Je suis la Lumière du monde (Jn 8, 12) C’était au Chapitre général de Montpellier, en 1247, le jour de la Pentecôte. Les Frères étaient assemblés pour implorer les lumiè- res du Saint-Esprit. Or, dans la nombreuse assistance qui les entourait de respect et de sympathie, se trouvait la sœur de Guy Fulco, depuis pape sous le nom de Clément IV. Les Pères, réunis au chœur, allaient commencer la grande solennité de tierce, quand la pieuse femme, prosternée, supplia Dieu de répandre sur eux l’Esprit-Saint. Et voici qu’au moment où le chantre entonnait le Veni Creator, elle vit une flamme immense descendre du ciel et envelopper les Frères jusqu’à la fin de l’hymne (Père MORTIER, Histoire des Maîtres Généraux de l’Ordre des Frères Prêcheurs, t. I, pp. 389-390).
Il est bon de rappeler cet événement miraculeux en cette fête de la Pentecôte
de l’an 2016, l’année jubilaire qui célèbre le huitième centenaire de la
Confirmation de l’Ordre des Prêcheurs, le 22 décembre 1216
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confirmation de l’Ordre par Honorius
III, le 22 décembre 1216.
L’Ordre de saint Dominique est
voué à l’enseignement et la défense de la vérité . A la suite des
Apôtres qui reçurent à la Pentecôte
l’Esprit de Vérité, ils ont
mission d’enseigner la Vérité
divine de par le monde.
Le pape François a, lui aussi,
proclamé un jubilé pour 2016,
ladite « année de la miséricorde
». Il y accomplit toutes
s o r t e s d ’ œ u v r e s d e
« miséricorde », allant de l’ouverture
des portes du Vatican
aux émigrés musulmans jusqu’à
l’accueil de pécheurs publics à la
sainte communion, en passant
par une « ouverture » aux traditionalistes.
Mais, parmi toutes
ces œuvres, on remarque l’absence
totale d’une espèce de miséricorde
qui est pourtant la plus importante et le fondement nécessaire de
toutes les autres : la miséricorde de la vérité.
Notre-Seigneur dit dans l’Évangile : « Si quelqu’un d’entre vous demande
du pain à son père, lui donnera-t-il une pierre ? » (Lc XI, 11) Et pourtant
c’est ce que nous constatons aujourd’hui : le père commun de tous refuse le
pain de la vérité aux hommes et leur donne à la place la pierre dure de l’erreur.
Saint Dominique a consacré son Ordre à l’œuvre de cette miséricorde de
la vérité. C’est le sens du songe de sa mère : elle le vit sortir de son sein sous
la figure d’un chien portant en sa gueule une torche qui enflammait le
monde.
Nous vous demandons, chers amis, pendant cette année dominicaine, de
beaucoup prier le Saint Esprit, afin qu’il descende encore sur notre Ordre
pour allumer en ce monde le feu de la Vérité divine.
Frère Albert +, Supérieur