Le motu proprio de Benoît XVI, Summorum Pontificum, “libéralisant” la messe dite de saint Pie V – désormais « forme extraordinaire » du rite romain – a déjà créé aux États-Unis plus qu’un frémissement. Le Washington Times en faisait hier le constat, dans un long article documenté de Julia Duin.
Ainsi, Monseigneur Michael Schmitz, Provincial pour les États-Unis de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, confiait que depuis le 7 juillet dernier, date de promulgation de Summorum Pontificum, il avait reçu des centaines d’appels de prêtres américains désireux de mieux connaître la liturgie traditionnelle et de s’y initier. « C’est un phénomène d’ampleur nationale, déclare-t-il au journal. Il y a de plus en plus de curés de paroisses et de jeunes prêtres qui manifestent leur intérêt à apprendre la messe latine ».
Dans un entretien accordé au journal traditionaliste The Remnant, avant la publication de Summorum Pontificum, l’abbé américain John Berg, Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), signalait qu’en coopération avec Una Voce International, la FSSP avait organisé ce printemps trois sessions de formation de prêtres à la messe traditionnelle. En principe, chacune de ces sessions devait recevoir 15 prêtres : il en est venu trois fois plus. « Nous devrions renouveler cela cet automne. Mais je ne sais trop quand car les dates n’ont pas été arrêtées ». Ce que l’on a appris depuis, c’est que la session prévue en septembre est archi complète, et que le FSSP a du organiser une session supplémentaire cet été qui a réuni plus de 50 prêtres dans son séminaire Our Lady of Guadalupe à Denton (Nebraska).
Un autre détail qui ne trompe pas : les demandes du clergé auprès des librairies catholiques de matériel pour célébrer l’ancienne forme du rite. À Fort Collins (Colorado) une librairie catholique a vendu 200 exemplaires du missel d’autel traditionnel (à 155 $ l’unité…) en deux semaines depuis le 7 juillet (alors qu’il s’en vend ordinairement 20 à 35 par mois). La gérante de cette librairie, Maureen Williamson, estime « qu’on en vendra plus de 700 d’ici à la fin de l’année. Dès lors que n’importe quel [prêtre] peut célébrer cette messe à tout moment, de nombreux prêtres et paroisses nous ont commandé [ce missel] ». |