SOURCE - Jean-Claude Meier - tdg.ch - 16 avril 2012
Pour ses 85 ans, qu’il fête aujourd’hui, le pape pourrait s’offrir un cadeau auquel il tient particulièrement: la réconciliation avec les disciples de Mgr Lefebvre.
Fatigué par son épuisant périple au Mexique et à Cuba suivi des longs offices de la Semaine Sainte, le Saint-Père va traiter à son retour à Rome, après un séjour dans sa résidence de Castel Gandolfo, un dossier qui lui tient particulièrement à coeur: la signature d'un document fixant les relations entre le Saint-Siège et les disciples de Mgr Lefebvre
Proches d’un accord
Selon le quotidien français Le Figaro, le Vatican et les intégristes d’Ecône seraient proches de signer un accord fixant leurs relations dans le futur. De source ecclésiastique, Le Vatican attendrait dans les jours qui viennent une réponse de Mgr Bernard Fellay, le chef la communauté de la Fraternité Saint-Pie X, à Ecône (VS). La réponse de Mgr Fellay devrait dénouer la longue négociation avec Rome qui dure depuis l’élection de Benoît XVI en 2005. Dès son arrivée à la tête de l’Eglise catholique, Benoît XVI a tenu à aboutir à un accord avec les disciples de Mgr Lefebvre, même s’il subsistera de profondes divergences à propos du concile Vatican II. Les discussions préalables avaient pour objet d'établir l'inventaire des points de désaccords concernant notamment la liberté religieuse, le dialogue avec les autres religions, l'œcuménisme (unité des chrétiens) et la réforme de la liturgie de la messe. Le but final de l’accord reste la réintégration de tous les catholiques traditionalistes au sein de l'église romaine.
«Une question de jours…»
Interrogé par téléphone en fin de semaine dernière par le site internet Suite 101.fr, Mgr Bernard Fellay a confirmé que «la signature d'un document fixant les relations entre le Saint-Siège et les disciples de Mgr Lefebvre est une question de jours…». Pour rappel, les «lefebvristes» sont en désaccord avec le Saint-Siège depuis 50 ans. La rupture juridique date de 1988, lorsque Mgr Lefebvre ordonna dans son fief d’Ecône quatre évêques malgré l’interdit du Vatican, ce qui leur valut l’excommunication. Le cardinal Joseph Ratzinger, élu pape par la suite et prenant le nom de Benoît XVI, fut chargé à l’époque par son prédécesseur Jean-Paul II d’entamer des négociations avec l’évêque frondeur, tâche à laquelle il s’est attelé avec persévérance. Si un accord final devait intervenir dans les prochains jours, l’essentiel a déjà été accompli avec le rétablissement, en 2007, de la messe dite en latin et la levée, en 2009, des excommunications qui frappaient les quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre.
Un statut spécial
Selon Le Figaro, l’accord final devrait attribuer un statut spécial - une «prélature personnelle» - déjà expérimenté par l’Opus Dei. Cette structure serait à même de donner une véritable autonomie d’action dès lors de la foi catholique serait partagée. S’il reçoit d’Ecône une réponse conforme à ses attentes, le pape Benoît XVI devrait donc annoncer très rapidement un accord historique avec cette branche de fidèles, plus connus sous le nom d'«intégristes».
(Newsnet)
