SOURCE - Jean-Marie Guénois - Le Figaro - 29 novembre 2011
Contrairement aux rumeurs, les négociations en cours entre les disciples de Mgr Lefebvre et Rome ne sont pas encore un échec annoncé. Dans une interview qu'il vient d'accorder au site de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay indique qu'il va adresser comme prévu ses remarques au Saint-Siège à propos du «Préambule doctrinal» qui lui avait été remis lors de son audience officielle, le 14 septembre dernier, au Vatican. Toujours tenu secret, ce document est en réalité un accord-cadre. En cas de validation, il permettrait à la Fraternité Saint Pie X d'être réintégrée dans l'Église catholique.
Mais la proposition de Rome - conçue pour être amendée - ne fait pas l'unanimité dans la Fraternité, même si tous ont conscience que ce train ne repassera plus : Benoît XVI attend la réconciliation. Si les lefebvristes refusent, il ne pourra plus renouveler l'expérience.
Pour calmer le jeu, Mgr Fellay rappelle donc que ce «Préambule» n'est pas «définitif» et qu'il nécessite «de nombreux éclaircissements» . Tel quel, il ne pourrait pas recevoir «notre aval», mais il va dans le sens de la Fraternité puisqu'«en l'état» il déclencherait une «opposition des progressistes» . Dans sa réponse à Rome, le supérieur de la Fraternité Saint Pie X demande donc «avec franchise» des précisions sur des «positions doctrinales» qui lui paraissent «indispensables de tenir».
Mgr Fellay rappelle surtout qu'aucune décision n'est prise à ce jour. Puisque Rome a ouvert «la possibilité d'apporter des clarifications », il lui semble «nécessaire de les demander au lieu de les refuser a priori» . Et prévient : « Ce qui ne préjuge en rien de la réponse que nous donnerons.» L'heure de vérité viendra dans quelques semaines quand Rome donnera sa réponse. Mgr Fellay pourra alors «évaluer» sa «marge» de manœuvre et décider…
«Crise de l'Église»
Car «mettre de côté», précise-t-il, des «divergences doctrinales» au sujet du concile Vatican II - notamment «la liberté religieuse» - pour «obtenir un statut canonique» et être ainsi réduit à «une simple option» rendrait leur existence «tout simplement invivable» à terme dans l'Église catholique. Ne serait-ce parce que de nombreux évêques récusent les «intégristes» de leurs rangs.
L'issue est étroite mais elle reste ouverte. Elle ne relève pas, assure-t-il, de «l'astuce politique ou de la négociation diplomatique» mais d'un «regard de foi» . Cette négociation reflète plutôt à ses yeux la «crise de l'Église».
Mgr Fellay veut voir à ce propos le vent tourner en faveur du combat mené par la Fraternité depuis quarante ans. Un «mouvement qui ne s'arrêtera plus», estime-t-il, parce que des «jeunes prêtres et évêques» mais aussi plusieurs théologiens n'hésitent plus à critiquer la «stérilité» de certaines réformes du concile Vatican II.
Contrairement aux rumeurs, les négociations en cours entre les disciples de Mgr Lefebvre et Rome ne sont pas encore un échec annoncé. Dans une interview qu'il vient d'accorder au site de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay indique qu'il va adresser comme prévu ses remarques au Saint-Siège à propos du «Préambule doctrinal» qui lui avait été remis lors de son audience officielle, le 14 septembre dernier, au Vatican. Toujours tenu secret, ce document est en réalité un accord-cadre. En cas de validation, il permettrait à la Fraternité Saint Pie X d'être réintégrée dans l'Église catholique.
Mais la proposition de Rome - conçue pour être amendée - ne fait pas l'unanimité dans la Fraternité, même si tous ont conscience que ce train ne repassera plus : Benoît XVI attend la réconciliation. Si les lefebvristes refusent, il ne pourra plus renouveler l'expérience.
Pour calmer le jeu, Mgr Fellay rappelle donc que ce «Préambule» n'est pas «définitif» et qu'il nécessite «de nombreux éclaircissements» . Tel quel, il ne pourrait pas recevoir «notre aval», mais il va dans le sens de la Fraternité puisqu'«en l'état» il déclencherait une «opposition des progressistes» . Dans sa réponse à Rome, le supérieur de la Fraternité Saint Pie X demande donc «avec franchise» des précisions sur des «positions doctrinales» qui lui paraissent «indispensables de tenir».
Mgr Fellay rappelle surtout qu'aucune décision n'est prise à ce jour. Puisque Rome a ouvert «la possibilité d'apporter des clarifications », il lui semble «nécessaire de les demander au lieu de les refuser a priori» . Et prévient : « Ce qui ne préjuge en rien de la réponse que nous donnerons.» L'heure de vérité viendra dans quelques semaines quand Rome donnera sa réponse. Mgr Fellay pourra alors «évaluer» sa «marge» de manœuvre et décider…
«Crise de l'Église»
Car «mettre de côté», précise-t-il, des «divergences doctrinales» au sujet du concile Vatican II - notamment «la liberté religieuse» - pour «obtenir un statut canonique» et être ainsi réduit à «une simple option» rendrait leur existence «tout simplement invivable» à terme dans l'Église catholique. Ne serait-ce parce que de nombreux évêques récusent les «intégristes» de leurs rangs.
L'issue est étroite mais elle reste ouverte. Elle ne relève pas, assure-t-il, de «l'astuce politique ou de la négociation diplomatique» mais d'un «regard de foi» . Cette négociation reflète plutôt à ses yeux la «crise de l'Église».
Mgr Fellay veut voir à ce propos le vent tourner en faveur du combat mené par la Fraternité depuis quarante ans. Un «mouvement qui ne s'arrêtera plus», estime-t-il, parce que des «jeunes prêtres et évêques» mais aussi plusieurs théologiens n'hésitent plus à critiquer la «stérilité» de certaines réformes du concile Vatican II.