65 % des catholiques français favorables à la liberté liturgique. |
La Lettre de Paix liturgique - Numéro 60 – 9 novembre 2006 - contact@paixliturgique.com |
Sondage Institut CSA du 8 novembre 2006 : 65 % des catholiques français favorables à la liberté liturgique. Après l’idéologie, les vrais chiffres ! ► Le spectacle auquel nous assistons dans la presse depuis quelques semaines est à bien des égards surréaliste. Des déclarations étranges tendant à marginaliser, à diminuer l’importance de la demande des fidèles ou tout simplement à nier l’existence de fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise se multiplient… Ainsi a-t-on pu lire sous la plume d’Henri Tincq, dans les colonnes du Monde du 3 novembre dernier que le « camp traditionaliste » était « ultra minoritaire ». Le Cardinal Cottier (84 ans) quant à lui déclarait dans l’émission Télématin du 31 octobre dernier « les gens qui ont connu la messe de Pie V, ce sont des gens de ma génération. Nous sommes en voie d’extinction si je peux dire, enfin par rapport à cette terre…». De même Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims, ne craignait-il pas pour justifier sa politique d’exclusion de déclarer dans la Croix du 1er novembre dernier que seules « deux ou trois familles » de son diocèse s’associaient à la demande de célébration de la messe traditionnelle alors que plus de 150 familles du diocèse ont signé, depuis septembre un appel en faveur de cette célébration… Les exemples pourraient hélas se multiplier.Voilà le discours officiel dans les diocèses de France depuis trente ans : « les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n’existent pas ! », « il n’y a pas de demande », « il n’y a pas de problème liturgique », « la messe traditionnelle n’intéresse qu’une poignée de vieillards séniles », « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes »… Qu’il nous soit permis de nous interroger sur la sincérité de tels propos car pourquoi alors crier aux loups, jouer sur les peurs, agiter de vieux épouvantails contre la possibilité de libéraliser la messe traditionnelle puisqu’à en croire le discours dominant, la messe traditionnelle n’intéresserait personne ou tout au mieux quelques vieillards… Les chiffres ci-dessous, recueillis par l’Institut CSA, organisme de sondage professionnel et indépendant, nous montrent la réalité telle qu’elle est vécue sur le terrain, par les simples catholiques. Nous sommes bien loin de la présentation idéologique, mensongère et sectaire que certains tentent de faire des familles attachées à la liturgie traditionnelle. Ces chiffres démontrent une fois encore que l’écrasante majorité des fidèles (65 % !) souhaite la paix et est favorable à la liberté liturgique et que seule une poignée d’idéologues refuse d’accueillir les nombreux prêtres et fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise. Nous attirons dès à présent l’attention de nos lecteurs sur le fait que ces chiffres, déjà très éloquents, seraient encore nettement plus importants si, dans la pratique, tous les fidèles avaient aisément accès à la messe traditionnelle et pouvaient donc ainsi mieux la connaître. Voici donc les résultats du sondage réalisé le 8 novembre 2006 auprès d’un échantillon de 1 007 personnes dont 55 % se sont considérés comme catholiques. Les résultats suivants ne tiennent comptent que des opinions de ceux qui se considèrent catholiques. 1) Pensez-vous qu’il soit souhaitable que les catholiques puisent avoir le choix d’assister selon leur sensibilité à la messe traditionnelle en latin avec des chants grégoriens ou à la messe moderne en français ? Oui : 65 % Non : 13 % Cela m'est indifférent : 22 % Les commentaires de Paix Liturgique : Une écrasante majorité des catholiques est favorable à la liberté liturgique. Oui, le Motu Proprio du Pape qui libéraliserait la messe traditionnelle serait donc accueilli favorablement par la majorité des fidèles : 65 %. Dès lors qu’on ne leur impose rien, les fidèles sont d’accord pour que d’autres sensibilités liturgiques s’expriment librement. Rappelons que ce pluralisme liturgique est déjà la norme dans les diocèses de France puisque d’une paroisse à une autre, d’une équipe d’animation pastorale à une autre, nous n’assistons jamais à la même liturgie… Seuls 13 % des catholiques sont donc opposés à cette liberté de choix. Ce chiffre est très faible, or il n’est pas interdit de penser qu’avec le Motu Proprio ce chiffre baisserait encore. En effet certaines de ces personnes opposées à une telle liberté changeraient d’avis si l’occasion leur était donnée de rencontrer des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle plutôt que de croire les mensonges abominables que certains clercs se plaisent à proférer depuis près de quarante ans à leur sujet. On le voit donc clairement, seule une poignée d’adversaires de la paix liturgique, campés sur leurs positions d’exclusion, et qui se disent représentatifs et majoritaires, continuent d’affirmer « les rumeurs de libéralisation de la messe traditionnelle inquiètent la plupart des fidèles », « la majorité des fidèles ne souhaite pas la coexistence des deux formes du rite ». Majorité à 13 % ?… Ces affirmations sont erronées ou mensongères. Nous le savions déjà depuis les opérations de sensibilisation menées pendant plus de deux ans dans les paroisses du diocèse de Nanterre. Cette expérience de terrain est une nouvelle fois confirmée par un organisme indépendant. 