SOURCE - Jean Sévillia - L'Homme Nouveau - 28 février 2009
Dans son numéro du 12 février 2009, un hebdomadaire grand public – « le poids des mots, le choc des photos » – publie un sondage sur « l’Affaire » : la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X.
Tout a été dit, ici ou ailleurs, pour analyser comment cette histoire s’est transformée en cas d’école. Contre ce qui était, au départ, une mesure de pacification voulue par Benoît XVI, des réseaux bien organisés ont fait jouer les armes classiques de la manipulation et de l’intimidation : amalgame (à partir d’un scandale en effet intolérable), diabolisation (visant par capillarité toute forme de traditionalisme), hystérie médiatique (cherchant à faire monter la tension afin de dresser des clivages irréversibles), violence mimétique (dirigée contre le pape). Il faut convenir que la manœuvre a parfaitement réussi, du fait des divisions de la Curie sur ce dossier, du fossé entre la culture de l’Eglise et les méthodes de l’époque, de la terrifiante lâcheté de beaucoup, mais aussi du fait que certains, après vingt ou trente ans d’errance, n’ont aucune envie de se soumettre à la moindre autorité, pas même à celle de la vérité et de la charité. Mais passons.
D’après ce sondage, 70 % des Français ont désapprouvé la décision du pape. Vu la façon dont l’acte pontifical a été présenté et expliqué par la télévision, la radio, les journaux, Internet et au comptoir des bistrots, le contraire eût été étonnant. Par parenthèse, on ne sait pourquoi – ou on le sait trop bien – pourquoi tous les citoyens auraient à se prononcer sur une question qui ne concerne que les catholiques. Car là, justement, le sondage contient une surprise : 41 % des pratiquants approuvent le pape quant à la levée des excommunications – pourcentage considérable, si l’on songe aux préjugés véhiculés sur le sujet –, tandis que 60 % d’entre eux acquiescent à la libéralisation de « la messe en latin » (pour parler comme le journal). Conclusion heureuse : les cathos résistent plutôt mieux que les autres à la pression médiatique.
Jean Sévillia
Tout a été dit, ici ou ailleurs, pour analyser comment cette histoire s’est transformée en cas d’école. Contre ce qui était, au départ, une mesure de pacification voulue par Benoît XVI, des réseaux bien organisés ont fait jouer les armes classiques de la manipulation et de l’intimidation : amalgame (à partir d’un scandale en effet intolérable), diabolisation (visant par capillarité toute forme de traditionalisme), hystérie médiatique (cherchant à faire monter la tension afin de dresser des clivages irréversibles), violence mimétique (dirigée contre le pape). Il faut convenir que la manœuvre a parfaitement réussi, du fait des divisions de la Curie sur ce dossier, du fossé entre la culture de l’Eglise et les méthodes de l’époque, de la terrifiante lâcheté de beaucoup, mais aussi du fait que certains, après vingt ou trente ans d’errance, n’ont aucune envie de se soumettre à la moindre autorité, pas même à celle de la vérité et de la charité. Mais passons.
D’après ce sondage, 70 % des Français ont désapprouvé la décision du pape. Vu la façon dont l’acte pontifical a été présenté et expliqué par la télévision, la radio, les journaux, Internet et au comptoir des bistrots, le contraire eût été étonnant. Par parenthèse, on ne sait pourquoi – ou on le sait trop bien – pourquoi tous les citoyens auraient à se prononcer sur une question qui ne concerne que les catholiques. Car là, justement, le sondage contient une surprise : 41 % des pratiquants approuvent le pape quant à la levée des excommunications – pourcentage considérable, si l’on songe aux préjugés véhiculés sur le sujet –, tandis que 60 % d’entre eux acquiescent à la libéralisation de « la messe en latin » (pour parler comme le journal). Conclusion heureuse : les cathos résistent plutôt mieux que les autres à la pression médiatique.
Jean Sévillia