SOURCE - Valentin Legris - L'Express - 25 janvier 2010
A Paris, les catholiques traditionalistes espèrent bien se faire entendre pour un retour du rite tridentin, la messe en latin. Récit sur l'occupation d'une église.
Métro Picpus, samedi 23 janvier, dans le XIIe arrondissement parisien. C'est ici que se sont donnés rendez-vous les sympathisants du DALE (Droit A la Liturgie Extraordinaire), un groupuscule fondé en décembre dernier par de jeunes traditionalistes décidés à mener des opérations coup de poing afin d'exiger la célébration de messes en latin. Le choix de la date n'est pas anodin, elle tombe pendant la semaine d'unité des chrétiens (du 18 au 25 janvier). Une façon de mettre l'accent sur l'exclusion que subiraient, selon ces militants catholiques, une partie des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
Mais que veulent-ils ? Pour comprendre, retournons en arrière. Juillet 2007, le pape Benoît XVI publie un Motu Proprio qui libéralise la messe de Saint Pie V selon le rite tridentin. En clair, la messe en latin où le prêtre fait face à l'autel et non à ses ouailles. Les fidèles ont dès lors la possibilité de demander la célébration d'une messe tridentine au curé d'une paroisse sans pour autant avoir à remonter jusqu'à l'évêque. C'est un retour sur un acquis du concile de Vatican II (1962-1965).
Les fidèles veulent que l'Eglise célèbre les messes en latin
Des paroissiens de l'église de l'immaculée conception (XIIe) font cette demande en avril 2008. S'ensuivent des rencontres avec le curé, le vicaire général et même le cardinal. Peine perdue. Malgré certaines promesses, ils ne parviennent à obtenir gain de cause. Certes, la messe selon le rite tridentin est déjà célébrée dans d'autres paroisses parisiennes. Mais pour ces "tradi", l'Eglise de France montre une mauvaise volonté manifeste à appliquer la décision papale.
A la suite d'une pétition rassemblant près de 90 familles de la paroisse, qui réclament une messe tridentine hebdomadaire et face au silence que lui opposerait, selon eux, la hiérarchie ecclésiastique, les membres du DALE ont donc débarqué ce samedi dans l'édifice religieux à la fin de la messe pour avoir une conversation "franche" avec le curé.
"C'est une démarche spirituelle vitale"
"C'est une démarche spirituelle vitale", confie une mère de famille. Ils sont une vingtaine, de tous âges. Le prêtre, le père Hervé Géniteau, fait prévenir le vicaire général mais s'abstient de tout commentaire. Dans l'attente, une prière s'organise devant la crèche pendant qu'une banderole est déroulée à l'entrée du lieu de culte avec l'inscription "Droit A la Liturgie Extraordinaire". Un sacristain arrive pour informer que l'église va fermer. Réponse laconique d'Emmanuel, qui dirige le chapelet: "Nous prions".
A 20h10, ce n'est pas le vicaire général qui arrive, mais une voiture de fonctionnaires de police, sirènes hurlantes. Puis deux. Puis trois. "Le prêtre a requit l'aide des forces de l'ordre pour expulser le groupe" les informe un agent. Stupéfaction chez les militants qui occupent désormais l'église. "Le prêtre refuse toute discussion" poursuit-il. L'ordre viendrait semble t-il de son supérieur, Monseigneur Chauvet, vicaire général du diocèse de Paris.
Pas démontés pour autant, les sympathisants du DALE se résignent à lever l'occupation après de nouvelles prières. Pacifiques, ils ne veulent pas résister mais seulement être entendu. Objectif atteint puisque qu'à 21h10, lorsqu'ils sortent enfin, une information tombe de la bouche d'un policier: "nous avons une autorisation express de Monseigneur XXIII, archevêque de Paris, pour vous mettre dehors". La revendication des traditionnalistes semble perturber les autorités ecclésiastiques en plus haut lieu.
A Paris, les catholiques traditionalistes espèrent bien se faire entendre pour un retour du rite tridentin, la messe en latin. Récit sur l'occupation d'une église.
Métro Picpus, samedi 23 janvier, dans le XIIe arrondissement parisien. C'est ici que se sont donnés rendez-vous les sympathisants du DALE (Droit A la Liturgie Extraordinaire), un groupuscule fondé en décembre dernier par de jeunes traditionalistes décidés à mener des opérations coup de poing afin d'exiger la célébration de messes en latin. Le choix de la date n'est pas anodin, elle tombe pendant la semaine d'unité des chrétiens (du 18 au 25 janvier). Une façon de mettre l'accent sur l'exclusion que subiraient, selon ces militants catholiques, une partie des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
Mais que veulent-ils ? Pour comprendre, retournons en arrière. Juillet 2007, le pape Benoît XVI publie un Motu Proprio qui libéralise la messe de Saint Pie V selon le rite tridentin. En clair, la messe en latin où le prêtre fait face à l'autel et non à ses ouailles. Les fidèles ont dès lors la possibilité de demander la célébration d'une messe tridentine au curé d'une paroisse sans pour autant avoir à remonter jusqu'à l'évêque. C'est un retour sur un acquis du concile de Vatican II (1962-1965).
Les fidèles veulent que l'Eglise célèbre les messes en latin
Des paroissiens de l'église de l'immaculée conception (XIIe) font cette demande en avril 2008. S'ensuivent des rencontres avec le curé, le vicaire général et même le cardinal. Peine perdue. Malgré certaines promesses, ils ne parviennent à obtenir gain de cause. Certes, la messe selon le rite tridentin est déjà célébrée dans d'autres paroisses parisiennes. Mais pour ces "tradi", l'Eglise de France montre une mauvaise volonté manifeste à appliquer la décision papale.
A la suite d'une pétition rassemblant près de 90 familles de la paroisse, qui réclament une messe tridentine hebdomadaire et face au silence que lui opposerait, selon eux, la hiérarchie ecclésiastique, les membres du DALE ont donc débarqué ce samedi dans l'édifice religieux à la fin de la messe pour avoir une conversation "franche" avec le curé.
"C'est une démarche spirituelle vitale"
"C'est une démarche spirituelle vitale", confie une mère de famille. Ils sont une vingtaine, de tous âges. Le prêtre, le père Hervé Géniteau, fait prévenir le vicaire général mais s'abstient de tout commentaire. Dans l'attente, une prière s'organise devant la crèche pendant qu'une banderole est déroulée à l'entrée du lieu de culte avec l'inscription "Droit A la Liturgie Extraordinaire". Un sacristain arrive pour informer que l'église va fermer. Réponse laconique d'Emmanuel, qui dirige le chapelet: "Nous prions".
A 20h10, ce n'est pas le vicaire général qui arrive, mais une voiture de fonctionnaires de police, sirènes hurlantes. Puis deux. Puis trois. "Le prêtre a requit l'aide des forces de l'ordre pour expulser le groupe" les informe un agent. Stupéfaction chez les militants qui occupent désormais l'église. "Le prêtre refuse toute discussion" poursuit-il. L'ordre viendrait semble t-il de son supérieur, Monseigneur Chauvet, vicaire général du diocèse de Paris.
Pas démontés pour autant, les sympathisants du DALE se résignent à lever l'occupation après de nouvelles prières. Pacifiques, ils ne veulent pas résister mais seulement être entendu. Objectif atteint puisque qu'à 21h10, lorsqu'ils sortent enfin, une information tombe de la bouche d'un policier: "nous avons une autorisation express de Monseigneur XXIII, archevêque de Paris, pour vous mettre dehors". La revendication des traditionnalistes semble perturber les autorités ecclésiastiques en plus haut lieu.