SOURCE - Isabelle de Gaulmyn - La Croix - 15 décembre 2011
Conséquence pour le moins inattendue des récentes polémiques autour des pièces de théâtre (Golgota picnic ou Sur le concept du visage de Dieu), la stupéfiante ascension de Civitas dans les médias. En quelques semaines, ce modeste institut, longtemps dans la mouvance du Front national, s’est imposé sur la scène médiatique comme l’un des porte-parole du monde catholique. Son secrétaire général, Alain Escada, est de tous les plateaux de télévision et émissions de radios.
Une importance médiatique sans rapport avec son poids réel, Civitas ne rassemblant qu’une poignée de catholiques intégristes d’extrême droite. Mais une poignée qui est parvenue à monopoliser le débat sur la place du catholicisme dans la société, à contraindre les responsables de l’Eglise à réagir, donnant le ton et le rythme des interventions.
Cette préemption de l’espace catholique pose question. Elle est pour partie conséquente du système médiatique qui préfère les extrêmes, considérés comme non « langue de bois », hors institution. C’est ainsi que, pendant des années, les médias ont donné la parole à une personnalité comme Christian Terras, rédacteur en chef de la revue « Golias », positionné à l’extrême gauche de l’Eglise, lui offrant une surface médiatique bien plus large que son importance réel dans le catholicisme.
Isabelle de Gaulmyn
Conséquence pour le moins inattendue des récentes polémiques autour des pièces de théâtre (Golgota picnic ou Sur le concept du visage de Dieu), la stupéfiante ascension de Civitas dans les médias. En quelques semaines, ce modeste institut, longtemps dans la mouvance du Front national, s’est imposé sur la scène médiatique comme l’un des porte-parole du monde catholique. Son secrétaire général, Alain Escada, est de tous les plateaux de télévision et émissions de radios.
Une importance médiatique sans rapport avec son poids réel, Civitas ne rassemblant qu’une poignée de catholiques intégristes d’extrême droite. Mais une poignée qui est parvenue à monopoliser le débat sur la place du catholicisme dans la société, à contraindre les responsables de l’Eglise à réagir, donnant le ton et le rythme des interventions.
Cette préemption de l’espace catholique pose question. Elle est pour partie conséquente du système médiatique qui préfère les extrêmes, considérés comme non « langue de bois », hors institution. C’est ainsi que, pendant des années, les médias ont donné la parole à une personnalité comme Christian Terras, rédacteur en chef de la revue « Golias », positionné à l’extrême gauche de l’Eglise, lui offrant une surface médiatique bien plus large que son importance réel dans le catholicisme.
Absence médiatique du catholicisme majoritairePour autant, faut-il se résigner à l’absence de la scène médiatique des sensibilités catholiques majoritaires ? Dans ces cas précis, les évêques ont bien parlé. Mais ils l’ont fait après, en réaction à Civitas. Doit-on leur demander de se positionner à priori sur tout sujet sensible qui risque de poser problème, que ce soit le « gender », les expositions de piss christ, ou les représentations de Golgota picnic, sous prétexte de ne pas laisser un boulevard aux extrêmes ? Et d’ailleurs, est-ce bien leur rôle ? L’habitude, dans l’Eglise, s’est de se tourner vers l’évêque, dans l’attente d’une parole forte. Pendant ce temps, les laïcs chrétiens, qu’ils soient hommes de culture, intellectuels, hommes politiques ou philosophes, responsables d’association sont restés bien silencieux… Un silence dans lequel les adeptes de Civitas se sont engouffrés, avec succès.
Isabelle de Gaulmyn