2) Si l'occasion se présentait pour vous d’assister ponctuellement à une messe en latin et en grégorien diriez-vous : J’y assisterais : 60 % Je n’y assisterais pas : 39 % Ne se prononcent pas : 1 % Les commentaires de Paix liturgique : 60 % des catholiques assisteraient donc ponctuellement à la messe traditionnelle s’ils en avaient l’occasion. Voilà la réalité. Il est donc faux d’affirmer que les fidèles rejettent majoritairement cette forme liturgique, que la forme traditionnelle de la messe n’est l’affaire que d’une poignée de nostalgiques ou que cette forme liturgique rebute la majorité des catholiques. On peut continuer à dire le contraire dans certains évêchés mais voilà l’opinion du peuple chrétien telle qu’elle est… Oui de très nombreux catholiques apprécient la liturgie traditionnelle et y assisteraient volontiers s’ils en avaient l’occasion. 3) Selon vous, le fait que plusieurs types de célébrations de la messe, l'une traditionnelle en latin et en grégorien, l'autre moderne en Français, puisse être reconnus par l'Eglise, serait-il … ? Une bonne chose car cela permet une diversité dans l’Eglise : 65 % Une mauvaise chose car cela risque d’entraîner des divisions dans l'Eglise : 31 % Ne se prononcent pas : 4% Les commentaires de Paix liturgique : L’argument de la division est donc erroné et il semble normal à la majorité des fidèles que plusieurs sensibilités s’expriment en toute liberté. Rappelons que la division est actuellement en vigueur dans les diocèses de France et que l’unité n’est bien souvent qu’une unité de façade qui prend bien soin d’exclure les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise. Encore une fois, sur les 31 % de catholiques qui pensent que la liberté liturgique pourrait entraîner la division, très nombreux sont ceux qui connaissent mal ou ne connaissent pas cette liturgie. Sur ces 31 %, très nombreux aussi sont ceux qui sont victimes de tous les mensonges et les calomnies que certains répètent de manière incantatoire dans les diocèses depuis quarante ans à l’encontre des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle comme « ces gens-là n’aiment pas le Pape », ou « ce ne sont pas des chrétiens de leur temps » ou encore « ils sont contre l’Eglise »… 4) Si, près de chez vous était célébrée régulièrement, et avec l’accord du Pape, une messe dans sa forme traditionnelle, en latin, diriez-vous… J’y assisterais régulièrement …………… ……… 6 % J’y assisterais de temps à autre ……… ………. 31 % Je ne sais pas si j’y assisterais ou non ………… 12 % J 'y assisterais rarement ……………………… 29 % Je n’y assisterais jamais ………..……… …... 22 % Les commentaires de Paix liturgique : Seuls 22 % des catholiques ne souhaitent donc pas du tout assister à la messe traditionnelle. « L’écrasante majorité des fidèles opposés à la liturgie traditionnelle » que d’aucuns invoquent pour justifier leur politique d’apartheid liturgique semble donc être une pure vue de l’esprit. Et puis, on peut ne jamais vouloir assister à la liturgie traditionnelle sans y être opposé mais tout simplement parce que la liturgie actuelle nous convient parfaitement. Comme nous l’avons toujours dit, la pratique religieuse n’est pas supérieure chez les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise à celle des autres pratiquants puisqu’une grande partie des catholiques (31 %) assisteraient à la messe traditionnelle de temps à autre et non pas chaque dimanche (6 %). Ces chiffres illustrent le fait qu’aujourd’hui, un certain nombre de catholiques ne pratiquent plus faute de célébration de la liturgie traditionnelle proche de chez eux. Pour mémoire, il n’existe en France que 132 lieux de culte où la liturgie traditionnelle est célébrée avec l’accord de l’évêque. Sur ces 132 lieux, seuls 109 offrent une célébration hebdomadaire de la messe. Sur ces 109 lieux de culte où la messe est célébrée tous les dimanches, seuls 55 sont des lieux centraux et de type paroissiaux (c'est-à-dire qui ne soit ni une école où un aumônier célèbre la messe, ni une abbaye ou communauté monastique, ni un lieu éloigné à la campagne). Sur ces 55 lieux, seuls 40 lieux permettent aux fidèles d’avoir accès à l’ensemble des sacrements, en particulier le mariage et les baptêmes dans le rite de 1962. Vingt ans après le Motu Proprio Ecclesia Dei, il est relativement aisé de se faire une idée sur l’absence de « largesse » et de « générosité » avec laquelle les décisions du Saint-Père ont été appliquées en France. L’exemple des Etats-Unis est heureusement bien différent. Ne retenons qu’un seul chiffre : 65 % des catholiques sont pour la libéralisation de la liturgie traditionnelle de l’Eglise. A l’heure où nos pères les évêques de France achèvent leur assemblée de Lourdes, nous les implorons une nouvelle fois d’accueillir enfin avec « largesse et générosité », les très nombreux fidèles qui souhaitent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise dans des conditions normales et respectueuses. Pour cela, nous les implorons, partout où une demande se manifeste, d’ouvrir les églises pour qu’y soit célébrée, par des prêtres bienveillants et disponibles, la liturgie traditionnelle de la messe et l’ensemble des sacrements dans le rituel traditionnel. Ce sondage a nécessité un investissement de 5 000 €, ceux qui voudront nous aider à couvrir nos frais et poursuivre notre action, pourront nous adresser leurs dons à l’ordre de PAIX LITURGIQUE à l’adresse suivante : Catherine Dillée – 2, avenue du Chesnay – Bat B – 78150 Le Chesnay. Sylvie Mimpontel |