SOURCE - Michel Verrier (à Berlin) - La Croix - 19 janvier 2010
La Fraternité Saint-Pie-X a relancé en début d’année la polémique, ravivant les blessures nées en Allemagne après les propos de l’évêque Richard Williamson
Le P. Franz Schmidberger, le plus haut responsable de la Fraternité Saint-Pie-X en Allemagne, a repris le devant de la scène médiatique le 8 janvier en attaquant de front les évêques catholiques allemands pour leur « hypocrisie ». Ils entretiendraient une « relation perturbée avec le Vatican, avec la théologie, avec l’Église ».
Autant d’amabilités qui visaient directement Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg, le président de la conférence des évêques, et son prédécesseur, le cardinal Karl Lehmann, évêque de Mayence. La conférence a préféré ne pas commenter ces assertions. Mais le Comité central des catholiques allemands (ZDK), a répliqué aussitôt que les deux dignitaires visés étaient en « parfaite unité avec le pape », et « les enseignements du concile Vatican II ».
De même, face à ce qu’elle appelle le « laxisme » de l’Église, la Fraternité Saint-Pie-X avait choisi en juillet d’affirmer sa différence à l’encontre du « Christopher street day », la manifestation de la journée des homosexuels. Appelant à manifester contre ce spectacle « indigne », elle comparait son opposition à cet événement à « la résistance catholique contre le régime nazi ». Déclenchant aussitôt la fureur des associations homosexuelles, qui ont rappelé que les homosexuels avaient été les victimes des camps nazis, aux côtés des juifs.
Les « sorties de l’Église » se sont multipliées
Mais d’un autre côté, l’amertume des catholiques provoquée l’an dernier par la mise en garde de la chancelière Angela Merkel adressée au Pape, auquel elle reprochait un manque de clarté dans la condamnation des propos de Mgr Williamson niant l’holocauste, ne s’est pas effacée non plus. Un groupe de travail catholique issu des rangs conservateurs, s’est constitué au sein de la CDU pour faire entendre sa voix. « L’Union chrétienne était très imprégnée par le catholicisme pendant des décennies, constate Mgr Reinhard Marx, archevêque de Munich. Avec la réunification, et l’arrivée d’Angela Merkel, elle est devenue ‘plus protestante’. »
Les « sorties de l’Église » enfin se sont multipliées immédiatement après la décision du pape de rapprochement avec la Fraternité Saint-Pie-X. « Ce qui se passe à Rome, ça ne va pas, c’est pourquoi je quitte l’Église », la remarque revenait souvent dans les tribunaux civils chargés d’enregistrer la cessation de paiement de l’impôt religieux en 2009. Même si, chez certains jeunes déçus par l’attitude de Rome ressortait aussi l’envie de rester dans l’Église pour y faire entendre leur voix.
La Fraternité Saint-Pie-X a relancé en début d’année la polémique, ravivant les blessures nées en Allemagne après les propos de l’évêque Richard Williamson
Le P. Franz Schmidberger, le plus haut responsable de la Fraternité Saint-Pie-X en Allemagne, a repris le devant de la scène médiatique le 8 janvier en attaquant de front les évêques catholiques allemands pour leur « hypocrisie ». Ils entretiendraient une « relation perturbée avec le Vatican, avec la théologie, avec l’Église ».
Autant d’amabilités qui visaient directement Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg, le président de la conférence des évêques, et son prédécesseur, le cardinal Karl Lehmann, évêque de Mayence. La conférence a préféré ne pas commenter ces assertions. Mais le Comité central des catholiques allemands (ZDK), a répliqué aussitôt que les deux dignitaires visés étaient en « parfaite unité avec le pape », et « les enseignements du concile Vatican II ».
De même, face à ce qu’elle appelle le « laxisme » de l’Église, la Fraternité Saint-Pie-X avait choisi en juillet d’affirmer sa différence à l’encontre du « Christopher street day », la manifestation de la journée des homosexuels. Appelant à manifester contre ce spectacle « indigne », elle comparait son opposition à cet événement à « la résistance catholique contre le régime nazi ». Déclenchant aussitôt la fureur des associations homosexuelles, qui ont rappelé que les homosexuels avaient été les victimes des camps nazis, aux côtés des juifs.
Les « sorties de l’Église » se sont multipliées
Mais d’un autre côté, l’amertume des catholiques provoquée l’an dernier par la mise en garde de la chancelière Angela Merkel adressée au Pape, auquel elle reprochait un manque de clarté dans la condamnation des propos de Mgr Williamson niant l’holocauste, ne s’est pas effacée non plus. Un groupe de travail catholique issu des rangs conservateurs, s’est constitué au sein de la CDU pour faire entendre sa voix. « L’Union chrétienne était très imprégnée par le catholicisme pendant des décennies, constate Mgr Reinhard Marx, archevêque de Munich. Avec la réunification, et l’arrivée d’Angela Merkel, elle est devenue ‘plus protestante’. »
Les « sorties de l’Église » enfin se sont multipliées immédiatement après la décision du pape de rapprochement avec la Fraternité Saint-Pie-X. « Ce qui se passe à Rome, ça ne va pas, c’est pourquoi je quitte l’Église », la remarque revenait souvent dans les tribunaux civils chargés d’enregistrer la cessation de paiement de l’impôt religieux en 2009. Même si, chez certains jeunes déçus par l’attitude de Rome ressortait aussi l’envie de rester dans l’Église pour y faire entendre leur voix.