" comme on dit familièrement chez nous, à ses amis prêtres rassemblés pour l'occasion. On est quand même bien dans notre belle Tradition !
Abbé Henry Wuillod
Notes
(1) Il y a eu l'abbé François Knittel, ancien supérieur du district du Mexique, puis l'abbé Michael Weigl, ancien supérieur du district d'Autriche. Aujourd'hui, c'est un ancien supérieur de district d'Allemagne, l'abbé Markus Heggenberger
(2) « Nous aussi, en considération des caractéristiques qui distinguent le vrai chant grégorien, Nous le voulons et le prescrivons, à savoir qu'on utilise largement ce chant sacré dans les cérémonies liturgiques et que l'on veille avec grand soin à l'exécuter correctement, dignement et pieusement. » Encyclique Musicæ sacræ disciplina de Pie XII du 25.12.1955.
(3) Président de l'association ASME (Aide suisse pour la mère et l'enfant) qui est à l'origine de cette initiative.
(2) « Nous aussi, en considération des caractéristiques qui distinguent le vrai chant grégorien, Nous le voulons et le prescrivons, à savoir qu'on utilise largement ce chant sacré dans les cérémonies liturgiques et que l'on veille avec grand soin à l'exécuter correctement, dignement et pieusement. » Encyclique Musicæ sacræ disciplina de Pie XII du 25.12.1955.
(3) Président de l'association ASME (Aide suisse pour la mère et l'enfant) qui est à l'origine de cette initiative.