SOURCE - lenouvelliste.ch - 14 juin 2012
Le Vatican a proposé mercredi d'instaurer une prélature personnelle pour réintégrer dans l'Eglise catholique les intégristes de la mouvance d'Ecône. La réponse définitive dépend désormais du supérieur de la Fraternité Saint Pie X (FSSPX), Bernard Fellay, a annoncé jeudi le Saint-Siège.
L'idée d'une «prélature personnelle» viserait à créer une
structure placée sous l'autorité directe du pape, comme celle dont
bénéficie actuellement l'Opus Dei. Cette solution est considérée comme
«l' instrument le plus adapté à une éventuelle reconnaissance canonique
de la Fraternité», indique le Vatican dans un communiqué.
Mais «la question reste ouverte, la balle est dans le camp» de la FSSPX, a déclaré devant la presse le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi. Il a précisé que cette réponse devrait venir début juillet.
Réponse rapide
Mgr Fellay a promis «de faire connaître sa réponse dans un délai
raisonnable», ajoute le communiqué au lendemain d'une rencontre entre
le prélat valaisan et le cardinal William Levada, préfet de la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi et président de la commission
Ecclesia Dei, chargée du dossier intégriste.
Les discussions ont porté sur la réponse donnée par la FSSPX au
«Préambule doctrinal» que lui avait soumis le Vatican. Ce document, qui
avait été présenté en mars par le Vatican comme «la base fondamentale
pour parvenir à la pleine réconciliation» entre Ecône et Rome, énonce
«certains principes doctrinaux et critères d'interprétation de la
doctrine catholique».
La Fraternité Saint-Pie X est divisée entre le camp de Mgr Fellay et
les trois autres évêques du mouvement, considérés comme plus «ultras».
Selon le communiqué du Saint-Siège, le cas des trois autres évêques
«sera traité séparément et individuellement».
Refus de Vatican II
Fondée en 1970 à Ecône et séparée de Rome depuis 1988, la Fraternité
Saint-Pie X, qui s'est opposée fermement au Concile Vatican II
(1962/65), compte de nombreux prêtres (environ 500), des centaines de
séminaristes, des religieuses et des dizaines de milliers de fidèles.
Dans un entretien publié vendredi dernier sur le site internet DICI,
Mgr Fellay avait affirmé que c'est l'Eglise officielle qui bouge vers
les intégristes. «Ce qui a changé, c'est que Rome ne fait plus d'une
acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution
canonique», avait-il dit.
Source: ATS