Que la Fraternité Saint Pie X décide finalement de contourner ou non
le désaccord doctrinal avec les autorités de l’Église Conciliaire de
Rome pour signer un accord purement pratique, les âmes qui se
préoccupent de leur salut éternel doivent comprendre le mieux possible
ce qui est en jeu. A ce propos, un ami vient de me faire parvenir une
synthèse admirable de ce qui constitue le cœur du problème:–
De 2009 à 2011 des discussions dites « doctrinales » ont eu lieu
entre des experts du Vatican et des théologiens de la Fraternité
Sacerdotale Saint Pie X. Elles ont permis de vérifier l’attachement
indéfectible des autorités romaines à la doctrine du Concile Vatican II,
lequel a tenté de concilier la doctrine catholique et la conception de
l’homme développée par le mouvement des « Lumières ».
Ainsi ce Concile déclare que la personne humaine, en raison de la
dignité de sa nature, a droit à pratiquer la religion de son choix. La
société civile doit donc protéger la liberté religieuse et organiser la
coexistence pacifique des diverses religions. Celles-ci sont invitées au
dialogue œcuménique, puisqu’elles détiennent toutes une part de vérité.
Ces principes reviennent à nier que le Christ soit véritablement
Dieu et que sa révélation, dont l’Eglise catholique garde le dépôt,
s’impose aux hommes comme aux sociétés. L’Eglise a toujours enseigné
que, en dehors du christianisme, toutes les religions sont fausses et
qu’on ne peut s’y sauver. Elle entend que la société civile reconnaisse
la vérité du Christ.
La doctrine de la liberté religieuse, exprimée dans la
déclaration Dignitatis Humanae (n°2) de Vatican II, contredit les
enseignements de Grégoire XVI dans Mirari Vos, de Pie IX dans Quanta
Cura, de Léon XIII dans Immortale Dei et de Pie XI dans Quas Primas. La
doctrine exprimée dans la constitution dogmatique Lumen Gentium
(n°8) et le décret Unitatis Redintegratio (n° 3) de Vatican II,
selon laquelle la providence divine se servirait des sectes
non-catholiques comme moyens de salut, contredit les enseignements de
Pie IX dans le Syllabus, de Léon XIII dans Satis Cognitum et de Pie XI
dans Mortalium Animos.
Ces doctrines nouvelles, qui, parmi plusieurs autres,
contredisent les enseignements formels et unanimes des papes d’avant le
Concile, doivent être qualifiées d’hérétiques au regard du dogme
catholique.
L’unité de l’Eglise reposant sur l’intégrité de la Foi, il est
clair que la Fraternité Sacerdotale St Pie X ne peut passer aucun accord
– même « pratique » – avec les tenants de ces doctrines.
Lorsque mon ami accuse le mouvement d’émancipation intellectuelle du
XVIIIème siècle, connu sous le nom des «Lumières», d’être à la base de
l’effondrement des hommes d’église du XXème siècle, il vise
essentiellement la même chose que signalait Monseigneur Lefebvre à
quelques-uns de ses prêtres six mois avant de mourir en 1991: «Plus on
analyse les documents de Vatican II, plus on se rend compte qu’il
s’agit d’une perversion totale de l’esprit, de toute une philosophie
nouvelle fondée sur le subjectivisme. C’est une perversion totale de la
Révélation, de la Foi, de la philosophie! C’est vraiment effrayant».
Mais alors, comment remettre son esprit dans la soumission à la
réalité de Dieu? Une façon de faire serait d’étudier les Encycliques
papales mentionnées par mon ami ci-dessus. Elles furent écrites pour des
évêques, mais aux évêques conciliaires on ne peut plus faire confiance.
Les laïcs d’aujourd’hui doivent prendre en main leur propre formation –
et leur propre chapelet.
Kyrie eleison.