SOURCE - Christian Terras - Golias - 16 avril 2012
Il ne s’agit encore que d’une simple rumeur, d’une annonce faite, celle d’une réponse positive du Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay, au nouveau protocole doctrinal rédigé par Rome en vue d’une réconciliation.
Un ultimatum a été donné à la Fraternité sacerdotale qui s’arrête le 16 avril, donc demain. Si le « oui » des intégristes devait se confirmer les conséquences seraient importantes et graves. Nous y reviendrons lorsque nous en saurons davantage . En attendant, en restant dans le cadre d’une simple hypothèse, nous nous permettons de dire que l’accord esquissé est scandaleux au moins pour trois raisons.
Il est malhonnête. Le Saint-Siège n’ignore pas les sentiments profonds des Lefebvristes (au moins les instances dirigeantes et le clergé) sur le Concile Vatican II. Dès lors trouver la formule la plus équivoque et la plus balancée pour parvenir à un accord relève de l’hypocrisie car tout le monde sait bien que la Fraternité ne veut pas de Vatican II et n’a aucune intention de réviser son jugement à cet égard.
Il est insupportable car il laisse penser sans le dire que l’on pourrait laisser tomber le Concile Vatican II, et qu’on finira par le jeter aux oubliettes, car il s’agirait ou d’une parenthèse ou d’un détail eu égard à la grande tradition doctrinale et pastorale de l’Eglise. Le tout étant de ne pas encore le dire trop ouvertement... Pour le moment !
Il est offensant pour tous ceux que la Curie actuelle traite avec bien moins d’égards, en particulier d’éminents théologiens (Queirruga, Sobrino, Vidal, et les curés autrichiens réformateurs). Et de fait comment ne pas supposer alors qu’à défaut d’être en pleine consonance avec les intégristes (ce qui n’est pas vrai) le Pape et son entourage estiment néanmoins cette « déviance » bien moins grave que les autres car elle ne toucherait pas l’essentiel ?
Question alors : qui parmi les catholiques de France osera dire qu’il est d’accord sur l’essentiel avec les Lefebvristes ?