SOURCE - Jean-Marie Guénois - Le Figaro - 21 décembre 2011
En septembre dernier, Rome avait proposé un accord pour réintégrer ces chrétiens intégristes, en marge de l'Église depuis 1988. Rome indique qu'ils ont fourni une réponse «ni négative, ni positive». Des sources autorisées au Vatican confirment que la réponse de Mgr Bernard Fellay, le supérieur des Lefebvristes, aux propositions du Saint-Siège émises le 14 septembre dernier pour mettre fin à la rupture intégriste, est arrivée cette semaine à Rome.
Cette réponse sera examinée début janvier par les services concernés, mais il apparaît d'ores et déjà qu'elle va ouvrir une nouvelle phase de discussion entre la commission Ecclesia Dei, chargée à Rome de gérer ce dossier, et la Fraternité Saint-Pie X.
Les deux parties sont en désaccord sur le Concile Vatican II mais de part et d'autre des sources internes indiquent qu'elles ne renoncent pas à trouver une solution.
Au point que beaucoup d'observateurs estimaient que la réponse de Mgr Fellay, qui n'avait pas caché publiquement sa déception à ces propositions, serait négative. «Elle n'est ni négative, ni positive», fait-on savoir, à Rome, mais elle est une demande de précisions sur ce qui pourrait donner lieu à un accord. Le dialogue continue donc entre Rome et Ecône et le début de cette année 2012 devrait voir une des deux issues triompher.
Reste donc le statut de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre qui est toujours, techniquement parlant, en dehors de l'Église catholique. L'enjeu de ces dernières négociations est de trouver un accord théologique cadre pour donner un statut ecclésial à cette Fraternité et lui permettre de réintégrer l'Église catholique, alors qu'elle s'oppose frontalement à plusieurs aspects essentiels du Concile Vatican II (comme le dialogue interreligieux, par exemple) .
C'est donc en connaissance de ce désaccord que Rome a formulé en septembre dernier, un projet d'accord cadre pour permettre une réintégration en assumant cette différence dans l'Église catholique. La discussion en cours, très technique, porte donc sur ce texte cadre. Mais l'enjeu politique est maintenant décisif. Un échec pourrait effectivement conduire à un schisme en bonne et due forme.
En septembre dernier, Rome avait proposé un accord pour réintégrer ces chrétiens intégristes, en marge de l'Église depuis 1988. Rome indique qu'ils ont fourni une réponse «ni négative, ni positive». Des sources autorisées au Vatican confirment que la réponse de Mgr Bernard Fellay, le supérieur des Lefebvristes, aux propositions du Saint-Siège émises le 14 septembre dernier pour mettre fin à la rupture intégriste, est arrivée cette semaine à Rome.
Cette réponse sera examinée début janvier par les services concernés, mais il apparaît d'ores et déjà qu'elle va ouvrir une nouvelle phase de discussion entre la commission Ecclesia Dei, chargée à Rome de gérer ce dossier, et la Fraternité Saint-Pie X.
Les deux parties sont en désaccord sur le Concile Vatican II mais de part et d'autre des sources internes indiquent qu'elles ne renoncent pas à trouver une solution.
«Ni négative, ni positive»Depuis le 14 septembre dernier, les signaux émis par la Fraternité Saint-Pie X suite à la proposition romaine - un «préambule doctrinal» remis ce jour là en mains propre au Vatican à Mgr Fellay - étaient de deux ordres: une certaine déception sur la nature de la proposition romaine sur la question du Concile Vatican II et une division interne dans la Fraternité sur le principe même de la recherche d'un accord avec Rome.
Au point que beaucoup d'observateurs estimaient que la réponse de Mgr Fellay, qui n'avait pas caché publiquement sa déception à ces propositions, serait négative. «Elle n'est ni négative, ni positive», fait-on savoir, à Rome, mais elle est une demande de précisions sur ce qui pourrait donner lieu à un accord. Le dialogue continue donc entre Rome et Ecône et le début de cette année 2012 devrait voir une des deux issues triompher.
Réintégrer l'ÉgliseCette phase est la dernière possible après la politique de la main tendue par Benoît XVI depuis le début de son pontificat en direction des disciples de Mgr Lefebvre, plus connus sous le nom d'intégristes. Rome a, en effet, accepté toutes les requêtes de Mgr Fellay: levée des excommunications qui frappaient les quatre évêques (dont Mgr Williamson) ordonnés contre l'avis de Rome par Mgr Lefebvre en 1988 ; normalisation de la messe en latin selon le rite de Jean XXIII au titre d'un «rite extraordinaire» désormais possible dans l'Église catholique.
Reste donc le statut de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre qui est toujours, techniquement parlant, en dehors de l'Église catholique. L'enjeu de ces dernières négociations est de trouver un accord théologique cadre pour donner un statut ecclésial à cette Fraternité et lui permettre de réintégrer l'Église catholique, alors qu'elle s'oppose frontalement à plusieurs aspects essentiels du Concile Vatican II (comme le dialogue interreligieux, par exemple) .
Enjeu politiqueCes deux dernières années Rome et Ecône (siège historique de la Fraternité Saint-Pie X en Suisse), ont vu une commission de théologiens des deux camps travailler sur les aspects du Concile Vatican II qui ont motivé cette rupture (un «schisme» pour certains même si beaucoup de théologiens récusent ce terme). Mais cette commission a confirmé au printemps dernier un désaccord de fond.
C'est donc en connaissance de ce désaccord que Rome a formulé en septembre dernier, un projet d'accord cadre pour permettre une réintégration en assumant cette différence dans l'Église catholique. La discussion en cours, très technique, porte donc sur ce texte cadre. Mais l'enjeu politique est maintenant décisif. Un échec pourrait effectivement conduire à un schisme en bonne et due forme.